Fautes de français, vice de forme,… : ces incompétents de la Com’ gouvernementale

25 - Novembre - 2020

L’équipe de Macky Sall est en train de désacraliser l’Etat que Senghor a légué. Rien que le communiqué de presse invitant les journalistes à la rencontre : «Le gouvernement face à la presse» mérite le détour. Entre fautes de français, vices de forme et méconnaissance des rôles, c’est la cacophonie totale. La grande administration sénégalaise nous avait habitué à mieux.

Quelle guigne ! C’est toujours la cacophonie dans la Com’ gouvernementale. Après les nombreuses fautes décelées à l’époque par le transfuge Mamadou Sy Tounkara, Ndèye Ticket Ndiaye Diop avait fini par montrer ses limites objectives dans cet exercice. Aujourd’hui qu’Oumar Guèye a pris le relais comme porte-parole du gouvernement, le mal persiste dans les communiqués du gouvernement. La dernière lettre d’invitation envoyée aux organes de presse pour les convier à cette nouvelle trouvaille illustre parfaitement l’endémique problème de Com’ du régime de Macky Sall. En effet, cette invitation à la rencontre «Le gouvernement face à la presse» est chaotique. Il est truffé de fautes et d’incorrections indignes d’un Etat sérieux. Qui, avec toute son armada de gourous, nous sert une si piteuse copie.

Eh ben, figurez-vous que ce régime qui semble vouloir ériger la Com’ en méthode de gouvernement patine grave dans ce domaine. Rien l’entame du document l’illustre parfaitement. «Dans sa stratégie de communication, le gouvernement du Sénégal compte organiser tous les 15 jours une conférence de presse appelé + le Gouvernement face à la presse+». Primo, en parlant de «stratégie», le gouvernement ( ?) crée des mécanismes automatiques de soupçons. Il fait comme s’il voulait vendre du vent aux journalistes. Parce que tous les connaisseurs savent que la meilleure communication est celle qu’on ne sent pas et celle qu’on ne présente pas comme telle. Et Oumar Guèye devrait savoir que la Com’ arrange alors que l’information dérange.

Secundo, le groupe de mots «Face à…» est une expression violente dans une communication. L’Exécutif n’était pas dans un match avec celui qu’il nomme le quatrième pouvoir mais dans une opération de charme pour expliquer son travail et rassurer les populations, assaillis par une multitude de problèmes.

Tertio, sans même s’indigner des redondances (gouvernement-presse) dans une même phrase, Oumar Guèye engage le pouvoir sur des rendez-vous qu’il pourra difficilement honorer. Car, ils ne peuvent avoir toujours de la matière, quand on sait surtout que dépêcher huit ministres tous les 15 jours devant les médias, c’est beaucoup de temps pour un gouvernement qui travaille, vraiment.

Pis, il y a quelques années, on nous avait annoncé que ce même gouvernement irait tous les mois devant la Représentation nationale pour s’expliquer. Que nenni. Pourtant, c’est cela qui aurait été la bonne stratégie : laisser les ministres s’expliquer devant le Parlement qui devait les interpeler sur divers sujets d’actualités, surtout qu’on est en pleine session budgétaire. Mais, Oumar Guèye semble vouloir faire trop de zèle en court-circuitant le responsable de la communication gouvernementale. Car, comme s’il ne comprenait pas sa mission, il se substitue très vite au ministre de la Communication et semble ignorer que le rôle d’un porte-parole est de restituer. Pas d’élaborer une stratégie de communication. Juste pour faire du bruit. Car, avec ce qu’on a vu hier, tout était tricoté à l’avance. Et l’exercice était au plus près de la mascarade. Ou, si l’on préfère, beaucoup de mousse avec peu de savon.

De plus, le style des gourous de Macky dans ce méli-mélo a rompu avec les valeurs de la République, les ministres s’étant embourbés dans des explications qui ne convainquent personne puisque préférant les généralités sur la transparence aux questions sur la vraie actualité. Le Sénégal de l’académicien Léopold Sédar Senghor mérite mieux que ça.

Cependant, le summum, ou la «der» de ces communicants du système, que d’aucuns surnomment des «paniers percés», est dans la fin de la lettre adressé à «Monsieur le Rédacteur en chef du site d’information LERAL (.net, .com, .sn ou .gueye ??? : Ndla») envoyée à presque toute la presse, avec une grossière faute: «Ampliation : Monsieur le Présidence de la République» (sic). En faisant au chef de l’Etat ampliation d’une simple invitation à la presse, Oumar Guèye confirme au pays tout entier ce que tout le système murmure: «Le Président contrôle tout».

Walf quotidien

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

21 - Décembre - 2023

REVUE DE PRESSE : A LA UNE, L’ODYSEE DE OUSMANE SONKO VERS L’ELECTION PRESIDENTIELLE

Le procès Ousmane Sonko-Mame Mbaye Niang devant la Cour suprême et le combat du leader de Pastef pour sa participation à l’élection présidentielle du 25...

21 - Décembre - 2023

Organisation de la présidentielle : Les leaders alliés de Sonko disqualifient Sidiki Kaba

Elle peut être qualifiée de longue marche, la trajet fait par les envoyés de Ousmane Sonko afin de mettre la main sur la fiche de parrainage. Une marche qui ne finit pas! Et...

20 - Décembre - 2023

Projet de loi immigration : ce que contient le texte négocié entre le camp présidentiel et LR, largement durci par rapport à la version initiale

Peut-on encore parler de texte d'équilibre ? Après un bras de fer entre la majorité et Les Républicains sur les APL et une interruption pour la nuit, la commission...

20 - Décembre - 2023

PROJET DE LOI IMMIGRATION : LE PARLEMENT ADOPTE LE TEXTE ISSU DE LA COMMISSION MIXTE PARITAIRE

Un épilogue victorieux pour le gouvernement mais porteur de lourdes conséquences politiques. Le Parlement a adopté mardi 19 décembre le projet de loi sur l'immigration,...

20 - Décembre - 2023

LOI IMMIGRATION : DEMISSION D'UN MINISTRE, LE PS SAISIT LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL… LES REACTIONS APRES L'ADOPTION

L'adoption du projet de loi immigration, adopté par le Parlement dans la soirée de mardi 19 décembre, aura plus que jamais renforcé les divisions au sein de...