DIASPORA: LE RECENSEMENT, C’EST L’AFFAIRE DE TOUS

31 - Août - 2020

Le président de la République a demandé au ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, lors du conseil des ministres du 19 août dernier, de procéder au recensement de nos compatriotes résidant dans la diaspora avant la fin de l’année . L’opération, disons-le tout de suite, ne sera pas une sinécure. D’ailleurs aucun gouvernement ne l’a, jusque ici, tentée. Et pourtant ce n’est manifestement pas la volonté qui leur manquait . Parmi les obstacles qui se dressent sur le chemin du recensement , il y a le fait que certains Sénégalais de l’extérieur ne voient pas l’intérêt de se faire immatriculés, on peut aussi évoquer le caractère non obligatoire de l’immatriculation. A cela, il faut également ajouter la difficulté à avoir des données quantitatives fiables tant le microcosme de la diaspora (ou des diasporas) est en perpétuelle évolution.
Tous ces goulots d’étranglement devraient-ils être un prétexte pour abandonner le recensement de nos compatriotes vivant à l’étranger ? On est tenté de répondre par la négative car le gain sera immense si l’opération aboutit. En effet, les données quantitatives et les caractéristiques sociodémographiques des personnes recensées permettront une meilleure gestion des Sénégalais de l’extérieur.
Mais pour que le recensement soit couronné de succès, il faut impérativement l’adhésion des principaux concernés. C’est donc autour de ce défi que les autorités du ministère des Affaires étrangères devraient concentrer leurs efforts. Pour ce faire, elles devraient impliquer les associations villageoises , les confréries religieuses, la presse , mais aussitôt se garder de donner une quelconque connotation politique (ou politicienne) à l’opération.
En effet, il y a des questions autour desquelles il devrait y avoir un consensus fort. Le recensement des Sénégalais de l’extérieur en est une. S’il peut permettre au pouvoir actuel d’avoir un tableau de bord fiable pour la gestion des Sénégalais de l’extérieur, les données récoltées peuvent servir dans le futur puisqu’aucun pouvoir n’est éternel. En somme, ce recensement, même initié par Macky Sall, sera bénéfique à tous les Sénégalais, à ses successeurs notamment. On a donc envie d’ajouter que les partis de l’opposition doivent s’impliquer dans l’opération puisqu’ils auront des données qui leur permettront de mettre en place une stratégie efficace dans le cadre de la massification de leurs bases politiques dans la diaspora . Il serait par conséquent souhaitable que les leaders politiques tels que Pape Diop, Malick Gakou, Ousmane Sonko, Idrissa Seck...contribuent personnellement à la réussite du recensement que Macky Sall appelle de ses vœux.
Pour la réussite de l’opération, le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur mènera certainement une campagne de communication pour emporter l’adhésion nos compatriotes de l’extérieur. Mais aussi efficace soit-elle, la campagne de communication ne suffira pas pour atteindre l’objectif assigné. Il faut aussi mettre en place des mesures « coercitives ». Par exemple, conditionner l’obtention de certains documents administratifs dans les représentations consulaires à la présentation de la carte consulaire.
Cela dit, la réussite de l’opération dépend aussi de la capacité des autorités du ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur à rassurer nos compatriotes vivant à l’étranger. Il s’agira d’abord de leur expliquer et de leur expliciter les objectifs du recensement. Il faut aussi les rassurer sur le fait que le recensement n’est pas une opération déguisée pour fliquer les opposants irréductibles de plus en plus nombreux dans la diaspora. Le dernier point mais pas le moindre, éviter les interminables files indiennes devant les consulats. Elles découragent ! D’où l’importance de privilégier la digitalisation de l’opération.

Cheikh Sidou SYLLA

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