La CEDEAO : Une organisation qui cautionne les coups d'Etat constitutionnels (Par Ismaila Diémé)

27 - Août - 2020

Le jeudi 20 mai 2020, les chefs d'État de la CEDEAO se sont réunis par visioconférence pour statuer sur la situation du Mali. Au finish, il est sorti de leurs incantations une batterie de recommandations et de sanctions en direction de la junte militaire au pouvoir, des citoyens maliens et des institutions maliennes. La restauration du pouvoir à IBK, l'objectif de cette visioconférence a été avalisée au prix de multiples contorsions des principes fondamentaux des peuples africains que ces éminents chefs d'État ont burlesquement "tropicalisés" pour servir une véritable diversion à un peuple qui a tant souffert de la mauvaise gouvernance sous le règne de IBK. Cette séance d'exorcisme institutionnel a laissé entendre des voix discordantes aux tergiversations et aux diatribes occultant difficilement l'expression d'une haine à l'encontre des artisans de la lutte pour la libération des peuples africains. La CEDEAO, créée le 28 mai 1975, avait comme principaux objectifs de "promouvoir la coopération et l'intégration économique" ainsi qu'au "maintien de la stabilité régionale". Mais cette mission qui lui avait été conférée est de plus en plus pervertie au prifit d'une protection des chefs d'État cyniques. Si les militaires ont aujourd'hui pris le pouvoir au Mali, c'est parce que la CEDEAO était restée inerte lorsque IBK avait détourné le choix de son peuple en annulant les résultats de trente circonscriptions lors des législatives passées. Si demain la même situation se reproduit en Côte d'ivoire ou en Guinée Conakry, c'est parce que la CEDEAO n'a pas osé dire à Apha Condé ou à Alassane ouattara qu'ils n'ont pas le droit de retoucher la constitution de leurs pays afin de pouvoir bénéficier d'un troisième mandat consécutif. Or la charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance stipule, dans son article 23 paragraphe 5, que " Tout amendement ou toute révision des constitutions ou des instruments juridiques qui porte atteinte aux principes de l'alternance démocratique ", est passible de sanctions appropriées de la part de l'union. Donc tout chef d'État qui tenterai d'apporter une quelconque révision constitutionnelle devait être sévèrement sanctionné par la CEDEAO mais malheureusement, c'est cette organisation même qui cautionne ces coups d'Etat constitutionnels. Où était la CEDEAO lorsque Abdoulaye Wade voulait instaurer le quart bloquant pour s'éterniser au pouvoir, où était la CEDEAO lorsque Paul Biya matait la population nord camerounaise, où était la CEDEAO lorsque Macky Sall avait emprisonné Khalifa Sall sous prétexte de détournement de l'argent du contribuable, où était la CEDEAO lorsque IBK organisait une mascarade électorale lors des législatives maliennes ? Et maintenant elle veut venir avec un catalogue de sanctions sur le peuple malien, seulement parce qu'un des leurs a été déboulonné.
Je crois que le peuple africain doit maintenant prendre son destin en main et de se mobiliser partout à travers le continent pour dire non aux troisièmes mandats qui ne sont que des coups d'Etat constitutionnels parrainés et cautionnés par des organisations occultes afin de permettre à leurs membres de se maintenir et de s'enrichir au pouvoir dans le dos du pauvre contribuable africain.
Vive L'Afrique
Vive la démocratie en Afrique
Ismaila Diémé
Professeur de MSVT
Secrétaire général du
Mouvement Keur
Massar Debout

Commentaires
2 commentaires
Auteur : Posté le : 27/08/2020 à 15h58
(5/5)

Bonne analyse. La CEDEAO doit maintenant revoir sa politique d'intervention dans ses Etats membres. La démocratie africaine doit primer sur toutes ses décisions. Le respect des règles du jeu démocratique doit être garanti par la CEDEAO.

Auteur : Posté le : 27/08/2020 à 15h57
(5/5)

Bonne analyse. La CEDEAO doit maintenant revoir sa politique d'intervention dans ses Etats membres. La démocratie africaine doit primer sur toutes ses décisions. Le respect des règles du jeu démocratique doit être garanti par la CEDEAO.

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