JOSPIN : MACRON "A TOUT FAIT" POUR QUE LE PEN ARRIVE AU SECOND TOUR, "IL A JOUÉ AVEC LE FEU"
Emmanuel Macron "a tout fait pour que se reproduise le face-à-face ultime avec l’extrême droite". La sentence vient de l'ancien Premier ministre, Lionel Jospin, interviewé par Le Parisien, au lendemain de l'élection présidentielle.
Arrivé troisième en 2002 derrière Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen, le socialiste estime que le président sortant "a joué avec le feu" pendant son précédent quinquennat et le tient en partie responsable du score de Marine Le Pen au second tour (41,46%).
L'ancien patron du PS a confié à nos collègues du Parisien ses inquiétudes face à la "déstructuration de notre système politique". "L'abstention est considérable et l’extrême droite a encore progressé. Les deux partis qui, à droite et à gauche, structuraient hier le débat citoyen et offraient au pays l’alternance ont été marginalisés", analyse l'ancien homme d'État qui évoque un pays "'frustré, divisé et troublé à l’aube d’un second quinquennat incertain".
"Emmanuel Macron a agrégé derrière lui un conglomérat hétéroclite et sans identité claire. Il a tout fait pour que se reproduise le face-à-face ultime avec l’extrême droite qu’il jugeait plus aisée à vaincre", constate celui qui avait appelé à voter pour le président sortant face au Rassemblement national.
Prudent, Lionel Jospin signale que les défis qui attendent le pays -la lutte contre le réchauffement climatique et les inégalités sociales, la restauration de l’administration "négligée au profit des cabinets privés", l'amélioration de la compétitivité en aidant la recherche- n’est guère compatible avec un logiciel qui resterait néolibéral.