GUINÉE-BISSAU : ACCUSER MACKY SALL D'INGÉRENCE, C'EST L'ACCUSER À TORT, C'EST UNE BANDE DIRIGÉE PAR ALPHA CONDÉ QUI Y SÈME LA CONFUSION

22 - Février - 2020

Depuis un certain temps, des voix s'élèvent pour accuser le président sénégalais, Macky Sall de faire une ingérence en Guinée-Bissau pour influencer le résultat de l'élection présidentielle en faveur de son ami, Umaro Sissoco Embalo du Madem-G15. Ils se fondent sur un twiter que le président sénégalais a fait, au lendemain de la publication des résultats du second tour qui ont donné la victoire à Umaro Sissoco Embalo avec 53,55% des voix contre 46,45% pour son adversaire, Domingos Simoës Preira du PAIGC. ''À l'issue d'élections libres et transparentes, attestées par tous les observateurs, il s'agit à présent de respecter et de faire respecter la volonté souveraine du peuple bissau-guinéen. L'UA, la CEDEAO et les partenaires doivent continuer à accompagner Bissau dans une paix durable'', a indiqué Macky Sall, à travers ce post. Quoi de plus normal, pourrait-on dire quand on sait qu'on ne l'a jamais entendu piper un seul mot du début à la fin du processus électoral de ce pays contrairement à d'autres comme Alpha Condé qui ont manœuvré du début à la fin pour empêcher l'élection du candidat, déclaré vainqueur. Alpha Condé, à en croire des sources sur place, avait même dit à beaucoup de Bissau-guinéens de ne pas laisser le peul prendre le pouvoir, cela serait dangereux pour le pays car les peuls ont déjà l'avoir et le savoir donc il faut les empêcher d'avoir également le pouvoir. Un discours qu'il utilise en Guinée contre Cellou Dalein pour monter toutes les autres ethnies contre ce dernier.
Malheureusement, pour lui et ses amis, le peuple bissau-guinéen souverain a porté son choix sur Umaro Sissoco Embalo. Et s'est seulement après ce choix que Macky Sall qui avait observé une réserve sur cette question, durant tout le processus, a fait une déclaration. Et cette déclaration, c'est pour demander à la communauté internationale d'aider la Guinée-Bissau à consolider sa fragile paix, obtenue de haute lutte et avancer vers le développement. Et ce n'est pas pour la première fois qu'il le fait d'ailleurs. On se rappelle, quand l'actuel président de la république, José Mario Vaz est arrivé au pouvoir, ce même Macky Sall avait usé de son influence et de son aura, lors de la rencontre de Bruxelles entre une délégation gouvernementale bissau-guinéenne et les partenaires de l'Union européenne. Cela avait permis à la Guinée-Bissau d'amasser beaucoup de milliards, destinés à relancer son développement, après plusieurs années de turbulences politiques. A l'époque, personne n'avait élevé la voix pour crier au scandale. Pourquoi, aujourd'hui l'appel de Macky Sall doit être interprété autrement, alors qu'il n'a fait que perpétuer un acte qu'il avait déjà posé pour aider ce pays frère à avancer ? Pourquoi ceux qui crient au scandale faisant allusion au twiter du numéro un sénégalais ne disent rien sur les manœuvres de présidents identifiés qui font tout pour inverser le résultat, sorti des urnes ? Qui a fait un forcing au niveau de la CEDEAO pour que celle-ci envoie un comité de suivi à Bissau pour demander le re-comptage des suffrages ? Est-ce que c'est Macky Sall ? Que disent-ils de la lettre que le candidat malheureux vient d'adresser à ces présidents, qui fait la Une de toute la presse internationale, pour leur demander de voler à son secours ? Est-ce que ce sont ces présidents qui doivent choisir à la Guinée-Bissau un président ou trancher le contentieux électoral ? D'ailleurs, il ne devrait y avoir de contentieux électoral puisque le re-comptage sur lequel ce club de présidents fossoyeurs, chapeautés par Alpha Condé et Ibrahima Boubacar Keïta voulaient s'appuyer pour semer la confusion et faire déclarer vainqueur Domingos Preira, a confirmé le premier résultat, publié par la Commission nationale électorale (CEN), en charge d'organiser les élections en Guinée-Bissau. Et avant ça, la Cour suprême qui semble vouloir faire volte-face aujourd'hui, sous la pression de ces présidents, avait, elle-même, déclaré irrecevables les recours introduits par le PAIGC, au lendemain de la publication des résultats provisoires par la CEN et avait même ordonné à cet organe de publier officiellement ces résultats. Ce qui signifiait que le processus électoral lié à la présidentielle du 29 décembre est terminé et que Umaro Sissoco Embalo doit être investi président de la république de la Guinée-Bissau pour les cinq ans à venir. Pourquoi elle fait alors marche arrière aujourd'hui ? C'est parce qu'il y a des forces obscures qui poussent de l'extérieur pour faire changer la victoire de camp. Et sans doute, ces forces sont en train d'utiliser l'arme fatale à laquelle on fait souvent recours en Afrique pour arriver à ses fins; la corruption. Sinon, on ne voit pas comment en l'espace de deux semaines que cette Cour suprême fasse volte-face pour une question aussi cruciale qu'est l'élection présidentielle qui doit déterminer l'avenir immédiat de la Guinée-Bissau.
D'autres vont même jusqu'à accuser Macky Sall d'avoir mis de gros moyens à la disposition de Embalo pour l'aider à gagner cette élection. Là également, même si ce qu'ils soutiennent est fondé, il n'y a aucun mal bon sang. Combien de fois des chefs d'Etat ont aidé des amis candidats d'une élection dans un autre pays à réunir leurs moyens de campagne ? Oublions-ton que certains envoient même des experts à leurs amis pour les aider à préparer leurs campagnes électorales ? D'ailleurs, de sources sûres, certains alliés que nous préférons ne pas citer ici ont envoyé des experts politiques au candidat du PAIGC, lors de la campagne électorale pour faciliter son élection. Et que jusqu'à la dernière minute, ce dernier espérait que le deuxième tour serait juste une formalité pour lui. Mais c'était sans compter avec la jeunesse bissau-guinéenne qui n'a pas vécu la période post-indépendance du pays où tout était servi au PAIGC sur un plateau d'or. Des témoins racontent qu'à l'époque, les combattants du PAIGC qui avaient participé à la libération du pays étaient plus vénérés que les professeurs d'université ou autres cadres supérieurs par le peuple. Le PAIGC était perçu comme l'incarnation du destin du pays par le peuple qui était prêt à faire tous les sacrifices au profit des dirigeants de ce parti our qu'ils dirigent la Guinée-Bissau. Aujourd'hui beaucoup de Bissau-guinéens, et notamment les jeunes qui n'ont pas vécu cette période du pays pensent que c'est cela même qui est à l'origine du retard que leur pays connaît aujourd'hui sur le plan du développement. Aussi, ces jeunes ont décidé de tourner la page du PAIGC en misant sur du sang neuf car ils aspirent à une autre Guinée-Bissau où seuls les compétences et l'amour du pays doivent servir de critères pour prétendre le diriger. C'est ce qui explique, sans aucun doute, la débâcle du parti historique du pays à cette présidentielle. Les signes avant-coureurs du déclin de cette formation ont apparu lors des dernières législatives au mois de mars de l'année dernière où elle avait râté, pour la première fois, la majorité absolue à l'Assemblée nationale populaire ; elle n'avait obtenu que 40% des suffrages et c'est le même score qu'a eu Domingos Preira au premier tour de la présidentielle. Et comme on dit, celui qui en progresse pas recule.
Donc, accuser Macky Sall d'ingérence dans le processus électoral en Guinée-Bissau, c'est l'accuser à tort.

Mamadou Alpha Diallo (infos15.com)

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