driss Déby : "Le moment est venu de revoir en profondeur les accords monétaires" avec Paris

31 - Janvier - 2017

Le moment est venu de revoir en profondeur les accords monétaires entre la France et les pays de la zone CFA, soutient le président tchadien Idriss Déby Itno, qui ajoute sa voix à un débat nourri depuis quelques temps par des économistes et au sein des milieux intellectuels africains.

"Voici ma position : le moment est venu de revoir en profondeur les accords monétaires qui nous lient avec la France’’, a-t-il dit en réponse à la question "Un débat traverse en ce moment les élites africaines à propos du franc CFA : Quelle est votre position ?".

"Là-dessus, je suis formel. Je ne renie pas le franc CFA, mais il doit devenir la vraie monnaie souveraine des Etats qui l’utilisent", affirme le président Déby dans des propos rapportés par le dernier numéro du magazine Jeune Afrique.

Considérée par ses détracteurs comme la dernière monnaie coloniale en cours, le francs CFA, créé en 1945, est la devise partagée par 14 pays d’Afrique subsaharienne plus les Comores.

Le franc CFA est lié à l’euro par un système de parité fixe en contrepartie de laquelle, les Etats versent 50% de leurs réserves de change auprès du Trésor français.

De nombreuses voix s’élèvent de plus en plus, dans les milieux intellectuels et au sein de la société civile, pour critiquer un système considéré comme de "servitude monétaire".

"C’est un très bon débat. J’ai dit il y a six ou sept ans que ce ne devait pas être un sujet tabou. Les uns déplorent le fait que nous, Africains, ne jouissons pas de notre souveraineté monétaire, d’autres répondent que rien ne saurait remplacer le franc CFA", résume le président tchadien.

Selon Idriss Déby Itno, "la situation actuelle où le compte d’opérations des exportations de 14 pays africains est géré par le Trésor d’un pays européen, fut-il, l’ancienne puissance coloniale, ne peut pas perdurer éternellement".

"Cette période qui dure depuis 70 ans est dépassée. Il faut que les autorités françaises acceptent d’examiner avec nous ce qui, dans nos accords, marche ou ne marche pas", a-t-il ajouté.

"Le franc CFA est certes un facteur d’intégration très important, mais là où le bât blesse, c’est que nous n’avons pas la possibilité de placer, ne serait-ce qu’une partie de nos ressources dans le circuit bancaire pour qu’elles génèrent des intérêts", a-t-il poursuivi.

"Les sommes en jeu se chiffrent en dizaine de milliards. Soyons lucides : la façon actuelle dont est géré le franc CFA est un frein au développement de nos pays. Réviser nos accords avec la France est absolument nécessaire et incontournable", soutient le président Déby.

aps

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

30 - Novembre - 2021

PRÈS DE 25 MILLIARDS FCFA ALLOUÉS AU MINISTÈRE DE L’ECONOMIE NUMÉRIQUE EN 2022

Les députés ont adopté, ce mardi, le projet de budget 2022 du ministère de l’Economie numérique et des Télécommunications arrêté...

29 - Novembre - 2021

Assemblée Nationale : Les recettes du Projet de Loi de Finances pour l’année 2022 arrêtées à 3 610,7 milliards FCFA et les dépenses à 4 394,7 milliards FCFA

Le projet de Loi de Finances (PLF) pour l’année 2022 constitue la feuille de route qui doit permettre au Sénégal de retrouver sa trajectoire de croissance d’avant...

27 - Novembre - 2021

MACKY SALL PRÉSIDE À DAHRA LA JOURNÉE NATIONALE DE L’ÉLEVAGE

Le chef de l’Etat est arrivé, samedi, aux environs de 12h30 mn à Dahra, dans le département de Linguère (centre-nord), où il doit présider la 7e...

24 - Novembre - 2021

ENVIRON 8,7 MILLIARDS DE FRANCS CFA POUR PROMOUVOIR L’ENTREPRENEURIAT ET L’INVESTISSEMENT SUR 5 ANS

Le gouvernement américain a lancé un projet quinquennal d’un budget de 15 millions de dollars (environ 8,7 milliards de francs CFA) pour promouvoir l’entrepreneuriat et...

23 - Novembre - 2021

USA: Biden à l'offensive pour faire baisser le prix du pétrole

Joe Biden a annoncé mardi une offensive inédite pour tenter de faire baisser les prix du pétrole, et donc de l'essence, espérant enfin convaincre les Américains...