ETAT DU SENEGAL : Y A-T-IL UN PILOTE DANS L’AVION ? (CCR/FRANCE)
Comme tous les républicains, la Convergence des Cadres Républicains de France (CCR-France) a respecté la traditionnelle grâce des 100 premiers jours accordée au tout nouveau Président, Bassirou Diomaye Faye, pour lui permettre de s’installer confortablement dans son fauteuil. Ce pacte est rompu par le Président, lui-même, depuis qu’il a fait face à la presse le samedi 13 juillet 2024.
Dans l’annonce officielle, il était mentionné que la rencontre visait à vulgariser l’action du gouvernement pour ses 100 premiers jours.
Cette sortie devant une partie de la presse nationale bien choisie et surtout en Wolof a été faite certainement dans le but de masquer plutôt des carences en français, langue officielle du Sénégal.
Ce face à face terne et ennuyeux est sans conteste la sortie médiatique la plus décevante de l’histoire de la présidence de la république depuis l’indépendance, aussi bien dans sa forme que dans son fond.
La rupture tant vantée et promise aux Sénégalais est définitivement enterrée. Le mensonge, la démagogie et le populisme ont été rattrapés par la réalité de l’exercice du Pouvoir.
Bassirou Diomaye Faye a cherché durant tout cet entretien à trouver des boucs émissaires de manière inélégante, sans argument juridique, comme sur les supposés fonds politiques. Autre fait marquant, il est maintenant clair que nous n’avons pas de Président de la République, mais plutôt un intérimaire qui est en réalité un commis de son Premier ministre sans oublier une forte patrimonialisation du pouvoir en cours à tous les niveaux. Pire, les domaines régaliens réservés au Président deviennent des tâches dévolues à un personnel politique recyclé à l’image de Monsieur Abdoulaye Bathily et nous demeurons convaincus que d’autres suivront.
Il est évident que 100 jours ne suffisent pas pour dresser un bilan. Cependant, ils doivent constituer un baromètre fiable pour indiquer une orientation stratégique en vue de dégager les grands axes d’une vision politico-sociale allant de la création de la richesse et de l’emploi au renforcement de la démocratie et de la bonne gouvernance, en passant par le développement économique des secteurs stratégiques. Hélas, la montagne a accouché d’une souris.
Toutes les questions essentielles comme la renégociation des contrats pétroliers, le Conseil supérieur de la magistrature, la suppression des « fonds politiques, la suppression des Institutions (CESE, HCCT), le pouvoir du Président de la république, le retrait des armées « des puissances étrangères », la sortie du franc cfa, une nouvelle monnaie et des mesures pour l’Alliance des Etats du Sahel, ont été soigneusement esquivées.
Face à la déception galopante, aucune trace de solution ne semble être à l’horizon après 100 jours d’exercice de pouvoir.
Une chose est sûre, les Sénégalais vont payer plus d’impôts, encore des impôts et toujours des impôts.
Sur un autre registre, la volonté affichée de son Premier Ministre, SONKO, de tenir une Déclaration de Politique Générale (DPG) hors de l’enceinte de l’Assemblée Nationale a été abandonnée. Bassirou Diomaye Faye qui soutenait une telle volonté ne semble pas connaître la différence entre une loi organique et non organique.
Conscients de l’échec de l’examen oral du Président Diomaye, ses lieutenants essaient par tous les moyens de sauver les meubles. Mais c’est peine perdue, car les Sénégalais ont compris que le Président Diomaye naviguait à vue.
Face à un “Projet creux”vendu aux sénegalais, projet qui in fine, n’existe pas, l’unique et seule alternative viable reste le Plan Sénégal Emergent (PSE) hérité de SEM Macky SALL. Malgré toutes les critiques, le PSE demeure le référentiel des politiques publiques.
En définitive, la Convergence des Cadres Républicains de France (CCR-France) invite les Sénégalais à faire preuve de vigilance, car notre pays est en grand péril. Ce danger est incarné par un homme qui, par un concours de circonstances, s’est retrouvé Président de la République du Sénégal sans en avoir les compétences pour ne pas dire les épaules. La gestion d’un Etat n’est pas un jeu d’enfants et n’est pas Président de la République celui qui veut mais sans conteste celui qui peut.
Fait à Paris, le 13 juillet 2024
Convergence des Cadres Républicains de France