IL FAUT METTRE FIN AUX COUPS D’ETAT CONSTITUTIONNELS EN AFRIQUE

21 - Août - 2020

La chute de l’ex président malien Ibrahima Boubacar KEITA est un avertissement sans frais pour tous les auteurs de coups d’état constitutionnels en Afrique. En voulant modifier les résultats des élections législatives à son avantage par le biais d’une fraude électorale massive réalisée avec la complicité d’une cour constitutionnelle moribonde, IBK a précipité sa chute et l’effondrement de son clan.
Les délires de la CEDEAO qui demande le rétablissement d’IBK dans ses fonctions de président prêtent à sourire. En réalité, la CEDEAO n’est rien d’autre qu’un conglomérat de pitres qui déshonorent l’Afrique.
La déclaration loufoque de Macky Sall qui évoque une « violation du protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance », relève d’une grotesque farce. En matière de violation de la loi, Macky Sall est un des papes en Afrique. Lors des élections locales de 2014, alors que la victoire d’Ahmet Fall Braya ne faisait l’ombre d’un doute, il a fait modifier les résultats à Saint Louis, et ordonné à l’armée de quadriller la Ville avant de faire proclamer les résultats en faveur de son beau-frère Mansour Faye. En 2016, Macky Sall a fait un coup d’état constitutionnel en modifiant un avis du conseil constitutionnel en décision (un acte de haute trahison de son serment d’une extrême gravité). En 2017, lors des législatives, ll a détourné la volonté populaire à Dakar à 2 heures du matin, alors que toutes les tendances donnaient une victoire et nette au camp de Khalifa Sall. En 2019, il a récidivé en privant 2 millions de sénégalais du droit de vote (rétention des cartes d’électeurs), en éliminant Khalifa Sall et Karim Wade des joutes électorales, et en réalisant un hold up électoral qui lui a attribué une victoire avec un taux « impossible » de 58% au 1er tour. Lors de la proclamation des résultats présidentiels frauduleux, Dakar était en quasi « état de siège ». S’il y a bien quelqu’un qui doit se garder d’évoquer le respect de la loi et de la Constitution, c’est Macky Sall. Le parangon de la vertu est un piètre usurpateur, adepte du coup d’état constitutionnel (le nom de Macky Sall est incompatible avec les notions de droit, de démocratie et de légalité).
Ibrahima Boubacar Keita appartient désormais au passé du Mali (tenter de rétablir dans ses fonctions, c’est instaurer le chaos et la guerre civile car le peuple malien ne veut plus de lui).
Que les chefs d’état de la CEDEAO se le tiennent pour dit : La France ne sauvera pas IBK. Le communiqué du Ministère français des Affaires étrangères est clair : « La France a pris acte de l’annonce de la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta..».
https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/mali/evenements/article/mali-declaration-de-jean-yves-le-drian-19-08-20
La France n’a aucun intérêt à se mettre à dos le peuple malien, qui dans son écrasante majorité souhaitait le départ d’IBK. Un constat qui ne trompe pas : aucune manifestation de soutien à IBK n’a été relevée au Mali. A cet instant précis, mes pensées vont aux victimes de la manifestation du 10 juillet 2020, contre IBK, une manifestation pacifique au cours de laquelle 4 maliens ont trouvé la mort. Ibrahima Boubacar KEITA est un criminel et un voleur de deniers publics qui a pillé éhontément les ressources d’un pays classé parmi les plus pauvres du monde.
Il appartient aux militaires d’organiser la transition et la tenue d’élections libres, transparentes et démocratiques afin de rendre le pouvoir aux civils, dans les meilleurs délais. Toute tentative d’intervention militaire de la CEDEAO au Mali sera considérée comme une ingérence et une agression intolérable contre le peuple malien.
Pour Macky Sall, Alpha Condé, Alassane Ouattara et tous les autres, la leçon malienne ne souffre d’aucune ambiguïté : il faut mettre fin aux coups d’état constitutionnels. A défaut, ils risquent de subir le même sort qu’IBK et seront balayés, d’une manière ou d’une autre.
Ne perdons surtout pas notre temps à alimenter le débat sur un hypothétique 3éme mandat pour Macky Sall : nul ne peut faire plus de 2 mandats consécutifs. Point final. S’il tente ce coup d’état constitutionnel, il aura droit (lui et son clan) à une humiliation planétaire.
Seybani SOUGOU – e-mail : sougouparis@yahoo.fr

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

20 - Décembre - 2023

PROJET DE LOI IMMIGRATION : LE PARLEMENT ADOPTE LE TEXTE ISSU DE LA COMMISSION MIXTE PARITAIRE

Un épilogue victorieux pour le gouvernement mais porteur de lourdes conséquences politiques. Le Parlement a adopté mardi 19 décembre le projet de loi sur l'immigration,...

20 - Décembre - 2023

LOI IMMIGRATION : DEMISSION D'UN MINISTRE, LE PS SAISIT LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL… LES REACTIONS APRES L'ADOPTION

L'adoption du projet de loi immigration, adopté par le Parlement dans la soirée de mardi 19 décembre, aura plus que jamais renforcé les divisions au sein de...

20 - Décembre - 2023

PROJET DE LOI IMMIGRATION : LA DECHEANCE DEMOCRATIQUE (L'EDITO DE PAUL QUINIO)

La commission mixte paritaire a décidé, ce mardi 19 décembre, d’un texte ultra droitier sur la loi immigration. Une bérézina démocratique pour...

20 - Décembre - 2023

Refus de la Dge de donner les fiches à Sonko: Alioune Tine se révolte contre Sidiki Kaba

Le refus de la Direction générale des élections (Dge) de remettre à Ousmane Sonko ses fiches de parrainage après deux décisions de justice rendues dans ce...

20 - Décembre - 2023

Me Ciré Clédor Ly: « Nous irons au ministère de l’intérieur (…) et de tout cela nous en informerons le conseil constitutionnel »

Éconduits, cet après midi, à la direction générale des élections (Dge), l’avocat de Ousmane Sonko, Me Ciré Clédor Ly s’est...