Frederik De Klerk, ancien président sud-africain et figure de la fin de l’apartheid, est mort

11 - Novembre - 2021

Le dernier président blanc d’Afrique du Sud (1989-1994), qui a mis fin au régime de l’apartheid avec Nelson Mandela, est mort, jeudi 11 novembre, à l’âge de 85 ans. « C’est avec la plus grande tristesse que la Fondation FW De Klerk annonce la mort de l’ancien président FW De Klerk, parti paisiblement, à son domicile de Fresnaye ce matin après avoir lutté contre un cancer », a déclaré l’organisation dans un communiqué.

Frederik Willem De Klerk naît le 18 mars 1936 à Johannesburg, capitale économique de l’Afrique du Sud. Sa famille est ultraconservatrice. Son grand-père est l’un des fondateurs du Parti national en Afrique du Sud, qui mit en place le régime de l’apartheid à partir de 1948. Son père, Jan, est ministre à plusieurs reprises dans les années 1950 et 1960.

De Klerk devient président de l’Afrique du Sud. Il doit alors agir et conduire des réformes significatives, alors qu’il a la réputation d’être un conservateur. Le pays est affecté par les sanctions économiques qui se sont progressivement intensifiées depuis les années 1980 et par la mobilisation sociale qui conteste de plus en plus l’apartheid. Il prend alors des mesures d’une portée historique. Il fait lever l’état d’urgence qui était en vigueur depuis 1985. Les leaders du Congrès national africain (ANC), qui veulent la fin de l’apartheid, sont libérés, dont Nelson Mandela, le leader historique du mouvement, le 11 février 1990, après une incarcération qui a duré vingt-sept ans.

Plus de 30 partis non blancs sont légalisés, dont l’ANC et le Congrès panafricain (PAC), une branche dissidente de l’ANC. Frederik De Klerk, qui engage des négociations avec l’ANC, est confronté aux extrémistes afrikaners, qui refusent de perdre leurs terres et leurs privilèges, et aux réticences du Parti de la liberté Inkatha, le parti zoulou du Natal, qui combat l’ANC. Ces affrontements feront 20 000 morts en deux ans.

Les négociations sont cependant relancées au sein d’une Convention pour une Afrique du Sud démocratique (Codesa), à laquelle participent l’ensemble des acteurs de la scène politique, à l’exception du PAC et de l’extrême droite.

Les électeurs blancs approuvent massivement par référendum, en mars 1992, les réformes que mène le président De Klerk, ce qui le conforte dans la poursuite des négociations avec Mandela et son camp. Après onze mois d’arrêt, elles reprennent en avril 1993, malgré la montée des violences dans le pays. Elles prévoient des élections multiraciales et démocratiques en avril 1994.

Nelson Mandela et Frederik De Klerk, le 10 décembre 1993, à Oslo, lors de la cérémonie de remise conjointe du prix Nobel de la paix.
Nelson Mandela et Frederik De Klerk, le 10 décembre 1993, à Oslo, lors de la cérémonie de remise conjointe du prix Nobel de la paix. GERARD JULIEN/AFP
Ces progrès spectaculaires valent à De Klerk et Mandela le prix Nobel de la paix en 1993. Et les sanctions économiques sont progressivement levées.

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