Guinée: l'opposition appelle à la mobilisation contre un 3e mandat du président Condé

08 - Octobre - 2019

Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), qui regroupe des partis d'opposition, des syndicats et des membres de la société civile en Guinée, a appelé lundi à manifester à partir du 14 octobre contre l'ambition prêtée au président Alpha Condé de briguer un troisième mandat.

Alpha Condé, dont le deuxième mandat s'achève en octobre 2020, a souvent contesté la pertinence de la limitation du nombre de mandats en Afrique - deux maximum en Guinée.

Début septembre, il a chargé son Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, de conduire des consultations sur une possible révision de la Constitution, qui ont été boycottées par les principaux partis d'opposition.

Le président Condé a accrédité encore plus l'idée d'une candidature à sa propre succession en appelant fin septembre les Guinéens à se "préparer" à un référendum et à des élections législatives.

Dans une déclaration publiée lundi à l'issue d'une réunion extraordinaire de ses membres, le FNDC s'est "réjoui de n'avoir pas pris part à la mascarade déguisée sous le label de consultations, qui n'était qu'une nouvelle manœuvre dilatoire destinée à servir d'alibi pour légitimer le processus de coup d'Etat constitutionnel entrepris par le pouvoir guinéen".

Dans ce texte, il "lance un appel à la mobilisation de tous les Guinéens", à partir du 14 octobre, à travers des "manifestations républicaines".

L'opposition met en garde contre de nouvelles violences, alors qu'une centaine de manifestants ont été, selon elle, tués par les forces de l'ordre depuis l'arrivée au pouvoir d'Alpha Condé en décembre 2010. Les autorités font pour leur part état d'une douzaine de policiers ou militaires tués lors de manifestations au cours de cette période.

Le Front recommande aux compagnies minières, banques, usines, stations-service et aux autres entreprises publiques et privées de "suspendre toute activité durant les manifestations, en vue d’éviter tout incident dommageable".

"Dans un contexte de débat politique acharné en Guinée, il est plus important que jamais de protéger le droit de manifester pacifiquement", a déclaré la directrice pour l'Afrique de l'Ouest de Human Rights Watch, Corinne Dufka, citée dans un communiqué du 3 octobre.

Selon l'ONG, les autorités guinéennes ont interdit "de fait" une vingtaine de manifestations depuis plus d'un an, utilisant "des gaz lacrymogènes contre les personnes qui défiaient l'interdiction" et arrêtant "des dizaines de manifestants".

Afp

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

04 - Septembre - 2024

Suppression HCCT et CESE : Le Pr Bassirou Diomaye Faye prend acte de la décision des députés

83 députés ont rejeté, hier lundi, le projet de dissolution du HCCT et du CESE contre 80 et zéro abstention. Dans un communiqué signé par le ministre...

04 - Septembre - 2024

Le Burkina lance un nouveau passeport biométrique sans la mention de la CEDEAO

Le Burkina Faso a introduit un nouveau passeport « biométrique de dernière génération », marquant une étape significative dans...

04 - Septembre - 2024

IL N'Y AURA PAS DE MOTION DE CENSURE, SELON OUSMANE SONKO

S’adressant aux agent de la Primature, mercredi 4 septembre, Ousmane Sonko a promis que, contrairement à l’initiative prise par les députés de BBY, il n’y...

04 - Septembre - 2024

HCCT ET CESE BIENTOT SUPPRIMES, PROMET OUSMANE SONKO

L’Assemblée nationale a récemment rejeté le projet de loi portant dissolution du Haut Conseil des Collectivités Territoriales et du Conseil Economique Social et...

02 - Septembre - 2024

Futur parti d'Amadou Ba: Le rendez-vous est pris pour le 9 septembre

Selon L'Observateur, Amadou Bâ, l'ancien candidat malheureux à la présidentielle du 24 mars sous la bannière de Benno Bokk Yakaar, s'apprête à lancer son...