Guinée-Conakry: Lundi 20 juillet le jour de tous les dangers

18 - Juillet - 2020

Lundi est le jour de tous les dangers en Guinée-Conakry, tous les observateurs retiennent leur souffle. En fait le Front national de défense de la Constitution (FNDC) a appelé à une manifestation sur l'ensemble de l'étendue du territoire guinéen, ce 20 juillet, pour demander le départ de Alpha Condé pour ''haute trahison''. Mais comme d'habitude, la manifestation a été interdite par les gouvernants qui arguent que dans ce contexte de la pandémie du coronavirus, toutes les énergies doivent être consacrées à la lutte contre ce fléau et non à des manifestations politiques. ''Nous n'avons pas sollicité des autorisations de manifester, mais nous avons juste tenu à informer aux autorités compétentes conformément aux dispositions de la Constitution qui autorise à tous les citoyens de manifester pacifiquement quand il le désire'', rétorquent les responsables du FNDC qui sont déterminés à remuer toutes les montagnes et forêts que compte la Guinée le lundi pour faire partir Alpha et son régime. Ils sont d'autant plus déterminés qu'au moment où on interdit leur manifestation, le parti au pouvoir, soutenu par l'administration territoriale, organise des conventions dans tout le pays en vue d'investir Alpha Condé pour la prochaine présidentielle.
Et pour empêcher cette manifestation qui est, visiblement, très redoutée par Alpha Condé qui a perdu tout soutien sur le plan international, les forces de l'ordre s'activent déjà sur instruction du palais présidentiel, pour intimider les leaders du FNDC. Des convocations ont été émises, ce vendredi, par la police et envoyées à certains d'entre eux pour ''atteinte à la sûreté de l'Etat''. Cette manifestation est d'autant plus redoutée par Alpha et son régime qu'en ce sens qu'elle est programmée au moment même où la région de la Haute Guinée (son fief politique) est en train de lui tourner le dos. Les manifestations qui ont eu lieu cette semaine à Siguiri et à Kankan, organisées par des jeunes, soutenus par des sages de la localité pour vilipender son régime pour des promesses non tenues, en est la preuve. Et on apprend que les populations de Kouroussa, l'autre préfecture de cette région, vont descendre dans les rues dans les prochaines heures, elles aussi, pour se joindre à ce mouvement. En Guinée forestière à côté (un autre volcan), la tension ne cesse de monter aussi pour dénoncer le régime de Conakry. Donc ça ne sent pas bon actuellement pour Alpha et son régime.
À signaler que la CENI, l'organe chargé d'organiser les élections a fixé la date du 18 octobre prochain pour le premier tour de l'élection présidentielle. Et c'est peut-être cela qui a été la goutte de trop aux yeux des leaders du FNDC qui estiment que cette CENI est aux ordres de Condé. Les responsables de ce front exigent d'abord l'annulation des législatives et du référendum du mois de mars dernier. Pour rappel, ce référendum qui a doté à la Guinée une nouvelles Constitution (rejetée par le FNDC, l'opposition et la Comunuauté internationale), a été taillée sur mesure pour permettre Alpha Condé à briguer un troisième mandat. Ils exigent également la confection d'un nouveau fichier électoral, assaini qui permet d'organiser des élections équitables.
Tous les observateurs craignent qu'il y ait de nouveaux bains de sang dans les rues de Conakry et dans certaines localités de l'intérieur du pays et notamment dans les fiefs de Cellou Dalein Diallo, le chef de fil de l'opposition du régime de Condé. À signaler que les manifestations de rues ont fait plus de 200 morts, depuis l'arrivée de Alpha Condé au pouvoir, tous abattus à bout portant par les forces de l'ordre. Et jusque-là, les auteurs de ces tueries n'ont pas été inquiétés par le justice. Ce qui semble encourager les membres des forces de l'ordre à tuer et à toujours tuer.


Mamadou Alpha Diallo (infos15.com)

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