Halte aux oiseaux de mauvais augure

01 - Septembre - 2020

Le journal Dakar times inaugure de manière très malsaine sa conception isolationniste et indexant de la coexistence des communautés sénégalaises voire celle de la sous-région de Afrique de l'ouest. Le citoyen sénégalais Idrissa Dème a dénoncé à sa façon cette démarche stigmatisant à l'égard des peuls
Mais je crois qu’Idrissa Dème en dénonçant a juste titre le journal Dakar Times tout en essayant d'intellectualiser certains principes moraux Co existentiels entre ethnies en Afrique de l'ouest et particulièrement au Sénégal, n'a pas compris ou il feint de ne pas comprendre ou à défaut ne veut pas comprendre:
Au moins il dénonce a juste titre cette provocation contrairement à d'autres intellectuels sénégalais issues des autres : communautés culturelles sénégalaises, dont le seul souci est la carrière et exister quel qu’en soit les moyens, les modalités et les parchemins empruntés que caractérisent des complexes néo-urbains de la vie citadine.

Cependant, cette provocation qu’il dénonce n’est pas innocente et neutre et c’est dommage qu'il n'ose appeler un chat un chat

. Au Sénégal il y a un mouvement suprématiste wolof de fond dont le seul objectif est la wolofisation complète du Sénégal et sui s'indigne que les peuls soient un obstacle fondamental à leurs desseins de captation culturelle linguistique. A plusieurs: échelons de cette communauté sœur de nos communautés culturelles sénégalaises, existent des cercles configurés avec des missions précises d'encerclement de telle sorte à rendre tacite et intangible a:l'échelle de la nation sénégalaise cette perspective du Sénégal wolof
Cette perspective animée par les réseaux souterrains des modes de socialisations de base au plus haut niveau de l'état en passant par les circuits de productions de l'économie sénégalaise, moyens d'informations et de communications compris se partagent le sacerdoce d’une communauté qui vit en adversité existentielle du devenir dans le temps et dans l'espace avec les autres communautés sénégalaises et dont la solution de non dissolution passerait nécessairement par l'assimilation et l'avalement des autres voir les disparitions de leurs mémoires culturelles et linguistiques à l'échelle du Sénégal
Cette dimension ethnicise, radicalise et communautariste pure avec des relents ethno confrériques d’une communauté par rapport à d’autres d’un ensemble national partagé , pose avec acuité les sérieux problèmes de coexistences inter-ethniques qui se posent au-delà du Sénégal aux différents pays de la zone CDEAO.
Et dans ces pays où les peuls vivent en grand nombre, de troubles importants occupent l'actualité interne propre à ces différents pays riverains du Sénégal ou vivant dans la même entité géographique fut elle lointaine.
Dans ces pays, seuls le Sénégal et le Nigeria ne connaissent pas ces troubles et c’est à dessein que Dakar Times avec sa une nauséabonde pose le problème avec une provocation telle de faire des peuls du Sénégal in facteur de troubles qui justifieraient des comportements et des stratégies de confrontations. De telle sorte que l'échelle de cette zone de Afrique de l'ouest les peuls soient vus comme des: parias comme cela apparaît au Mali en Guinée et en Mauritanie et objets des porteurs d'actes d'instabilités comme cela se passe dans certains pays voisins cet article de Dakar times n’est destiné qu'à ça et à rien d’autres. Il n’est pas innocent et il n'est qu’un test permettant de comprendre les réactivités des peuls sénégalais face à ces enjeux. Mais, des réseaux organisés sont derrière cet essai inique que porte Dakar Times.

Dans l'histoire politique contemporaine sénégalaise depuis le conflit Seydou Nourou Tall-Lamine Gueye sur les questions de citoyenneté françaises des Sénégalais au-delà des quatre communes lebous, les peuls sont la seule communauté sénégalaise particulièrement visée par les injures venant de certains de nos concitoyens wolof dont certains intellectuels occidentalisés ou arabisant sont les porteurs et la clé de voûte. Jamais dans l'histoire du Sénégal un responsable peul ne s'est permis d'insulter un wolof ou de d'indexer qui que ce soit dans les différentes communautés sénégalaises avec lesquelles ils ont en partage et en héritage le Sénégal. Aucune autre communauté sénégalaise fût-elle sooninke , mandinka, joolaa, seereer, manjak et toutes autres qui symbolisent les richesses de notre pays ne fait l'objet d'insultes ou d'insinuations de la part de certains milieux wolof ethnicistes. Seuls les peuls sont indexés, insultés comme si cela était leur destin au Sénégal: être insultés et indexés. Comme si on recherchait quelque chose et pour l'avoir il faut provoquer insulter et faire sortir les peuls de leurs gonds. Pour quels objectifs, pour quel déni de droit de citoyens? Oui les peuls sont une communauté forte au Sénégal, en Afrique de l'ouest et au-delà. Mais ils ne sont jamais exclusivités. Ils sont et peuvent être une ouverture et une des fenêtres de visibilité du Sénégal à l'échelle internationale comme peuvent l'être les mandingue et les soninke au niveau de la sous-région et comme peuvent l'être les diolas , les balantes et les manjaks à l'échelle des proximités territoriales sénégalaises.
Et alors il est où le problème ?
Parce que jusqu'ici les peuls partout où ils sont, ils n'étaient qu'une communauté suiviste, subalterne faiseuse de rois en attendant d'avoir les récompenses méritées. Ça c’est terminé et que Dakar times et ceux qui sont derrière lui le sachent une fois pour toute. Les peuls partout ils sont à l'échelle de l’Afrique sont des citoyens au même titre que les autres et peuvent élire et être éligibles
Que les sooninke, les mandingues, les koolaazo, les manjaks et tous les autres enfants du Sénégal auront à gouverner et présider aux destins du Sénégal et ce sera tant mieux pour notre nation et pour l'Afrique
Jamais dans l'histoire politique du Sénégal ce diktat ethnocentriste ne s'est posé. Depuis Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade jamais cette question d'appartenance communautaire n’a été posée et pourquoi elle le serait avec Macky Sall. Parce qu’il est peul et alors !

L'adage peul nous enseigne que le conflit est un sommeil et malheur à celui ou à celle qui le réveillera. A bon entendeur salut.

Mamadou Deme
Sociologue des migrations et du développement local

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