Football - CAN 2017 : le Gabon peut s'en mordre les doigts
Ils étaient pourtant prévenus. Rarement ces dernières années, le match d'ouverture s'était résumé à une partie de plaisir pour le pays organisateur. Cette constance s'est une nouvelle fois vérifiée ce samedi à Libreville, où les Gabonais, longtemps en bonne position, ont fini par se faire rattraper par la surprenante Guinée-Bissau (1-1). Plus qu'un contretemps, ce résultat pourrait les mettre en danger dans la course aux quarts de finale, eux qui s'apprêtent à en découdre avec le Burkina Faso et le Cameroun, des adversaires résolument plus rodés à ce niveau.
Car c'est une vraie perf qu'a réussi la Guinée-Bissau, qui participait à sa première phase finale de CAN et obtient donc aujourd'hui son tout premier point dans l'histoire de cette compétition. Donnée perdante, menée après l'ouverture du score d'Aubameyang, elle a montré une capacité de réaction et un courage qui forcent l'admiration, le tout dans un contexte d'adversité pas facile à dompter pour un groupe où aucun joueur ne compte plus d'une vingtaine de sélections au niveau international.
Aubameyang n'a pas suffi
Il est évident que les Panthères devront montrer autre chose et monter en puissance s'ils souhaitent se mêler à la lutte finale. Ce samedi, tout ou presque a été poussif. Que ce soit la première période, équilibrée mais stérile, ou la fin de match, quand la tension a rattrapé les Gabonais. Malgré un onze sur le papier supérieur – avec Aubameyang, Lemina, Ndong, Ecuele Manga –, ces derniers ont surtout exposé leur tension, avec un premier acte ponctué d'une multitude de petites erreurs techniques dans les contrôles et dans les passes. Tant et si bien que contre toute attente, la Guinée-Bissau a fait jeu égal durant une grande partie du match.
Alors oui, les visiteurs n'ont fait planer qu'une timide menace sur le Gabon durant 45 minutes, ne se montrant menaçants que sur des rushs individuels d'Abel Camara ou des essais lointains sans danger de Zezinho (31e) puis Santos (33e). Mais de leur côté, les locaux se montraient eux-aussi timorés, en dépit d'un premier mouvement d'envergure initié par Lemina, qui a failli voir Evouna surprendre Jonas (21e).
Conscients de s'être montrés en-dessous des attentes de leur entraineur et de leur public, les Panthères ont un temps montré plus d'initiative après la pause. Une volonté illustrée par un tir du remuant Bouanga claqué par Jonas (49e), qui a précédé l'ouverture du score d'Aubameyang. Jusqu'ici sevré de ballons, l'attaquant du Borussia Dortmund a fait preuve d'opportunisme pour reprendre victorieusement un centre-tir de Bouanga (1-0, 52e). Aubame aurait pu doubler la mise sur une volée au-dessus (69e), mais par la suite ce sont bien les Guinéens qui ont montré le plus de volonté, finissant logiquement par être récompensés. Avant le coup de tête égalisateur de Juary (1-1, 90e), Brito (72e), Piqueti (74e), Rudinilson (75e) et Mendy (85e) avaient déjà mis en exergue la fébrilité de la défense gabonaise. Pour les Panthères, il faudra montrer plus d'allant et moins de torpeur lors des deux prochains matches, au risque de devoir revoir ses ambitions à la baisse.
LEPOINT