Guinée-Bissau: La Cour suprême rejette les recours du PAIGC et déclare Umaro Sissoco Embalo officiellement vainqueur

14 - Janvier - 2020

C'est la fin du suspens par rapport au à l'élection présidentielle bissau-guinéenne. En fait la Cour Suprême a rejeté les recours introduits, au lendemain de la publication des résultats du second tour qui a eu lieu le 29 décembre, par le candidat malheureux du PAIGC, Domingos Simoës Preira. Des résultats qui avaient donné le candidat du Madem-15, Umaro Sissoco Embalo vainqueur avec 53,55% des voix contre 46,45% pour Domingos Preira. Cette cour a, par la même occasion, autorisé la publication de ces résultats qui sont désormais définitifs et officialise la victoire de Embalo. Il faut rappeler que c'est Domingos Preira qui était arrivé largement en tête lors du premier tour avec un taux de plus de 40% des suffrages tandis que Embalo s'était retrouvé avec 27% seulement, mais s'est rattrapé au deuxième tour avec les soutiens de Nuno Nabiam le candidat du PRS de l'ancien président Coumba Yala et du président sortant José Mario Vaz arrivés respectivement deuxième et troisième. Mais dés le lendemain de la publication des résultats du deuxième tour par l'organe chargé des élections, le camp du PAIGC les a contestés, dénonçant un bourrage des urnes au profit de Umaro Sissoco Embalo et un escamotage de voix au détriment de leur candidat. Mais, à l'arrivée, la cour suprême a estimé que ces accusations ne sont pas fondées, par conséquent elle a confirmé les résultats provisoires rendus publics par la Commission nationale des élections (CNE). Ce qui fait de Embalo le nouveau président de la Guinée-Bissau. Ceci met ainsi fin à la crainte des observateurs internationaux qui craignaient des troubles dans le pays compte tenu du climat dans lequel s'est déroulé le processus électoral, marqué par une crise politique sans précédent entre le chef d'Etat sortant José Mario Vaz et le camp du PAIG qui dirige le gouvernement. Cette crise avait même conduit à l'éjection du premier ministre Aristide Gomes à moins de trois semaines du premier tour de l'élection présidentiel. Il a fallu une forte mobilisation de la CEDEAO pour sauver ce processus. C'est pourquoi d'ailleurs, la stabilité du pays était l'un de enjeux majeurs de ce scrutin.
L'autre enjeu aujourd'hui, c'est comment le nouveau président élu qui est de l'opposition va composer avec le PAIGC de Domingos Preira qui est majoritaire à l'Assemblée nationale populaire. Beaucoup d'observateurs craignent déjà qu'une nouvelle crise politique n'éclate au sommet de l'Etat dés l'installation de Embalo à la tête du pays quand on sait que celui-ci est devenu l'ennemi juré de ses anciens camarades du PAIGC, parti auquel il appartenait avant de rejoindre l'opposition pour préparer sa candidature. Certains de ces observateurs pensent que l'organisation d'élections législatives anticipées est nécessaire pour éviter des blocages éventuels que les caciques du PAIGC n'hésiteront pas à créer pour empêcher le nouveau président de gouverner comme ils l'ont fait avec le président sortant José Mario Vaz. Mais, le problème de ressources financières pour organiser ce scrutin pourrait se poser quand on sait que c'est avec toutes les peines du monde que le pays a pu réunir les moyens nécessaires auprès des bailleurs pour organiser la présidentielle.

 

Mamadou Alpha Diallo (infos15.com)

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