Économie et Covid-19 : les conclusions des services du FMI au terme de leur mission de revue au Sénégal

18 - Novembre - 2020

Une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Mme Corinne Deléchat, a effectué une mission virtuelle du 5 au 16 novembre 2020 pour mener des discussions dans le cadre de la deuxième revue de l’accord avec le FMI au titre de l’instrument de coordination de la politique économique (ICPE), approuvé en janvier 2020. À l’issue de la mission, Mme Deléchat a fait la déclaration ci-après :

L’équipe des services du FMI a conclu un accord avec les autorités en ce qui concerne les mesures économiques et financières qui pourraient conduire à l’approbation de la deuxième revue de leur programme triennal au titre de l’ICPE. Le conseil d’administration du FMI pourrait examiner cette revue durant la première moitié du mois de janvier 2021.

Le FMI note également que la pandémie a eu un impact économique significatif durant la première moitié de l’année 2020, mais la reprise semble plus soutenue que prévu, reflétant l’assouplissement des mesures de confinement, la baisse régulière du nombre d’infections et d’hospitalisations depuis août et des perspectives favorables pour la campagne agricole 2020-21. Par conséquent, la contraction économique de 0,7 % prévue en 2020 pourrait être évitée. Cette dynamique de croissance devrait se prolonger jusqu’en 2021, l’activité se redressant d’environ 5%. Ces perspectives favorables sont toutefois soumises à une incertitude considérable et dépendront en grande partie de l’évolution de la pandémie dans le monde et au Sénégal.

L’exécution du budget a été globalement satisfaisante et devrait se traduire par un déficit d’environ 6,5 % du PIB en 2020. Ce chiffre est conforme à l’objectif du programme, corrigé d’une moins-value au niveau des dons en raison du décalage à 2021 d’un appui budgétaire prévu en 2020. La mission félicite les autorités pour la mise en œuvre du Programme de résilience économique et sociale (PRES), qui a contribué à amortir l’impact de la pandémie. La mission salue les engagements pris par les autorités en ce qui concerne la transparence et la reddition de comptes dans l’exécution des dépenses liées à la COVID-19, notamment la poursuite de la publication de rapports réguliers sur l’exécution du budget, la publication du rapport du comité de suivi du fonds « Force COVID-19 » et le contrôle de la Cour des Comptes

Les résultats du programme au titre de l’ICPE restent solides. À fin juin, cinq des sept objectifs quantitatifs étaient atteints. Les objectifs de réforme relatifs à l’achèvement de la stratégie de recettes à moyen terme, à la réalisation d’études sur la chaîne de dépenses et sur la suppression des obstacles à l’éducation des filles, ainsi qu’à l’établissement du Comité national de la dette publique, (CNDP) ont également été atteints.

La mission note avec satisfaction les priorités du projet de loi de finances 2021, qui vise à soutenir la reprise tout en mettant le cap sur un retour progressif, d’ici à 2023, au seuil fixé par l’UEMOA en matière de déficit. La mission et les autorités conviennent de ce qu’il importe d’accroître les recettes afin de réaliser les objectifs de rééquilibrage budgétaire. La mission souligne tout particulièrement la nécessité de rationaliser les exonérations et se félicite de l’engagement pris par les autorités de publier à nouveau un rapport annuel sur les dépenses fiscales, qui sera également joint aux documents du budget, ainsi que d’améliorer la fiscalité liée au pétrole. Le renforcement de la gestion des finances publiques se poursuivra en 2021, notamment par le basculement au budget-programme et par la réduction, consacrée dans le projet de loi de finances 2021, des dépenses exécutées au moyen de comptes de dépôt.

La mission note avec satisfaction que les autorités ont l’intention d’actualiser et d’élargir le registre national unique des ménages vulnérables afin de faciliter l’expansion des dispositifs de protection sociale après la pandémie. La mission souligne la nécessité de poursuivre les réformes en cours pour améliorer le climat des affaires, notamment les réformes du « Compact avec l’Afrique » et la rationalisation des entités et fonds de soutien aux PME, qui sont essentielles pour une croissance inclusive tirée par le secteur privé. La mission note les progrès accomplis dans la révision du cadre juridique des partenariats public-privé (PPP) et dans la définition d’un cadre légal approprié pour gérer les recettes des hydrocarbures, et elle a émis des recommandations en vue de maintenir l’alignement de ces projets de loi sur les meilleures pratiques internationales.

Dakaractu

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