GUY EST EN PRISON PARCE QU’IL EST CATHOLIQUE : UNE DECLARATION IRRESPONSABLE QUI MENACE LA COHESION NATIONALE

23 - Février - 2020

« Je le dis et je le répète, c’est parce que Guy Marius Sagna est catholique qu’on le garde en prison », a estimé Barthélémy Diaz, maire de Sacré-Cœur Mermoz, face au « Jury du dimanche », l’émission hebdomadaire de Iradio.
« Guy Marius Sagna est en prison parce qu’il est catholique. S’il était Mbacké Mbacké, s’il appartenait à la famille Sy ou Laye, il serait libéré depuis longtemps. Mais c’est parce qu’il est catholique qu’on pense pouvoir faire avec lui tout ce qu’on veut », a-t-il argumenté.
« On interpelle l’Eglise. Pourquoi ? J’ai été arrêté et personne n’a vu Guy Marius Sagna se battre pour que je sorte de prison. Parce que, quand je me bats, c’est dans le champ politique. Je suis arrêté dans le cadre d’un combat politique. Mais ici, Guy Marius Sagna n’a pas posé un acte politique. Il manifestait contre la hausse de l’électricité. Il ne peut être arrêté avec sept (07) ou (08) personnes, on libère tout le monde, sans aucune exception, sauf lui. C’est parce qu’il est catholique qu’on le garde », a-t-il répété.
Le moins qu’on puisse dire est que la déclaration de Barthélémy Dias est irresponsable et menace la cohésion nationale. L’objectif manifeste de l’homme politique est de susciter la révolte des catholiques. A quelle fin ? Lui seul le sait !
Au Sénégal, il ne fait aucun doute que la justice est parfois et souvent aux ordres l’exécutif s’agissant notamment des dossiers politiques. Karim Wade a été le seul dignitaire du précédent pouvoir à avoir été jugé et condamné « arbitrairement » par la CREI, selon bon nombre d’observateurs. Pourtant, plusieurs ténors du régime de Wade étaient dans le viseur de cette cour. Karim Wade n’était pas un catholique. On apprend également que des chefs religieux avaient fait des pieds et des mains pour tordre le bras à Macky Sall, sans succès.
Dans cette optique, il est plausible de penser que pour neutraliser Guy Marius Sagna, dont la popularité et l’engagement citoyen commençaient visiblement à inquiéter les tenants du pouvoir, l’exécutif ait enjoint la justice de le « mettre hors d’état de nuire ». Et, vraisemblablement, c’est ce soupçon de manipulation de la justice qui fait croître le capital sympathie de l’activiste.
Courageux, déterminé, motivé, Barthélémy Dias l’est. Homme d’Etat ? Pas sûr. Avec une déclaration séditieuse de cette nature, il doit beaucoup s’ajuster pour remplir les conditions d’accès au « brevet d’homme d’Etat ».
Cheikh Sidou SYLLA

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