IDRISSA SECK : LA CHUTE D’UN NAIN (PAR SEYBANI SOUGOU)

07 - Novembre - 2020

“Un nain a beau se tenir sur une montagne, il n'en est pas plus grand pour cela” Sénèque

La trajectoire oblique d’Idrissa SECK (un renoncement innomable) nous renseigne que la nature humaine est imprévisible. La rationalité voudrait que l’on s’interroge sur les motivations de cet homme qui a tourné casaque pour plonger les mains liées dans « la mare aux canards ». En répondant à l’appel au festin, Idrissa SECK incarne à merveille la figure du prébendier que Jean Français Bayart cofondateur de la revue Politique Africaine illustrait dans son livre intitulé « L’état en Afrique : la politique du ventre en Afrique ». La politique du ventre, ce sont des pratiques immondes motivées par l’attrait des prébendes du pouvoir et des positions d’enrichissement liées à des situations de rente.

La transhumance d’Idrissa SECK est une capitulation en rase campagne. L’homme a totalement renié ses idéaux, ses valeurs, et ses engagements politiques de plusieurs décennies pour un strapontin. Ses convictions de pacotille n’ont pas résisté au poste de Président du CESE (conseil économique social et environnemental), une institution budgétivore et totalement inutile, créée par Macky Sall dans le cadre d’une stratégie de combine, de clientélisme, de prédation des ressources publiques et de cooptation d’opposants et d’adversaires politiques.

En s’engageant dans la voie de la transhumance sans issue assimilable à la migration saisonnière de troupeaux à la recherche de pâturages plus verdoyants pour y brouter l’herbe grasse, celui que l’on surnomme « NDAMAL KAJOOR » a définitivement ruiné le peu de crédit dont il jouissait encore auprès des sénégalais. Son avenir politique se conjugue au passé.

Au fond, la tortuosité d’Idrissa SECK qui « s’oppose le jour et négocie la nuit », révèle au grand jour, le double jeu de certains opposants sénégalais (exemple de Malick GAKOU), dont la posture (facette double) est suspecte. Les sénégalais ne sont pas au bout de leurs surprises, car d’autres trahisons sont à venir.

Parlant de la politique, Saint Just disait « Tous les arts ont produit leurs merveilles : seule l’art de gouverner n’a produit que des monstres ». Il n’avait pas tort, car toutes les explications du monde ne peuvent justifier le reniement spectaculaire d’Idrissa SECK. Qui l’eût cru ?

Idrissa SECK l’ignore sans doute : en le nommant à la tête du CESE, Macky SALL vient de lui donner « le baiser de la mort » : sa chute est inexorable.

Seybani SOUGOU – E-mail : sougouparis@paris.fr

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

15 - Avril - 2024

LE SYNDROME DES TRANSITIONS POLITIQUES

Nous avons besoin de rétablir le Pencúúm Sénégal à travers la constituante indépendante, souveraine et inclusive. Il s’agit d’une piste...

15 - Avril - 2024

Ziguinchor : Quatre prétendants pour la succession d’Ousmane Sonko

La course à la succession du maire Ousmane Sonko à Ziguinchor (sud) est déjà lancée. Quatre prétendants ont affiché ouvertement leurs ambitions...

15 - Avril - 2024

Crise de leadership interne au sein de coalition benno, éventualité d’une réunification de la grande coalition Yewwi askan wi : ces défis de la nouvelle opposition qui profitent à la coalition «Diomaye président»

Contrairement au contexte des deux premières alternances politiques survenues en 2000 et en 2012, où le nouveau président élu, aussitôt après son...

13 - Avril - 2024

REVUE DE PRESSE : LES PREMIERS PAS DU NOUVEAU GOUVERNEMENT ET LES ATTENTES DES SENEGALAIS A LA LOUPE DES JOURNAUX

Les journaux continuent à suivre les premiers pas et actions du gouvernement formé le 5 avril, trois jours après l’entrée en fonction officielle du...

12 - Avril - 2024

La lettre du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye aux fonctionnaires et agents de l’administration du Sénégal

À l’attention de tous les fonctionnaires et agents de l’administration du Sénégal ) Chères collaboratrices, chers collaborateurs, En cette...