Elections locales: une frange de la presse, bras armé des stratégies de manipulation de masse… (Par Zao Mbengue)

21 - Octobre - 2021

Depuis quelques jours on assiste dans le landernau politique sénégalais à une effervescence d’informations sous tendues par une manipulation de masse, en direction des élections locales qui se profilent à l’horizon 2022. Le seul but de ces stratégies, est de créer des individus dociles, soumis et obéissantsmais quand une frange de la presse se fait l’écho de ces manipulationsil y a vraiment matière à réfléchir

La manipulation se définit par une mise en œuvre délibérée qui a pour but de contrôler ou d’influencer la pensée, les choix, les actions d’une personne, par un rapport de pouvoir ou d’influence. Aujourd’hui, la stratégie de la diversion qui consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants décidés par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes, est monnaie courante au Sénégal. En effet, à quelques mois des joutes électorales les plus importantes de la vie des populations, toutes sortes de stratégies tendant à dévier la conscience du grand public des vrais problèmes en cours sont mises en branle çà et là.

C’est dire tout simplement que la manipulation a fini aujourd’hui de faire du landernau politique sénégalais son lit de prédilection ! Et l’opposition en paie le plus grand frais, surtout les grandes coalitions qui font peur aux hommes du pouvoir qui cherchent à tous prix à se maintenir au sommet. Remporter le maximum de mairies étant le maître mot de Bennoo Bokk Yaakaar au sein duquel des appétits démesurés et éparses font légion, il est alors loisible pour des responsables politiques de jeter l’opprobre sur ces grandes coalitions de l’opposition.

Une presse partisane et des journalistes à la solde de politiciens en mal de popularité, qui font fi de l’honneur médiatique, se sont constitués le bras armé de cette campagne de manipulation orchestrée dans le seul but de fissurer les flancs des grandes coalitions qui sont en face d’eux. Tout y passe, et c’est pourquoi, la plupart des articles et commentaires destinés au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-âge ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Car si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans. En quelque sorte une stratégie pour minimiser des adversaires politiques, mais, aussi, infantiliser les populations…

Ces manipulateurs égocentriques font ainsi tourner le monde autour de leurs intérêts personnels sans se soucier des conséquences, ni du malaise, ni de la souffrance que cela peut générer ! Ils n’ont jamais de regret, car ils ne sont jamais conscients de leurs actes ! Ils sont malveillants, ils ont toujours de mauvaises intentions, ils ne reconnaissent jamais leurs torts, ils propagent en continu les rumeurs et ne font que répéter ce qu’ils ont soi-disant entendu ou appris, alors que la plupart du temps, ils sont eux-mêmes à l’origine de la désinformation par des fake news à tout bout de champs ! Et pourtant, ils s’indignent et s’offusquent lorsqu’on tente de les démasquer. Ils n’assument jamais ni leurs paroles, ni leurs actes, et tournent tout à leurs avantages, en se réfugiant derrière la protection de leur source. Ils sont tenaces, ils ne veulent jamais s’arrêter, ils recommencent à chaque fois que l’occasion leur est offerte de naviguer sur les flots de l’horreur médiatique. Quand s’arrêteront-ils enfin ? Car, s’il est à la fois aisé et tentant pour eux, d’être à la solde de politiciens véreux, il n’en est pas moins vrai qu’ils doivent faire preuve d’éthique et de sauvegarde de la déontologie du noble métier qu’ils ont choisi. Même si tous les coups sont permis en politique, le journaliste lui, a une mission d’utilité publique qui lui fait défense de s’acoquiner avec des pervers en tout genre, au grand dam des populations.

Mais, les leaders des grandes coalitions de l’opposition, auront-ils le sens de dépassement nécessaire pour se retrouver autour de l’essentiel, afin d’offrir aux populations des solutions idoines pour une vraie prise en charge de leurs préoccupations ? La participation citoyenne étant une co-construction, les administrés sont aujourd’hui en perpétuelle quête d’occasions pour servir leur pays.

Donc, à l’opposé des remèdes perlimpinpin, et des campagnes de manipulation de masse, les programmes présentés aux populations doivent se positionner comme défenseurs des valeurs de la république, en favorisant la diversité culturelle, en renforçant la solidarité, en investissant le temps libre pour grandir et s’émanciper, en participant à la transformation de la société, tout cela dans le but de bâtir la citoyenneté du 21ième  siècle qui  ne peut plus être réduite « au seul respect des règles ».  En effet elle va bien au-delà : être un citoyen à part entière passe par la capacité à défendre des valeurs, à susciter des projets et à s’impliquer activement au développement de son pays.  

Méditons ces paroles :« Le journaliste tend à se concevoir comme un décodeur de la réalité qui assume donc une fonction utilitaire. Traduire, c’est éclairer et exercer une fonction éducative »

Zao Mbengue

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