« EN UKRAINE, OU IL Y A LA GUERRE, L'UNIVERSITE DE KIEV N'A PAS ETE FERMEE » : LE DEPIT D’UN ETUDIANT

24 - Octobre - 2023

Au Sénégal, alors qu’une réunion doit avoir à nouveau lieu à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar à la fin du mois d’octobre 2023 pour décider quel sera le calendrier de la reprise des cours en présentiel, la direction de la cité universitaire a décidé de repousser la réouverture du campus – où logent une grande partie des 85 000 étudiants – à début janvier 2024.

Raison officielle invoquée : la nécessité de faire des travaux de rénovation et des aménagements sécuritaires. Mais, pour les étudiants, ce nouveau report de la rentrée est inacceptable, 5 mois après la fermeture de leur université suite à des manifestations après la condamnation du principal opposant Ousmane Sonko, début juin.

« En Ukraine, où il y a la guerre, l'université de Kiev n'a pas été fermée »
Ala Khane, président de l’amicale de la faculté de lettres et de sciences humaines, appelle à éviter une année blanche et à revenir sur la décision de laisser le campus universitaire fermé 7 mois.

« Nous sommes l'avenir de ce pays et l'année universitaire doit être sauvée par tous les moyens, lance-t-il au micro de notre correspondante à Dakar, Léa-Lisa Westerhoff. L'étudiant sénégalais n'a plus d'espoir de rester dans un pays où les universités sont fermées. En Ukraine, où il y a la guerre, l'université de Kiev n'a pas été fermée. Mais au Sénégal, pour une situation politique, on veut fermer les universités. C'est déplorable ».

Il s’insurge : « Nous appelons tous les étudiants du Sénégal à se mobiliser et de bloquer l'éducation au niveau du territoire national pour se faire entendre, parce qu'il faut que cela cesse. L'université ne doit pas être fermée pour des raisons politiques. Nous appelons toutes les universités du Sénégal à s'unir comme un seul homme et à défendre la cause étudiante. »

Une conférence de presse des amicales estudiantines qui se tenait sur le campus de l'Ucad a ensuite été rapidement dispersée par la police, à coups de gaz lacrymogènes.

Avec rfi