Et si le covid-19 pouvait être un catalyseur de la protection des enfants ? (Imam Kanté)

26 - Mars - 2020

Enfin, le ministère de la femme et de ce qui suit décide de s’attaquer à l’épineuse et sempiternelle question, je dirais même, le drame des enfants dans la rue.

En effet, à part de grandes déclarations et une tentative de retrait qui s’est soldée par un échec notoire, le président Macky Sall et ses différents gouvernements ne sont pas venus à bout de ce pêle-mêle tragique des enfants dans la rue.

Et voilà qu’arrive le COVID-19 qui va aggraver la situation de ces enfants déjà catastrophique. Ces enfants dans la rue cumulent toutes sortes de vulnérabilités et sont complètement démunis devant cette maladie. Fort heureusement que c’est assez rare qu’ils en meurent même s’ils en sont porteurs.

Ils sont mal nourris, mal habillés, mal logés, mal ou pas lavés, ne connaissent pas les règles d’hygiène de base, defèquent et urinent n’importe où, mangent et manipulent avec leurs mains nimporte quoi, passent le clair de leur temps dans la rue…

La protection de ces enfants constitue plus qu’une priorité sociale, une exigence éthique, une preuve de compassion de la part des adultes, et une obligation constitutionnelle. De surcroît, en temps de COVID-19.

Ne pas inclure comme il se doit cette frange si fragile de la population qui est la graine de l’avenir, sera (est déjà) une faute morale lourde et un énorme échec dans le secteur de la protection de l’enfance.

Cela étant dit, j’ai cru comprendre, selon ce que j’ai lu dans la presse, que la ministre de tutelle a opté pour deux façons de procéder : i) accompagner les enfant récupérés chez leurs parents, ii) mettre les autres dans des centres d’accueil.

Je me dis que dans les conditions actuelles, il serait lourd et fastidieux de metttre en œuvre la première option. En effet, c’est exposer les agents chargés de le faire, sans avoir la garantie que les parents vont garder ces enfants « retournés » à la maison, et dans quelles conditions ? Il ne faut pas commettre les mêmes erreurs que les, tentatives antérieures.

Il me semble que, si la volonté politique y est vraiment, l’option des centres d’accueil est la plus satisfaisante et la plus convenable pour ces enfants dans la situation actuelle du pays.

Reste à savoir quels sont les moyens dont disposent le ministère et ses partenaires, et quel délai il s’est donné pour conduire avec succès des opérations qui portent sur des dizaines de miliers d’enfants dans la rue rien qu’à Dakar. Nous allons suivre de près inchaa Allah.

Ainsi, le COVID-19 pourrait se présenter en même temps, comme un mal et un bien en ce qu’elle touche les enfants sans forcément les rendre malades, mais peut opérer comme un catalyseur de la prise en charge qui leur est due au-delà de la charité ou de l’aumône.
wa Salam

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

22 - Septembre - 2022

CONDAMNATION DE BARTHELEMY DIAS : LA DOUBLE JURISPRUDENCE DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL N° 2/E/2019 ET 3/E/2019 NEUTRALISE L’EXECUTION DE L’ARRET DE LA COUR D’APPEL JUSQU’A LA DECISION DE LA COUR SUPREME (PAR SEYBANI SOUGOU)

C’est un principe connu par les tous les juristes du monde : une condamnation est définitive lorsque toutes les voies de recours sont épuisées et qu’il...

21 - Septembre - 2022

France: La pilule du lendemain sera désormais gratuite pour toutes, sans ordonnance

Le ministre de la Santé, François Braun a annoncé mardi 20 septembre que l'accès à la contraception d'urgence, ou pilule du lendemain, va devenir gratuit et sans...

21 - Septembre - 2022

Portrait: âgé de 31 ans seulement et 27 fois plus riche que les Windsor

31 ans seulement et déjà un patrimoine personnel de près de 12 milliards de dollars. Hugh Grosvenor, duc de Westminster, proche de la famille royale britannique,...

21 - Septembre - 2022

AFFAIRE NDIAGE DIOUF: BARTHELEMY DIAS CONDAMNE PAR LA COUR D’APPEL DE DAKAR

Le député-maire de Dakar n’ira pas en prison, mieux il n’y a plus de menace de révocation qui pèse sur sa tête, à la mairie de Dakar. En effet,...

20 - Septembre - 2022

Mobilisation des femmes du bois sacré du Blouf pour servir de bouclier à Ousmane Sonko

Les femmes du bois sacré du Blouf, dans le département de Bignona, se sont massivement mobilisées le week-end dernier dans le village mythique de Tendouck pour servir de...