Guinée: la moitié des partis politiques dissous ou suspendus par le gouvernement

30 - Octobre - 2024

La scène politique se réduit de moitié en Guinée Conakry : après une campagne de recensement et d'évaluation des partis politiques du pays, le gouvernement a annoncé, mardi 29 octobre, la dissolution ou la suspension de 50 % d'entre eux.

C'est dans un long rapport de 180 pages que le ministère de l'Administration du territoire de Guinée a présenté le bilan de la campagne d'évaluation des partis lancée en juin dernier. Une évaluation que le ministre Ibrahim Khalila Condé justifie comme un assainissement de l'espace politique guinéen.
Sur 174 formations évaluées, aucune n'est totalement en règle. Une cinquantaine ont été tout simplement dissoutes, une autre cinquantaine ont été suspendues à cause d'un agrément non valide, d'une absence de compte bancaire ou encore d'une direction trop opaque. Il leur reste trois mois pour se mettre en règle.

Camara Touré Djénabou, coordinatrice de la réforme et la modernisation de l’état civil et de l’identification au ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation, a répondu au micro de notre correspondant à Conakry, Mouctar Bah. Elle précise : « Le résultat final, c'est que pour 53 partis politiques, ce sont des agréments illisibles, ou des agréments qui ont des signatures falsifiées de ministres de la République, vous allez avoir également des partis politiques qui ont été créés depuis 1991 ou 1992, qui n’ont jamais eu de compte bancaire. D’autres qui sont mis sous observation, cela veut dire que sur les critères d’établissement qu’on a établi, vous avez certains qui ont au moins 70 % des points. On les met en observation pour que les 30 points à compléter, ils puissent les compléter dans les trois mois à venir ».

Un ultimatum pour les principales formations
Cet ultimatum de trois mois concerne de nombreux partis, dont les principales formations de Guinée, notamment le RPG, l'UFDG et l'UFR, pour ne pas avoir tenu de congrès ou pour une absence de preuve de paiement des cotisations, entre autres. Elles peuvent poursuivre leurs activités, mais doivent impérativement régulariser leur situation dans les trois mois.

Cela n’inquiète pas particulièrement l’Union des Forces Démocratiques de Guinée explique le responsable de la communication de l’UFDG, Souleymane de Souza Konaté : « l’évaluation en soi, nous à l’UFDG, nous l’avons toujours dit, c'est d’ordre normal des choses que le MATD (Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation) évalue les entités dont il a la charge. C’est à ce titre que nous nous sommes prêtés à l’exercice par ce que nous l’avons trouvé légitime ».

Les partis du président déchu Alpha Condé et des opposants Cellou Alain Diallo et Sidya Touré sont donc sous la menace d'une suspension, alors que les trois leaders sont toujours en exil.

La mesure est qualifiée par les opposants au CNRD de subterfuge pour exclure des leaders charismatiques du jeu politique, alors qu'une candidature du président de transition, Mamadi Doumbouya, semble de plus en plus probable.

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

30 - Avril - 2024

Macky Sall remobilise ses troupes : Déploiement de la délégation APR dans trois régions clés

L'ex-Président prévoit d'envoyer une délégation de l'Alliance pour la République (APR) dans les régions de Kolda, Kaffrine et Tamba samedi prochain. Selon...

29 - Avril - 2024

La société civile invite Bassirou Diomaye Faye à appliquer le « Pacte national de bonne gouvernance démocratique »

Regroupées au sein du collectif dénommé « Sursaut citoyen et Demain Sénégal », des associations de la société civile attendent du...

29 - Avril - 2024

Haute trahison : Macky Sall dans le viseur du tandem Diomaye-Sonko

Le tandem Diomaye Faye-Ousmane Sonko envisagerait-il des poursuites contre l’ancien Président Macky Sall ? L'actuel président de la République et son Premier ministre...