INDE : LE MAUVAIS SORT FAIT A LA COMMUNAUTE MUSULMANE (PAR IBRAHIMA THIAM)

06 - Mars - 2020

L’Epidémie mondiale du coronavirus, par son ampleur, notamment en Asie, à tendance ces derniers temps à occulter certaines actualités nationales. De là, à dire que cette situation présente quelques avantages « collatéraux » pour certains gouvernements il n’y a qu’un pas facile à franchir.
J’en veux pour exemple la France où la crise sanitaire a pratiquement fait oublier la réforme des retraites et le recours au 49.3 d’Edouard Philippe. Certains n’hésitent pas également à dire qu’en maintenant les prochaines élections municipales en mars, aux dates prévues, le risque d’une forte abstention pourrait être favorable au parti au pouvoir, du fait de l’hésitation de nombreux électeurs à se rendre dans les isoloirs. C’est de bonne guerre, même si on est plus proche de la politique politicienne que la politique au sens noble du terme.
En revanche ce qui s’est passé en Inde à la fin du mois de février est autrement plus grave et inquiétant. La capitale, New Delhi, a en effet été le théâtre d’affrontements extrêmement violents entre hindou-es et manifestant-es musulmans-es qui protestaient contre une loi sur la citoyenneté, discriminatoire à leur égard.
En l’espace de trois jours, quelque 46 personnes ont été tuées et on a compté plus de 250 blessés, majoritairement du côté musulman.
Ce conflit intercommunautaire aurait été orchestré par les nationalistes hindous du BJP, mais d’aucuns n’hésitent pas à voir derrière cette poussée de fièvre la main du gouvernement qui depuis des années attise les tensions entre les deux communautés. Il pousse même, à en croire certains observateurs, sa police à l’inaction, voire à soutenir les lynchages de musulman-es.
Le point culminant a été atteint avec cette loi qui relègue au rang de citoyen-nes de seconde zone les 200 millions de musulmans du pays. Les heurts entre les deux communautés ont été l’œuvre de groupes, armés de sabres, de pistolets et de pierres. Certaines personnes ont également été brûlées vives dans leur habitation. Le fait que le ministre de l’Intérieur soit membre du BJP n’est sans doute pas étranger à l’indifférence de la police et son incapacité à rétablir l’ordre.
Rappelons qu’en 2002 un massacre avait déjà fait 800 victimes musulmanes dans l’Etat du Gujart, alors administré par l’actuel chef du gouvernement.
Il faut que ces attaques récurrentes et les exactions pro-hindous contre la communauté musulmane cessent et j’en appelle à la communauté internationale pour qu’elle intervienne auprès du gouvernement de l’Inde afin que celui-ci lance un appel au calme aux nationalistes hindous et qu’elle fasse pression pour obtenir de celui-ci l’abrogation de cette loi sur la citoyenneté qui est une loi discriminatoire.
Ibrahima Thiam, Président du mouvement Un Autre Avenir.

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

26 - Mars - 2024

Le président Diomaye Faye va travailler sur la réconciliation nationale, refondation des institutions…

S’adressant au peuple sénégalais au lendemain de sa victoire, le nouveau Président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a...

26 - Mars - 2024

Présidentielle, les grands perdants : Bougane, le prétentieux, Idy, la rançon de la tortuosité, Macky, la triste fin...

L’élection présidentielle de 2024 s’est tenue hier dans le calme et la sérénité. Si Pastef et Bassirou Diomaye Faye restent les grands vainqueurs, le...

25 - Mars - 2024

Les tendances du dimanche à minuit : Diomaye 57,4%, Amadou Bâ à 31,9%…(Thiakane, ingénieur statisticien de RFM)

Alphone Diombo Thiakane, l’ingénieur statisticien de la Rfm, a révélé les tendances de dimanche à minuit. Les données issues des bureaux de vote...

25 - Mars - 2024

Amadou Ba promet de donner son appréciation des résultats issus des urnes, lundi à 12 h

Le candidat de la coalition au pouvoir, Amadou Ba, a promis à ses partisans de se prononcer lundi au plus tard à midi sur les résultats sortis des urnes à...

25 - Mars - 2024

Scrutin présidentiel 2024 : une forte participation des électeurs estimée à 60%

Après des semaines d’incertitude née de la crise politique provoquée par le report de l’élection présidentielle, initialement prévue le 25...