«IL N’Y AURA PAS UN COUP D’ETAT MAIS UNE REVOLUTION POPULAIRE»
Profitant de l’inauguration du nouveau siège de son parti dénommé «Keur Guelwaar», Dr Babacar Diop a soutenu que si le chef de l’Etat tente un troisième mandat, ce ne sera pas un coup d’Etat comme au Mali qui l’évincera mais une révolution populaire
Pour le secrétaire général des Forces Démocratiques du Sénégal (FDS), le Président Macky Sall n’a pas le pouvoir de briguer un troisième mandat. Profitant de l’inauguration du nouveau siège de son parti dénommé «Keur Guelwaar», Dr Babacar Diop a soutenu que si le chef de l’Etat tente un troisième mandat, ce ne sera pas un coup d’Etat comme au Mali qui l’évincera mais une révolution populaire.
«Président Macky Sall, je m’adresse à vous. Il n’y aura pas de troisième mandat au Sénégal, ça, c’est acté et très clair», a déclaré, samedi dernier, sur un ton ferme et solennel, Dr Babacar Diop en guise d’avertissement à l’endroit du chef de l’Etat.
Dans une salle pleine et ‘’masquée ‘’ à cause de la Covid-19, et devant Guy Marius Sagna et Aliou Sané respectivement coordonnateurs de «Frapp France Dégage » et de «Yen a marre» et du député Rewmiste Déthié Fall, il ajoute : «La jeunesse sénégalaise ne doit pas faire moins que la jeunesse malienne. Il n’y aura pas de coup d’Etat au Sénégal, mais s’il tente un troisième mandat, il y aura une révolution populaire, citoyenne et démocratique».
Tranchant comme à son habitude, il estime que le Sénégal n’est pas une propriété de Macky Sall. Selon Babacar Diop, ce qui s’est passé au Mali est une révolution populaire. «C’est la victoire du peuple malien, la victoire de la jeunesse malienne car elle a été à l’origine de la chute du Président Ibrahima Boubacar Keita. Et le Mali nous a envoyé une belle leçon. Il vient de nous montrer que c’est le peuple qui détient le pouvoir, la seule source légitime du pouvoir qui a la possibilité de révoquer un mandat en cours dont le titulaire est impliqué dans des scandales. Le Mali nous a montré qu’aujourd’hui, ce qu’on appelle la démocratie représentative est corrompue, discréditée et on ne peut plus organiser un simulacre d’élection pour légitimer une classe politique corrompue», clame le leader des Fds.
A l’en croire, les Présidents Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Alpha Condé de la Guinée et Macky Sall du Sénégal doivent éviter de répéter les mêmes erreurs que IBK. Très critique contre la Cedeao qu’il considère comme corrompue et qu’il assimile à une bande de copains et un club de chefs d’Etat corrompus qui ont accepté de vendre leurs peuples, il préconise la mise en place d’une Cedeao des peuples. Enseignant à l’Ucad, il a fortement plaidé pour une reprise des cours à l’université. «Je suis pour une reprise, car il faut éviter une année blanche. Je suis contre une année invalide et je suis contre la session unique», indique Dr Diop qui penche toutefois pour un retour encadré, intelligent et responsable. Aussi, invite-t-il le gouvernement à discuter avec tous les acteurs et à impliquer les amicales dans les processus de prise de décision. «Il faut un bon plan, cohérent et progressif. Mais si on ne reprend pas, on court une année blanche et je n’ai pas envie de voir cela avec mes étudiants», souligne-t-il.
«LA JUSTICE EST EN TRAIN DE FOUTRE LE CAMP DANS CE PAYS»
S’exprimant en outre sur les problèmes récurrents au sein de la Justice avec les grèves répétitives du Sytjust, l’affectation controversée de Me Ngor Diop et la crise au sein de l’UMS, le leader des Fds ne mâche pas ses mots. «On le sait depuis longtemps, la justice est en train de foutre le camp dans ce pays. Elle est instrumentalisée tous les jours et les lois au Sénégal sont faites pour les faibles», argue-t-il avant d’ajouter : «Il faut une réforme très profonde pour restaurer la dignité et l’indépendance des magistrats, l’indépendance de la Justice».
«AUJOURD’HUI, VOUS NE POUVEZ PAS CITER 5 PARTIS SERIEUX SANS PARLER DE FDS »
Revenant sur les étapes franchies par son parti FDS et l’ouverture de son siège, Dr Babacar Diop déclare : «Nous sommes rassemblés ici pour l’ouverture officielle de ‘’Keur Guelwaar‘’, le siège national du parti Fds qui se veut la maison du peuple, la maison de la dignité. Elle constitue ainsi une étape décisive dans le long périple d’une génération de jeunes Sénégalais issus des écoles et des universités du pays et partis à la conquête démocratique du Sénégal», signale t-il en précisant que leur action vise la transformation qualitative des institutions. Promettant de rompre avec la culture du «parti machine électorale», il annonce que FDS se veut comme un «corps de serviteurs publics», engagé avec dévouement à servir l’intérêt de la communauté. Faisant le bilan des deux années d’existence de la formation politique, il estime que sur les 300 et quelques partis que compte le Sénégal, il est impossible de citer 5 partis sérieux sans parler de Fds.
L'AS