L’ARMP FREINE MANSOUR FAYE
Nouveau rebondissement dans l’attribution du contrat d’affermage pour l’exploitation et la distribution d’eau potable en milieu urbain et péri-urbain au Sénégal. Alors que les services du ministère de l’Hydraulique et de l’assainissement avaient déjà fini de désigner provisoirement le groupe français Suez comme adjudicataire, l’ARMP qui a été saisie d’un recours contentieux par la SDE, a simplement suspendu l’adjudication. Les services de Saër Niang veulent prendre leur temps pour «aller au fond du dossier» afin de départager la «moins disante» SDE et SUEZ qui disposerait d’une offre jugée «économiquement plus avantageuse» pour l’Etat.
Camouflet pour le ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement, Mansour Faye ? En tout cas, l’Autorité pour la Régulation des marchés publics (ARMP) a suspendu l’adjudication «en attendant d’aller dans le fond du dossier», informe une source bien au fait de l’attribution du contrat d’affermage pour l’exploitation et la distribution de l’eau potable en milieu urbain et péri-urbain au Sénégal au groupe français Suez au détriment de la Sénégalaise des Eaux (SDE) et de Veolia.
La SDE qui est considérée comme la «moins disante» contre SUEZ dont l’offre, selon les arguments du département de l’hydraulique, est qualifiée de «plus avantageuse économiquement pour l’Etat», avait saisi les services de l’ARMP, le 5 novembre dernier, d’un recours contentieux conformément aux dispositions légales encadrant les appels d’offres.
Dans sa requête, révélée par Financial Afrik, la SDE demanderait l’annulation de l’adjudication provisoire du 22 octobre accordée à Suez sur le marché public de l’eau. A la suite de cette adjudication, la SDE et Veolia, autre candidat malheureux, avaient introduit deux recours gracieux, le 26 octobre, auprès du ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement. Mais, les deux requêtes avaient été rejetées le 31 octobre, ouvrant la voie au contentieux.
Dans ses dispositions, l’appel d’offres prévoyait que le moins disant devait l’emporter. Si tel était le cas, la SDE a été la moins disante, selon les prix exploitants rendus publics par le ministre en juin dernier.
En effet, la SDE avait proposé 277 F CFA pour le mètre cube d’eau, contre 298,5 (pour SUEZ) et 367 F CFA (offre de Veolia).
Face à une telle situation des membres de la Société Civile, notamment le Forum Social Sénégalais, avaient parlé d’une «nébuleuse affaire» et entendaient même dérouler des plans d’actions jusqu’au niveau international pour éclairer la lanterne des Sénégalais.
Après le FSS, c’était au tour des associations consuméristes d’émettre des réserves par rapport aux motivations de l’attribution provisoire du contrat d’affermage de la gestion de l’eau en milieu urbain et périurbain au Groupe SUEZ, au détriment de la Sénégalaise des eaux (SDE), le moins disant, selon les offres soumises. SOS Consommateurs et l’Union nationale des consommateurs du Sénégal (UNCS) ont même exigé du gouvernement des éclairages.
Des sources dignes de foi parlent d’un «club de nouveaux investisseurs du Palais» qui serait derrière le groupe français. C’est dire que l’affaire est très loin de connaître son épilogue. Pendant ce temps, les Sénégalais vont devoir retenir leur souffle, d’ici au 31 décembre 2018.
sud quotidien