« DIPLOMATIE DES STADES » : LA STRATEGIE DE LA CHINE POUR ETENDRE SON INFLUENCE EN AFRIQUE

26 - Avril - 2021

Dans plusieurs pays africains, Pékin continue d’offrir ou de rénover des stades. Son objectif : décrocher de grands contrats, accéder aux ressources extractives et s’assurer de soutiens aux Nations unies.
Dans le cadre de sa « diplomatie des stades », la Chine en a offert et rénové près d’une centaine au cours des cinq dernières décennies sur le continent africain, avec pour objectifs de consolider les relations bilatérales, de faciliter l’obtention de grands contrats, d’avoir un accès privilégié aux ressources extractives, mais aussi de s’assurer des voix et du soutien des « frères » d’Afrique aux Nations unies ainsi que dans les autres institutions internationales. La Chine s’est imposée comme le premier partenaire commercial et créancier du continent placé au cœur du projet de « nouvelles routes de la soie ».
Cela peut sembler anecdotique au regard des routes, des chemins de fer, des barrages et des bâtiments officiels, des ports et autres infrastructures stratégiques. Mais un stade à beau ressembler à un gadget diplomatique, il est relativement peu onéreux, simple à réaliser, populaire et hautement symbolique. Les présidents africains en raffolent. Ils les inaugurent en grande pompe, les intègrent dans leur récit national, y organisent des meetings politiques et des concerts. Puis, le plus souvent, les délaissent.
Le don de stade reste un outil d’influence, et parfois de provocation. Comme lorsque la Chine s’empresse d’annoncer en juillet 2015 la rénovation du stade Moi International Sports Center de Nairobi quelques jours avant que le président américain Barack Obama y prononce son discours. En 2018, pour entamer sa tournée africaine, le dirigeant chinois Xi Jinping avait choisi le Sénégal, où il a notamment remis les clefs de l’arène nationale de lutte – sport très populaire dans ce pays –, dont la construction a été financée par Pékin.
Un autre stade olympique est en construction près de Dakar, la capitale sénégalaise – inspiré de celui d’Abidjan –, où doit se tenir cette année le Forum sur la coopération sino-africaine. Ce sommet, qui réunit la majorité des chefs d’Etat du continent, se tient pour la première fois en Afrique francophone.
« Ces derniers temps, la Chine investit de manière plus stratégique et calculatrice dans les infrastructures sportives, souligne le sinologue Jean-Pierre Cabestan, de l’université baptiste de Hong Kong. Elle anticipe les calendriers de la CAN et cible des pays, notamment francophones, à l’instar du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, pour accentuer les rivalités et les crispations avec la France, l’Europe, les Etats-Unis. »
Avec Le Monde

 

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