FRANCE: LE SENAT VOTE POUR L’INTERDICTION DU MARIAGE D’UN ETRANGER EN SITUATION IRREGULIERE

20 - Février - 2025

Le Sénat français a adopté jeudi 20 février une proposition de loi centriste visant à interdire le mariage aux étrangers en situation irrégulière, avec un soutien appuyé du gouvernement malgré d'importantes barrières juridiques.

Les sénateurs ont adopté ce texte en première lecture à 227 voix contre 110, avec l'approbation de la majorité droite-centriste de la chambre haute et malgré l'opposition claire de la gauche, qui brandit la jurisprudence défavorable du Conseil constitutionnel et estime la mesure attentatoire aux libertés fondamentales.
La proposition de loi se heurte cependant à un risque d'inconstitutionnalité, le Conseil ayant déjà protégé le droit au mariage des personnes en situation irrégulière. En 2003, il a estimé(Nouvelle fenêtre) que si "le caractère irrégulier du séjour d'un étranger [pouvait] constituer dans certaines circonstances, rapproché d'autres éléments, un indice sérieux laissant présumer" un mariage de complaisance, ce seul indice n'était pas suffisant. A ce titre, les Sages ont censuré une partie de l'article 76 de la loi sur l'immigration de 2003, dite "loi Sarkozy", qui prévoyait que le procureur de la République puisse interdire un mariage si l'un des fiancés n'était pas en mesure de justifier de son droit de séjour en France.
Si la proposition de loi était adoptée en l'état par les deux chambres, le Conseil constitutionnel serait-il nécessairement amené à réitérer sa position ? "La jurisprudence sur ce sujet est très claire", rappelle le juriste Nicolas Hervieu. Sauf "révision constitutionnelle", l'institution "a vocation à déclarer contraire à la Constitution tout texte qui, par principe, interdit le mariage à une personne en raison de sa situation administrative". Néanmoins, "un revirement de jurisprudence est toujours possible", reconnaît ce dernier.
Bien conscients de cet écueil, les élus de la commission des lois du Sénat n'ont d'ailleurs pas adopté le texte avant qu'il ne rejoigne l'hémicycle. "A moins d'une évolution jurisprudentielle que rien ne permet d'envisager à ce stade, la commission souligne que seule une révision de la Constitution permettrait d'aller dans le sens souhaité par l'auteur de la proposition de loi", écrivent ses membres.
Avec agences

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

12 - Octobre - 2024

MON PROPOS (PAR Me CIRE CLEDOR LY)

Le Sénégal a connu entre 2021 et 2024, des moments très douloureux qui remémorent des traumatismes de son histoire, de l'esclavagisme du début du 15 -ème...

11 - Octobre - 2024

Législatives du 17 novembre : Le Conseil constitutionnel rejette les recours visant Sonko et Barthélémy Dias

Lors de sa séance du 10 octobre 2024, le Conseil constitutionnel a rendu sa décision concernant les recours introduits contre Ousmane Sonko et Barthélémy Dias. Les sept...

11 - Octobre - 2024

L'Apr fustige la démarche d'Amadou Ba et s'oppose à l'nvestiture de Néné Fatoumata Tall sur la liste départementale Jamm Ak Njariñ de Guédiawaye

L’Alliance pour la République (Apr), ancien parti au pouvoir, n’agrée pas l’investiture de Mme Néné Fatoumata Tall, comme colistière...

11 - Octobre - 2024

Législatives : Les coalitions appelées à désigner leur plénipotentiaires auprès des autorités administratives

Le Directeur général des élections appelle les partis politiques et aux candidats indépendants à désigner leurs plénipotentiaires auprès des...

10 - Octobre - 2024

Le communiqué du Conseil des ministres du mercredi 9 octobre 2024

Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 09 octobre 2024, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au...