Italie : un ministre crée la polémique en évoquant le risque d’un "remplacement ethnique"

21 - Avril - 2023

L'Italie, le pays qui compte le plus de personnes âgées en Europe, souhaite relancer la natalité. Mais ces derniers jours, le débat autour de ce sujet a pris une tournure polémique. En cause, les propos prononcés mardi 18 avril par le ministre de l’Agriculture et de la sécurité alimentaire, Francesco Lollobrigida à l’assemblée générale d’un congrès syndicale. Le ministre qui n’est autre que le beau-frère de Giorgia Meloni, cheffe du parti d'extrême droite Fratelli d'Italia.

"Nous ne pouvons pas nous résigner à l'idée d'un remplacement ethnique : les Italiens ont moins d'enfants, alors remplaçons-les par d'autres. Ce n'est pas la voie à suivre", a-t-il déclaré.

Ces mots qui rappellent la théorie du "grand remplacement" utilisée par l’ultradroite ont vite provoqué un tollé dans la péninsule. La cheffe du Parti démocrate Elly Schlein a dénoncé les propos d’un "suprémaciste blanc". La Ligue de Matteo Salvini, autre force d’extrême-droite de la coalition gouvernementale s’est, elle aussi, désolidarisée du ministre.

Face à la polémique, Francesco Lollobrigida s’est défendu de tout racisme ou complotisme et a plaidé plutôt pour de l’ignorance. Mais le scandale est là, alors que l’Italie durcit dans le même temps sa politique migratoire.

Outre cette polémique, la question de la natalité reste un vrai défi pour l’Italie. Le taux de natalité n’a jamais été aussi bas dans le pays. Pour la première fois depuis 1861, moins de 400.000 enfants sont nés l’an passé, selon les chiffres de l’Institut national de la statistique.

Un déclin démographique qui n’est pas nouveau, mais auquel compte bien s’attaquer le gouvernement Meloni. Tout un éventail de mesures sont sur la table : pour les enfants de moins d’un an, une famille touchera désormais 262 euros par mois au lieu de 175 jusqu’ici, et les entreprises qui encouragent la natalité de leurs employées femmes devraient pouvoir toucher des bonus.

L’opposition regrette que le gouvernement ne se concentre pas plus sur l’aide des jeunes à trouver un emploi stable pour éviter de devoir quitter le pays.

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