Enjeu de l’audience du 12 décembre sur les fiches de parrainage de Sonko : l’expert électoral Ndiaga Sylla étale ses craintes

11 - Décembre - 2023

Invité de l’émission Objection hier, dimanche 10 décembre, sur la radio Sud FM (privée), Ndiaga Sylla, Directeur général du Cabinet d’Expertise Électorale (CEELECT) par ailleurs, président de l’association Dialogue Citoyen, a fait état de son pessimisme pour le leader de l’ex-Pastef, Ousmane Sonko, d’être dans les délais prescrits pour faire un pourvoi, au cas où la décision du tribunal de Dakar ne lui restituerait pas ses fiches de parrainage. Et cela, en raison de la chronologie de la procédure de traitement du contentieux mais également de l’attitude de l’Etat et de l’administration. D’après l’expert électoral, « Si on suit cette chronologie, on risque vraiment de ne pas voir ce contentieux être vite vidé».

L’audience du 12 décembre prochain sur l’affaire de parrainage de la coalition Sonko2024 serait un retour à la case de départ, selon le Directeur général du Cabinet d’Expertise Électorale (CEELECT), Ndiaga Sylla, qui était l’invité de l’émission Objection hier, dimanche 10 décembre, sur Sud FM (radio privée). L’expert électoral invoquant l’exemple de la décision du tribunal de Ziguinchor relève : « N’oublions pas que le juge compétent du tribunal de Ziguinchor avait rendu son ordonnance qui d’abord avait dans un premier temps, annulé la décision de radiation pour ordonner effectivement la réinscription de Monsieur Ousmane Sonko, l’administration électorale n’avait pas appliqué cette décision du tribunal de Ziguinchor, alors que l’article L.47 en son dernier alinéa énonce que les décisions rendues par le juge du tribunal d’instance sont exécutoires. Mais malheureusement, on a justement été confronté par le refus de l’administration. Ce que je considère comme inédit dans le cadre du contentieux ».

Situation de tourbillon judiciaire

Mieux encore, poursuit l’expert électoral en ce qui concerne l’enjeu principal de cette audience, « J’ai considéré le jour du délibéré de la Cour Suprême qui a décidé de casser et de renvoyé devant une autre juridiction. J’ai même fait un texte en disant qu’on est déjà dans une situation de tourbillon judiciaire. Parce qu’en rappelant les délais prévus et encore que sur ce qui concerne le renvoi, les délais ne sont pas précisés, même si maintenant, pour ce qui concerne la procédure de traitement du contentieux par le tribunal départemental, il y a dix jours qui sont donnés au tribunal pour statuer et il a l’obligation de rendre sa décision dans les deux jours qui suivent », a-t-il expliqué.

Avant de préciser à cet effet que « chaque parti a dix jours pour introduire un nouveau pourvoi devant la Cour Suprême. Cela fait vingt-quatre jours. Et, une fois le pourvoi introduit, la partie adverse a huit jours pour produire sa défense. Et, c’est au terme justement de cette procédure que le dossier est maintenant introduit à la Cour Suprême. En ce moment-là, il va falloir proclamer l’audience. » Autrement dit, d’après l’invité de Baye Oumar Guèye, « Si on suit en fait la chronologie, c’est-à-dire que d’ici que le Conseil procède effectivement à la validation des listes, on risque vraiment de ne pas voir ce contentieux vite vidé».

Il faut noter que pour se plier à la date limite du 20 janvier, le Conseil Constitutionnel avait pris sa décision consistant à valider les candidatures à la date du 13 janvier et les réclamations seront introduites les quarante-huit heures et enfin le Conseil reviendra pour le traitement des contentieux le 20 janvier. Par ailleurs, le président de l’association Dialogue Citoyen n’a pas caché ses craintes vis-à-vis de l’administration électorale qui consiste à refuser les décisions de justice. « Moi, ce que je crains le plus, c’est que si l’administration a déjà dans un premier temps refusé d’exécuter la décision rendue par le tribunal de Ziguinchor, cette décision aura la même valeur que celle qui sera rendue par le tribunal Hors Classe de Dakar. Donc, si en réalité, l’Etat a la même attitude consistant effectivement au cas où cette décision serait annulée de faire un pourvoi, je pense que ce serait inédit encore de voir le contentieux ne pas être vidé d’ici la fin de dépôt des listes », a-t-il fait remarquer.

Toutefois, le juge constitutionnel étant le seul habilité à apprécier de la validité ou non des candidatures, l’invité de l’émission Objection soutient qu’« il revient au Conseil constitutionnel qui devra effectivement apprécier de la validité des candidatures, de tenir compte d’un certain nombre de paramètres. Je pense qu’il est extrêmement important qu’on puisse protéger en fait la liberté des candidatures».

Rappelant en outre la jurisprudence du Conseil lors des élections législatives de juillet 2022, Ndiaga Sylla dira : « Vous n’êtes pas sans savoir que dans le cadre des contentieux des dernières législatives, au nom de ce principe, le Conseil avait effectivement ordonné à l’administration de prendre dans un premier temps la liste de Dakar qui avait été invalidée et celle de Benno Bokk Yaakaar. »

 

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

20 - Mai - 2024

LE PRESTIGE DIPLOMATIQUE DU SENEGAL RESTAURE SOUS LE REGIME DE BASSIROU DIOMAYE FAYE (PAR CHEIKH SIDIYA DIOP)

TALLEYRAND disait de la diplomatie « une salle d’armes où l’on se blesse en jouant. Tous les mots sont des épées. Il faut savoir toucher juste,...


17 - Mai - 2024

Sénégal : Le Premier ministre Sonko dénonce le silence de la France pendant la répression de son mouvement

Au Sénégal, le nouveau premier ministre Ousmane Sonko a pour la première fois participé à un évènement public depuis l’arrivée au...

17 - Mai - 2024

Bassirou Diomaye Faye au Nigeria pour consolider la coopération avec le principal fournisseur du Sénégal en pétrole brut

La visite qu’effectue le président Bassirou Diomaye Faye ce jeudi au Nigeria s’inscrit dans une politique de consolidation et de réchauffement de la coopération...

17 - Mai - 2024

La souveraineté « est incompatible avec la présence de bases militaires étrangères », selon Ousmane Sonko

Le leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), Ousmane Sonko, a réitéré ‘’la...