GUINÉE-BISSAU: LA CEDEAO MET LA PRESSION SUR LA COUR SUPRÊME ET DEMANDE A CELLE-CI DE VIDER LE CONTENTIEUX ÉLECTORAL AVANT LE 15 FÉVRIER

11 - Février - 2020

La CEDEAO met la pression sur la Cour Suprême de la Guinée-Bissau. Le président de la Commission de l'organisation régionale ouest-africaine, Jean Claude Kassi Brou a révélé hier à Addis-Abéba que les chefs d'Etat de la CEDEAO ont demandé à la Cour Suprême du pays cité de se prononcer sur le contentieux électoral du pays avant le 15 février courant. Il confie que les chefs d'Etat ont longuement examiné la situation en Guinée-Bissau avant de demander à la Cour Suprême de se pencher rapidement sur ce dossier conformément aux dispositions constitutionnelles de la Guinée-Bissau avant le 15 février. Il s'adressait aux journalistes à l'issue d'une réunion qui a duré plusieurs heures d'horloge, tenue en marge du Sommet de l'Union africaine actuellement en cours dans la capitale éthiopienne. Selon une source sur place, cette réunion a été initiée pour examiner le point lié à l'impasse électorale qui prévaut en Guinée-Bissau, après le second tour de la présidentielle du 29 décembre à l'issu duquel Umaro Sissoco Embalo du Madem-G15 a été déclaré vainqueur par la commission nationale électorale (CNE) avec 53,55 % des suffrages contre 47,45 % pour son adversaire Domingos Simöes Preira du PAIGC. Mais aussitôt, après la proclamation des résultats, le PAIGC a introduit un recours, arguant qu'il y a eu des irrégularités qui ont profité à Embalo. Après avoir examiné ces recours, cette juridiction les avais rejetés et a ordonné à la publication officielle des résultats préalablement annoncés par la CNE. Mais peut-être par soucis de préserver la paix encore très fragile dans le pays, la CEDEAO entrera dans la danse en y envoyant une commission pour jouer le rôle d'arbitre qui ne dit pas son nom. Celle-ci demandera, à son tour, le recomptage de tous les procès verbaux du scrutin sous sa présidence en présence de représentants des deux candidats. Et l'issue de ce nouveau comptage, le résultat proclamé par la CNE est resté le même, c'est à dire il a confirmé la victoire de Embalo. Et tout laissait croire que cette fois-ci, le débat sera clos et que le nouveau président sera investi à la tête de la Guinée-Bissau. Mais, c'était sans compter sur la détermination du PAIGC qui n'entend pas se résigner. Ce parti a introduit à nouveau un recours au niveau de la Cour Suprême pour demander des réparations d'irrégularités. Et depuis lors, la juridiction suprême de la Guinée-Bissau n'a pas donné son avis par rapport à ça. C'est peut-être ce silence qui intrigue les chefs d'Etat de la CEDEAO qui veulent tourner cette page électorale en Guinée-Bissau. En tous cas, Jean Claude Kassi Brou a précisé que tous les pays de la CEDEAO étaient représentés à la rencontre de ce lundi pour peut-être montré l'importance de la question aux yeux de l'ensemble des chefs d'Etat de l'organisation.
''Tous les pays étaient représentés. La discussion a été très longue et importante et je pense que cette décision nous permettra d’aller de l’avant, dans le but de parvenir rapidement à une normalisation institutionnelle et politique de la Guinée-Bissau'', a-t-il relevé, soulignant qu'une déclaration sera rendue publique par l'organisation pour donner beaucoup plus de détails sur cette rencontre.
À noter par ailleurs que les partisans de Umaro Sissoco Embalo annoncent déjà qu'il sera investi le 19 de ce mois à la tête de la Guinée-Bissau. Des sources sur place à Bissau indiquent que les préparatifs vont bon train parce qu'ils entendent fêter cette investiture à grande pompe.

Mamadou Alpha Diallo (infos15.com)

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

06 - Mars - 2024

PRÉSIDENTIELLE : LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL REJETTE LA DATE DU DIALOGUE ET MAINTIENT LES 19 CANDIDATS VALIDÉS

Ce serait finalement l’information du jour à la place du projet de loi d’amnistie. « Le Conseil déchire le consensus de Diamniadio », barre à sa Une...

06 - Mars - 2024

EXAMEN EN PROCÉDURE D’URGENCE DU PROJET DE LOI PORTANT AMNISTIE : LE «PARDON» DE MACKY AU DÉFI DE LA JUSTICE DES VICTIMES !

Le projet de loi n°05/2024 portant amnistie sera examiné aujourd’hui par l’Assemblée nationale. Proposée par le chef de l’Etat, pour « apaiser le...

06 - Mars - 2024

LA RÉPLIQUE SALÉE DES DÉPUTÉS DE L’EX-PASTEF AU PDS

Ce mardi, certaines ont rapporté que lors de l’examen du projet de loi sur l’amnistie en travaux de Commission, les députés membres de Pastef ont voté...

06 - Mars - 2024

Le FRAPP rejette fermement le projet de loi d’amnistie proposé par Macky Sall et appelle tous les députés à…

Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (FRAPP) a lancé un message fort à l’endroit des députés, convoqués, ce...

06 - Mars - 2024

DE L’INAPPLICABILITE DE L’ARTICLE 36 ALINEA 2 DE LA CONSTITUTION DU SENEGAL AU CAS OU LE MANDAT DU PRESIDENT EN FONCTION PRENDRAIT FIN ALORS QUE SON SUCCESSEUR N’EST PAS ENCORE ELU (PAR KAAW SADIO CISSE)

Contrairement à sa tradition électorale, les élections présidentielles prévues le 25 février 2024 ont été reportées sine die par le...