Election présidentielle en Guinée-Bissau: Les partisans de Umaro Sissoco Embalo accusent Alpha Condé et Alassane Ouattara de complot contre leur candidat

09 - Décembre - 2019

Honnis dans leurs propres pays devant leur volonté de briguer un 3e mandat, Alpha Condé et Alassane Ouattara tentent de freiner l’élan du leader générationnel Umaro Sissoco Embalo, qui est en passe d’infliger une Bérézina au PAIGC. Le Ghana et le Togo sont également dans le coup.
Le vent frais de décembre, qui souffle sur la Guinée Bissau, entraîne un air de changement à quelques jours du second tour de la présidentielle. L’exercice risque de n’être qu’une simple revue des troupes pour le général Umaro Sissoco Embalo, qui a réussi à décrocher le soutien de l’écrasante majorité des autres poids-lourds recalés à la première manche. Nuno Gomes Nabiam et Carlos Gomes Junior (Cadogo), respectivement arrivés troisième et cinquième avec 13,16% et 2,61%, et le tentaculaire Parti du renouveau social (Prs), ont donné des consignes pour le candidat du Mouvement pour l’alternance démocratique (MADEM G15). Ce dernier vient de signer hier un accord avec le président sortant José Mario Vaz. 15 partis de l’opposition sans parlement sont également dans la mouvance.

Une victoire de Embalo se profile à l’horizon d’autant plus que le principe de l’automaticité du report des voix a toujours fonctionné en Guinée Bissau. Pour souvenir, quand il fut élu avec 55% des suffrages face à Malam Bacai Sanha, Kumba Yala n’obtint que 18% au premier tour. L’Histoire se répètera en 2005, lorsque Joao Bernardo Vieira dit Nino, qui eut 20% au premier tour, triomphera du même Malam Bacai, alors crédité de 43 %, à l’issue de la première manche. A Fortiori Embalo, qui avait près de 27% pour son coup d’essai à la présidentielle.

Cependant, il y a un complot international, au profit du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), qui vise, vainement, à arrêter la mer avec ses bras. Nous avons déjà révélé que la conspiration est supportée par l’Angola, affectant d’élargir sa sphère d’influence dans l’espace lusophone pour se positionner en géant d’Afrique. Aux dernières nouvelles, le président Alassane Ouattara a tombé le masque. Le Togo et le Ghana font aussi partie des comploteurs.

La vérité sur les relations fraternelles entre Macky Sall et Umaro Sissoco Embalo

Le chef d’orchestre est le même Alpha Condé, qui a une dent dure contre le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, depuis l’Episode Ebola, quand Dakar ferma sa porta à la propagation de l’épidémie. L’homme fort de Conakry, qui n’a réussi à dresser que trois pelés et un tondu, contre le général Embalo, parcourt le continent à soutenir que ce dernier est le poulain du président sénégalais. Une histoire cousue de fil blanc, bien sûr. Les relations fraternelles entre Macky Sall et le jeune postulant à la présidence datent de l’époque où celui qui incarne actuellement le destin du Sénégal n’était qu’un anonyme fonctionnaire à Petrosen. Alors, le candidat du Madem, qui vient juste d’entrer en politique, était un inconnu sergent. Embalo, qui a ses aises à Dakar, où il possède trois villas aux Almadies et deux à Ngor Virage, a tissé de solides liens avec Macky Sall, au fil des années. Aveugle aux ressorts de cette amitié, Domingos Simoes Pereira s’est précité d’aller à Dakar pour maladroitement signer un accord avec l’opposant Ousmane Sonko. Un précédent malheureux, compte tenu des relations de bon voisinage, à l’africaine, qui ont toujours existé entre les deux pays.
Dans la capitale sénégalaise, Domingos déclare hypocritement sa flamme aux Sénégalais, mais le lendemain, il signe traitreusement un communiqué dans les colonnes de l’Agence de presse bissau-guinéenne pour accuser Dakar de vouloir déstabiliser son pays. Il a même assimilé à « un crime » l’accord signé entre Embalo et Nabiam en terre sénégalaise.
Le rôle trouble de la CEDEAO prédispose à porter une suspicion légitime sur l’institution sous-régionale. Récemment, sur instructions de l’état-major, les forces armées bissau-guinéennes ont fouillé parmi les troupes togolaises quand elles ont découvert que Lomé a envoyé 15 voitures, au lieu de 10 et 40 hommes, là où 20 étaient attendus. Les véhicules sont passés par Pirada, à la frontière avec le Sénégal. Pourtant, Faure Gnassingbé ne doit pas avoir la mémoire courte, au point d’oublier que quand il accédait au pouvoir en 2005, le général Embalo était, parmi les médiateurs, dans l’ombre de Blaise Compaoré.
L’on peut comprendre que le président Alpha Condé peine à réprimer sa haine pour les Peulhs. Par contre, il est difficile d’expliquer la pirouette de Alassane Ouattara qui, en marge d’un sommet Europe-Afrique, parait de vertus le jeune Premier ministre Umaro Sissoco, en disant que « ce monsieur a de l’avenir, car il arrive à payer les salaires à temps, alors que la Guinée Bissau, contrairement à la Côte d’Ivoire, ne dispose pas de cacao ».

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