Guinée : Les opposants à une modification de la Constitution défilent en nombre à Conakry

25 - Octobre - 2019

Une importante foule a défilé ce jeudi 24 octobre dans les rues de Conakry pour protester contre une modification de la Constitution qui pourrait ouvrir la voie à un troisième mandat du président Alpha Condé. La marche, autorisée, s’est déroulée sans heurts.

Les motos pétaradent en tête de cortège suivies d’une impressionnante foule colorée de rouge, en signe de colère et de révolte. Ils seraient environ un million selon les organisateurs, 30 000 selon un communiqué officiel du gouvernement et 500 000 tout au plus selon une source sécuritaire.

« Alpha Condé doit partir en 2020 ! résume un manifestant. Après ses deux mandats, il doit s’en aller. Le peuple de Guinée a besoin de quelqu’un d’autre. Dix ans ça suffit ! Nous sommes fatigués. Amoulanfé ! » Des foulards, des pagnes, des masques écarlates et le mot d’ordre « Amoulanfé », « ça ne passera pas » en langue soussou.

« À bas la dictature, non au troisième mandat, Alpha Zéro », peut-on lire sur certaines pancartes. « Nous sommes contre la modification de la Constitution, nous sommes contre le pouvoir à vie, nous sommes contre la corruption et la mauvaise gouvernance. Nous sommes là aujourd’hui pour manifester notre colère. »

« Nous demandons au président de la République de renoncer à son projet de troisième mandat et à son projet de modification de la Constitution », renchérit une manifestante.

Depuis le toit ouvrant de leurs 4x4, les leaders de l’opposition politique, Sidya Touré, Kabèlè Camara et Cellou Dalein Diallo adressent de grands gestes à leurs militants. Ce dernier se félicite d'une démonstration de force sans heurts ni violences.

« Toute la Guinée est là aujourd’hui pour dire non au troisième mandat. Il faut se réjouir aussi du caractère pacifique de la manifestation. Les Guinéens ont montré qu’ils ne sont pas violents. »

L’esplanade du stade du 28-Septembre, le point d’arrivée, est noire de monde. Le pari semble réussi pour le FNDC, dont les principaux leaders issus de la société civile ont été condamnés à de la prison ferme ce mardi. Et dont les manifestants réclament également la libération.

« Sanoh Abdourahamane, sa place n’est pas à la maison centrale, Elie Kamano, sa place n’est pas à la prison centrale », lance Faya Milimono, du Bloc Libéral. Un mot d’ordre répété par Kabèlè Camara. « Libérez les prisonniers, les membres du FNDC de Conakry à Lola, la Haute Guinée, la Basse Guinée, non à une nouvelle Constitution, non au référendum, non au troisième mandat. »

Tous appellent à poursuivre la mobilisation la semaine prochaine.
rfi

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

07 - Décembre - 2024

LA REVISION DU PROCES DE BARTHELEMY DIAS S’IMPOSE (PAR FRANÇOIS MENDY)

J’étais en décembre 2011, journaliste au quotidien national « Le Soleil » quand les nervis du PDS attaquaient la Mairie de Sicap-Mermoz-Sacré Cœur...

06 - Décembre - 2024

Assemblée nationale : Bathélémy Dias sera radié

Barthélémy Dias pourrait officiellement perdre son poste de député dans les prochaines heures. Le processus de sa radiation a été enclenché par le...

06 - Décembre - 2024

Diplomatie / Dakar et Abu Dhabi veulent renforcer leur coopération

Le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye et Son Altesse Sheikh Mohamed Bin Zayed Al Nahyan, président des Émirats arabes unis, ont exprimé jeudi, à Abu Dhabi, leur...

06 - Décembre - 2024

Assemblée nationale : C'est officiel, Barthélémy Dias radié

Barthélémy Dias a officiellement perdu son poste de député. Sa révocation a été prononcée par le président de...

05 - Décembre - 2024

Et si on interdisait aussi la météo critique ? (Par Ibrahima Thiam)

Alors, voilà ! Le régime pastefien commence fort : une liste officielle des médias « agréés » vient de tomber, et comme par hasard, tous ceux qui...