ECO : LE NIGERIA EXPRIME SA PRUDENCE
Après le Ghana, c'est au tour du Nigeria et de son gouvernement de réagir à la suite de l'annonce de l'abandon du franc CFA par les huit pays de la zone Uémoa. Mais le Nigeria, qui représente 60 à 75 % du PIB de la Cédéao, voit cette annonce avec beaucoup de prudence. « Le gouvernement se penchera sur le changement opéré par l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), au sujet de l'éco, qui devra constituer la monnaie unique de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest [Cédéao] », a notamment déclaré, à Abuja, le conseiller spécial pour les médias et la communication du ministre des Finances, du Budget et de la Planification nationale, Yunusa Abdullahi. Une manière de dire que l'annonce faite le 21 décembre dernier semble quelque peu précipitée, alors que le géant insiste pour sa part sur les critères de convergence qui devront être établis et respectés de tous les pays de la Cédéao adhérents à l'éco. À savoir un déficit budgétaire qui n'excède pas les 3 %, une inflation de moins de 10 % et une dette inférieure à 70 % du PIB. Or à ce stade, seul le Togo répond à ces exigences. Lire aussi Franc CFA : le Ghana approuve l'abandon de la monnaie
D'après plusieurs articles citant des médias locaux, le Nigeria exigerait cinq « conditions non négociables » avant son adhésion à la monnaie unique. Certains évoquent particulièrement les dépôts au Trésor français d'une partie des réserves de change de la future monnaie commune. Concernant ce point, il est déjà question de la fin de cette garantie dans la réforme proposée le 21 décembre dernier. Toujours selon la presse nigériane, Abuja exigerait aussi la gestion de l'éco par la Cédéao elle-même, sans oublier son impression en Afrique et non en France.
Avec lepoint