L’élection au suffrage universel direct fait peur aux maires de la Majorité
Du fait de l’importance du projet de loi portant modification du nouveau code électoral et de l’importance des enjeux qu’il polarise, les députés ont massivement participé à la session de lundi qui lui était consacrée. Finalement, la majorité présidentielle a imposé sa force — d’aucuns diraient sa majorité mécanique — et la loi a donc été votée. Les trois amendements déposés par le député Mamadou Lamine Diallo n’ont pas arrêté le rouleau compresseur de la majorité. Toutefois, cette majorité a manifesté ses inquiétudes par rapport à la réforme portant élection des maires au suffrage universel direct. A en croire les députés de Benno Bokk yaakar (BBy), à quelques semaines des élections, les risques de sanctions populaires sont à craindre.
Parmi les nouveautés contenues dans la loi portant réforme du code électoral votée lundi, le point portant sur l’élection des maires au suffrage universel direct fait peur aux députés de la majorité. « Nous allons voter la nouvelle loi portant modification du code électoral. Cependant, il faut oser le dire, nous sommes de la majorité, certes, mais le point sur le suffrage direct ne nous arrange pas. Car, il y a le vote sanction des populations qui représente une menace. Mais également, nous devons fustiger le comportement de certains acteurs politiques, surtout ceux de l’opposition, car l’intérêt général leur importe peu », a ainsi soutenu le député Awa Niang dans les colonnes du journal Le Témoin.
A l’en croire, le suffrage direct fait jaser la majorité et même si beaucoup de maires ne le disent pas, ils ont peur de cette nouveauté. « Honnêtement, le suffrage direct ne nous arrange pas. Mais je ne peux pas le dire. Car, je risque d’être sanctionné. Nous, députés et maires de la majorité, n’aimons pas ce point car les risques sont énormes. Il est conseillé en politique de réduire certains risques », a soufflé un député de la majorité présidentielle à nos confrères.