GESTION DES SENEGALAIS DE L’EXTERIEUR : L’ETAT DES LIEUX (PAR BIRAHIM CAMARA)

24 - Avril - 2019

La création du secrétariat d'État aux Sénégalais de l'extérieur est très bien perçue dans la diaspora.
Sa feuille de route et les services rattachés sont attendus pour plus de visibilité et de lisibilité de son action.
En effet, il faut d'abord tirer les leçons du passé de ce démembrement du ministère des Affaires étrangères.
Mesdames Fambaye Fall Diop , Matam Sy Diallo et Fatou Ndongo Dieng avaient occupé le poste à l'époque inféodé au président de la République Abdou Diouf.
Le bilan même mitigé , mérite une certaine reconnaissance au regard des politiques définies et appliquées.
La réinsertion par des projets économiques et sociaux était une réalité palpable tant à Dakar que dans certaines localités.
Une ligne de crédit avait été mise à la disposition de ceux qui , volontairement, optaient pour le retour et la réinsertion.
Malheureusement, ce ministère des Émigrés délégué auprès du président de la République rendit l'âme sous les plans d'ajustement structurel.
Sous le magistère du président Abdoulaye Wade, Abdoul Malal Diop , Oumar Khassimou Dia et Aminata Lo Dieng n'ont réussi aucune mission probante à la tête du département.
Avec Sada Ndiaye comme ministre des Sénégalais de l'extérieur, nous avions assisté à la création d'une coquille purement politicienne selon le bon vouloir du président Abdoulaye Wade.
Les deux plus récents secrétariats d'État aux Sénégalais de l'extérieur confiés à Seynabou Gaye Touré et ensuite à Souleymane Jules Diop n'ont pas résisté aux velléités politiciennes entre les directions des Sénégalais de l'extérieur, du FAISE et les services propres du ministère des Affaires étrangères.
Il faut éviter cette parenthèse mélodramatique pour aller de l'avant avec de nouveaux outils. Ainsi proposerions- nous au nouvel occupant de la station , Monsieur Moïse Sarr, la mise en orbite d'une plateforme numérique qui regroupera les principaux services pour faciliter les investissements des Sénégalais de l'extérieur dans les secteurs productifs de notre économie.
Cette plateforme pourrait être accessible aux futurs candidats à partir des sites consulaires et ou diplomatiques.
Les informations utiles et nécessaires en temps réel réduiront certainement les coûts de constitution des dossiers administratifs et bancaires.
Israël et d'autres pays comme la côte d'Ivoire ont réussi ce pari.
Cette plateforme tournée vers l'avenir serait une innovation au succès assuré si une véritable volonté politique concertée était manifestée de manière inclusive.
Par ailleurs, nous conseillerons au nouveau secrétaire d'État d'entreprendre la décentralisation du FAISE et de l'ADEPEME au niveau départemental pour encourager l'implication des Sénégalais de l'extérieur dans le développement des terroirs.
En effet, les institutions bancaires suivront inéluctablement la masse financière des retraités, des pensionnaires et des caisses communautaires qui dort dans les collectivités territoriales à fort taux d'émigration et d'exode rural.
Nous reviendrons sur la nécessité des structures de formation et de représentation des Sénégalais de l'extérieur dans les conseils communaux non pas avec voix consultative mais participative pour éviter tout blocage des procédures qui permettront légalement l’accès problématique au foncier pour les nouveaux ou futurs entrepreneurs.
Mais c'est ici l'occasion de réaffirmer la nécessité de ressusciter le Haut Conseil des Sénégalais de l'extérieur. Des pistes de réflexion et des propositions dorment depuis des années dans les casiers du gouvernement. Il est temps de les ressortir pour les revisiter et les remettre à jour.
Cet instrument fondamental permettra la manifestation des talents et des compétences sans lesquels le tout nouveau secrétaire d'État aux Sénégalais de l'extérieur aura du mal à accomplir sa mission.
Birahim Camara
En effet les temps de la mise à l'écart des expertises pour des raisons inavouées sont révolus. Il faut une nouvelle démarche pragmatique , volontaire , inclusive et organisée dans un cadre en adéquation avec les attentes de notre diaspora .

Birahim Camara

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