FRANCE : CES GRANDES ENTREPRISES QUI ONT PLUS OU MOINS BENEFICIE DU COMMERCE DES ESCLAVES

08 - Août - 2020

C’est une information qui va certainement avoir un écho retentissant en Afrique tant la traite négrière a fortement retardé le développement du continent. Selon une enquête du journal Le Monde, Axa, Banque de France, Marie Brizard… de nombreuses entreprises françaises ont bénéficié plus ou moins directement du commerce des esclaves.
« Bien avant son apparition dans les rayons de supermarchés, la célèbre anisette Marie Brizard, née à Bordeaux au milieu du XVIIIe siècle, remplissait les cales des navires négriers. Elle s’échangeait sur les côtes africaines contre des esclaves, transportés ensuite de l’autre coté de l’Atlantique pour travailler de force dans des plantations de canne à sucre. La liqueur figurait sur la liste des <marchandises de traite>chargées dans les ports français », relate le journal français.
Quid de à Jacob du Pan, ancien colon de Saint-Domingue? Selon mon confrère, il arrive en France « peu après que l’île a déclaré son indépendance sous le nom d’Haïti, en 1804. Grâce à une fortune tirée des plantations de canne à sucre peuplées d’esclaves, il cofonde en 1816 la Compagnie dʼassurances mutuelles contre lʼincendie de Paris, qui se fondra plus tard dans les Assurances du groupe de Paris, rachetées par Axa en 1989 ».
« La traite négrière enrichit[aussi] des négociants qui réinvestissent leur fortune dans la création de la Banque de France, à l’époque une banque privée adossée à l’Etat », révèle le journal.
Qui ajoute: « L’esclavage a rapporté de l’argent, même au moment de son abolition. En 1825, l’Etat français impose à Haïti, qui vient d’arracher son indépendance, une dette considérable en guise de compensation pour les propriétaires français ayant perdu leur propriété esclavagiste. Puis ce même Etat verse une compensation aux propriétaires de La Réunion, la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane, du Sénégal et de quelques territoires de Madagascar lors de l’abolition de l’esclavage, en 1848. Cette année-là, la France compte 248 560 esclaves dans ses colonies. Les compensations coûteront à l’Etat français 7,1 % de ses dépenses publiques en 1849 et donneront naissance à de nouvelles aventures entrepreneuriales. »
Lansana SYLLA

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

08 - Avril - 2024

Adoption de deux lois modifiant les bases de la lutte contre la corruption au Sénégal : MACKY «ENTERRE» LES RAPPORTS DE L’OFNAC

«La CREI est pour l’ancienne équipe mais l’OFNAC est pour nous». Cette déclaration de l’ancien président de la République, Macky Sall,...

04 - Avril - 2024

Le président Faye annonce son intention d’investir ‘’massivement’’ dans la digitalisation

Le président de la République nouvellement élu, Bassirou Diomaye Faye, a annoncé, mardi, son intention d’investir massivement dans la digitalisation des services...

30 - Mars - 2024

France : ce week-end nous passons à l’heure d’été

Ce week-end, nous allons passer à l’heure d’été. Ce changement se fera à 2 heures du matin, dans la nuit du samedi 30 au dimanche 31 mars 2024. S’il...

27 - Mars - 2024

Économie : Les premiers effets positifs de l’élection de Bassirou Diomaye Faye

Le doute est désormais levé, Bassirou Diomaye Faye sera le 5ème Président de la République du Sénégal dès le 3 avril. Une élection...

27 - Mars - 2024

LA SOUVERAINETE ECONOMIQUE, PRIORITE DE BASSIROU DIOMAYE FAYE

Près de 250 entreprises françaises sont implantées dans le pays, parmi lesquelles TotalEnergies, Orange ou encore Auchan. « Nous n'avons pas de raison de nous alarmer...