IRRECEVABILITE PARTIELLE DE LA LISTE NATIONALE DE YEWWI : LA FRAUDE DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL EST CONFIRMEE (PAR SEYBANI SOUGOU)

06 - Juin - 2022

« Un crime n’est jamais parfait »

Dans une contribution intitulée « Conseil Constitutionnel ; les 7 laquais », nous disions que le Conseil Constitutionnel est une instance de falsification du droit et de fabrication du FAUX. La preuve de la fraude est rapportée par deux (2) décisions totalement contradictoires du Conseil Constitutionnel en date du 02 juin 2022 (décision n° 11/E/2022 et Décision n°13/E/2022).

L'arrêté du ministre de l'intérieur n°013389 du 30 mai 2022 portant recevabilité des listes de candidats pour les élections législatives du 31 juillet 2022, a déclaré la liste nationale de Yewwi ASKAN WI, irrecevable partiellement, au motif que ladite liste est incomplète aux termes de l’article L.178 alinéa 1 du code électoral.

Après la publication des listes reçues, 2 recours ont été introduits par la coalition YEWWI et la coalition BENNO auprès du Conseil Constitutionnel concernant la liste nationale de la coalition YEWWI.

Concernant le recours du mandataire de YEWWI ASKAN WI tendant à l’annulation de l’arrêté N°013389 en date du 30 mai 2022 qui a déclaré la liste nationale des titulaires de YEWWI irrecevable, le Conseil Constitutionnel, fait état d’un cas de doublon sur la liste nationale de la coalition YEWWI pour justifier sa décision n° 11/E/2022 :

Considérant n°12 de la décision n° 11/E/2022

« Considérant…qu’un candidat ne peut figurer à la fois sur la liste des titulaires et des suppléants… ».

Le motif de l’irrecevabilité partielle de la liste de YEWWI ASKAN est la présence d’un doublon qui aurait affecté le caractère complet de la liste (ce qui est totalement faux, car la liste nationale de YEWWI était complète lors du dépôt, le 07 mai 2022, comme l’atteste le bordereau de dépôt). Mais, passons, car la fraude se situe à un autre niveau. Venons-en maintenant au recours de BENNO.

Le mandataire de BENNO a introduit un recours, demandant que la liste des suppléants de YEWWI soit déclarée irrecevable au même titre que la liste des titulaires, au motif principal que « l’irrecevabilité de la liste des candidats titulaires de YEWWI au scrutin proportionnel entrainerait une suppléance incomplète de sa liste des titulaires ». Cette fois, le Conseil Constitutionnel n’invoque plus une liste incomplète causée par un doublon, mais vise l’article L.149 du code électoral et évoque désormais un défaut de parité de la liste nationale de YEWWI (cf considérant n°8 de la décision n°13/E/2022).

Considérant n°8 - Décision n°13/E/2022
« Considérant qu’il n’est pas contesté que la liste des titulaires au scrutin proportionnel présentée par la coalition YEWWI ne respecte pas la parité ».

Or, il est établi que la liste nationale de YEWWI est paritaire, au moment dépôt (07 mai 2022).
Par 2 décisions (décision n° 11/E/2022 et Décision n°13/E/2022), le Conseil Constitutionnel invoque 2 motifs totalement contradictoires s’agissant de l’irrecevabilité partielle de la liste de YEWWI. Dans la décision n° 11/E/2022, le motif de l’irrecevabilité partielle est le doublon (liste incomplète), tandis que dans la décision n°13/E/2022, le motif de l’irrecevabilité partielle est la parité. L’impensable est arrivé avec le Conseil Constitutionnel : la fraude. Cette fraude est d’autant plus flagrante que nulle part, dans l’arrêté du ministre de l'intérieur n°013389 du 30 mai 2022 portant recevabilité des listes, il n’est mentionné que la liste des titulaires de YEWWI est irrecevable pour défaut de parité (article L.149 du code électoral) : le motif visé est celui d’une liste incomplète (article 178, alinéa 1).
A ce niveau, une telle fraude d’une extrême gravité et dont les conséquences sont néfastes pour l’image de la démocratie sénégalaise, traduit le laxisme, la partialité, la légèreté, le manque de dignité et de sérieux et la précipitation avec laquelle les 7 membres soumis du Conseil Constitutionnel ont exécuté les ordres de Macky SALL, pour accomplir, avec zèle, sa forfaiture.

Un crime n’est jamais parfait : A force de jouer avec le Droit et de faire dire à la loi tout et son contraire, le Conseil Constitutionnel s’est embourbé dans une impasse : de fait, le Conseil est nu.

Le Conseil Constitutionnel est une instance de fraude et de falsification du droit, une tache noire dans l’ordonnancement juridique du SENEGAL. En faisant voler en éclats la hiérarchie des normes (un arrêté ministériel prime sur la loi), les 7 soumis ont ouvert la boite de pandore d’une insécurité juridique sans précédent et créé les conditions du chaos juridique et institutionnel.

Ces 7 là (des esprits faibles parfaitement aptes à la soumission) ne méritent ni respect, ni honneur, ni considération.

En 2020, au Mali, la décision de la Cour constitutionnelle d’invalider une trentaine de résultats lors des élections législatives afin de favoriser le régime en place a été à l’origine d’un soulèvement populaire qui a entrainé la dissolution de fait de la Cour constitutionnelle et la chute d’Ibrahima Boubacar KEITA.

C’est un impératif : Il faut dissoudre le Conseil Constitutionnel.

Seybani SOUGOU – E- mail : sougouparis@yahoo.fr

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

29 - Février - 2024

NOUS SOMMES CONTRE L’AMNISTIE ! (PAR MALICK YOUM)

Ne faisons pas de l’amnistie un crime déguisé sous le manteau de la légalité. On ne cherche pas la paix et la réconciliation en mettant sous le tapis de la...

29 - Février - 2024

BON DIEU DE BON DIEU : DE QUELLE PLANETE DESCEND CE PR OUMAR DIAGNE QUI A LE CULOT D’INSULTER PLUS DE 3 MILLIONS DE SENEGALAIS DE LA DIASPORA (PAR ALIOU NDAO FALL)

Mais monsieur le Pr DIAGNE, ces 3 millions de sénégalais à travers le monde, sont tes « nawlé nak» et des citoyens à part entière autant que...

28 - Février - 2024

Loi d’amnistie : Le Forum civil la considère comme « une volonté manifeste d’ensevelir la vérité, un permis de tuer… »

Dans son discours prononcé, lundi 26 février 2024, à l’occasion du lancement du dialogue national à Diamniadio, le président de la République, Macky...

28 - Février - 2024

Loi d’amnistie : des Sénégalais disent non et tirent sur Macky Sall

Lors du dialogue inimitié par le président Macky Sall lundi et mardi, la question d’une loi d’amnistie était au centre des débats. Après discussion,...

28 - Février - 2024

Conclusion du Dialogue National: Vers une réévaluation de dossiers des candidats spoliés

Une date est déjà fixée, des candidats spoliés pourraient intégrer les 19 retenus par le conseil constitutionnel. Les conclusions du dialogue national ont...