L’échec de nos politiques économiques n’est-il pas du à l’inapplicabilité des méthodes capitalistes, pensées pour des pays développés, mais appliquées chez nous comme solution ?
Du président Abdou Diouf au président Macky Sall, en passant par le président Abdoulaye Wade, des plans de relance économique ont été tenté pour le développement économique du Sénégal. Le point commun de ces différents plans de relance économiques est qu’ils s’inspirent tous du capitalisme, car souvent imposés et encadrés par le FMI, la banque mondiale ou les pays partenaires qui sont en général d’économique libérale. Les principales théories capitalistes proposées pour relancer une économie sont :
• la relance budgétaire par l'augmentation des dépenses de l'Etat ou la baisse des impôts afin d'augmenter les revenus disponibles des ménages. Relance par l’investissement public.
• la relance par la réglementation qui vise à accroître les revenus des bas salaires (augmentation du salaire minimum et des aides sociales). Relance par la consommation.
• la relance monétaire. Une baisse des taux d'intérêt favorise la demande de crédit par les ménages et les entreprises, ce qui favorise une hausse de l'activité économique. Relance par le levier monétaire en agissant sur le taux directeur de la banque centrale.
Mais ces différentes méthodes ne vont jamais marchées pour notre pays dans le contexte où elles sont appliquées. La relance par l’investissement public ne profite pas au privé local, car la plupart des grands travaux de l’Etat sont exécutés par des entreprises étrangères, ni aux ménages sénégalais, car l’impact sur la création d’emploi est minime. L’augmentation des salaires surtout des bas salaires est quasi inexistante et s’il y a des mesures fiscales en faveur des entreprises pour la diminution de leurs charges, elles ne profitent qu’à des multinationales qui ne traduisent pas cela par de la création d’emploi. La relance par la monnaie est impossible, car nous n’avons pas une indépendance dans ce domaine puisque d’une part nous partageons notre monnaie avec les autres membres de l’UEMOA et d’autre part cette monnaie est très encadrée par l’ancienne puissance coloniale, la France. Les banques au Sénégal ne prêtent pas aux ménages et aux PMI, ou alors à des taux usuraires et avec des garanties que peu de gens peuvent disposer.
Nous pouvons faire les meilleures théories économiques, avec les meilleures intentions politiques de nos dirigeants, mais tant que le système actuel perdure, il sera difficile d’avoir une émergence économique quelconque en usant des méthodes pensées pour des pays développés et par un système libéral-capitaliste.
En économie, le copie-collé ne marche jamais, car les réalités sont différentes et penser que nos partenaires viennent investir chez nous pour notre développement est une utopie. Dans l’histoire de l’humanité, il n’y a aucun pays qui a été développé par une puissance étrangère dans l’intérêt des peuples autochtones. Les USA se sont développés au détriment des tribus indiennes autochtones, l’Afrique du Sud est une puissance économique qui profite surtout aux Afrikaners, mais la Chine est devenue la puissance planétaire qu’elle est aujourd’hui grâce aux génies des Chinois, et le Rwanda est en train d’être une puissance économique africaine grâce aux talents de son peuple, surtout de sa jeunesse.
Ibrahima Wade