Gabon::L'opposition craint la confiscation du scrutin présidentiel
Personne dans l'entourage d'Ali Bongo et de son pouvoir ne s'est officiellement exprimé depuis le coup d'État, ce 30 août au matin. Pas de déclaration non plus côté opposition, même si plusieurs responsables de l'opposition, joints par nos soins, disent être dans l'attente.
Ils observent, attendent de voir ce que fera la junte, ce que fera la communauté internationale. En tout cas, si aucun n'a vu venir le coup d'État, beaucoup estiment que ce n'est pas une surprise. « Ali Bongo a publié des résultats tronqués. Ça ne pouvait pas passer. Ça a été la fois de trop », confie un opposant.
Néanmoins, la plupart ne voient pas les militaires comme une solution. Le général Oligui Nguema ayant été longtemps proche du régime, « il n'incarne pas le changement », indique l'un d'eux.
Donc, plusieurs voix s'élèvent pour dire que c'est Albert Ondo Ossa, candidat consensuel de la principale plate-forme Alternance 2023 qui a gagné l'élection de samedi. « On ne peut pas faire de transition. Nous avons les résultats montrant qu'il a gagné. Nous craignons que les mutins confisquent le scrutin et installent un régime similaire à l'ancienne », confie un responsable politique.
La peur que les soldats ne fassent table rase du vote de samedi et n'en tiennent pas compte est partagée par beaucoup. Les putschistes ont, en effet, déclaré « l'annulation des élections » dès leur première prise de parole.
Pour l'instant, chacun reste prudent. « Mais il faudra bien à un moment qu'un dialogue s'instaure entre nous et les militaires », a confié un responsable politique.
RFI