FRANCE : LA LEÇON DU PRESIDENT ABDOU DIOUF AUX THEORICIENS DE L’IMMIGRATION ZERO

17 - Septembre - 2021

Marine Le Pen, Eric Zemmour, bref les politiques français de droite et d’extrême droite qui surfent sur le thème de l’immigration zéro pour faire de l’œil à l’électorat en cette période de pré-campagne, ont intérêt à s’abreuver à cet enseignement du président Abdou Diouf pour ne pas se réveiller avec la gueule de bois, le lendemain de la présidentielle.
« Depuis la nuit des temps, l’homme a toujours migré. Depuis les grands explorateurs qui ont sillonné le monde, depuis les grandes équipées océanes des rois européens à la recherche de terres nouvelles pour des débouchés nouveaux, depuis les conquêtes coloniales jusqu’à nos jours, l’homme a toujours migré, a rappelé l’ancien président sénégalais dans un discours lu par l’ambassadeur itinérant, Fodé Sylla, jeudi 16 septembre, à l’occasion d’un symposium organisé par le Groupe interacadémique pour le développement sur le thème : «Les Diasporas vecteurs de développement .»
« Aujourd’hui, dans ce monde globalisé où les marchandises et les flux financiers ne connaissent pas les mêmes frontières que les êtres humains, dans ce monde poreux où les épidémies et les nuages toxiques sont moins contrôlées aux frontières que les enfants fuyant les violences de la guerre et la mort, dans ce monde ouvert où l’art et la culture ne connaissent plus de barrières, peut-on encore être surpris voire choqué que des âmes humaines se battent pour avoir le droit de franchir les fleuves, les mers et les montagnes ? », interroge le président Diouf, qui, faut-il le rappeler, a toujours défendu cette position réaliste sur le débat relatif à l’immigration.
Après avoir battu en brèche la thèse de l’immigration zéro, Abdou Diouf a souligné le « dynamisme hautement patriotique » des diasporas s’agissant notamment de la manne financière qu’elles déversent dans leurs pays respectifs.
« Homme politique ayant eu le bonheur de servir mon pays et l’honneur de l’avoir dirigé pendant près de deux décennies, j’ai été confronté aux rigueurs des terribles années de sécheresse et connu la dureté des politiques d’ajustements structurels, a-t-il d’abord rappelé.
Si nos Etats en voie de développement ont pu faire face à tant de crises à bien d’autres, a-t-il ajouté, c’est en grande partie grâce au dynamisme hautement patriotique de leurs diasporas dont les envois au pays d’origine ont, selon quelques experts, souvent été supérieurs à l’aide publique au développement. »
Cheikh Sidou SYLLA

 

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