LA FAILLITE DES DIRIGEANTS POLITIQUES! (PAR PROFESSEUR GORGUI DIENG)

07 - Septembre - 2019

Le monde entier est grandement choqué et incrédule face à la furie des jeunes Sud-africains qui s'en sont pris avec des machettes, des couteaux, des barres de fer et des briques, à d'autres Africains avec une bestialité inouïe. Cependant, après les fortes émotions et les condamnations qui ont fusé de partout, il convient de jeter un regard critique sur le phénomène récurrent depuis 2007 au moins, pour tenter de le comprendre, et d'y trouver une solution. Ce déferlement de violence aveugle contre les étrangers en Afrique du Sud est l'une des conséquences de la faillite des leaders politiques depuis la fin de l'apartheid en 1994.

Aucun des quatre présidents qui se sont succédé à la tête du pays, y compris le très charismatique Mandela, n'a réussi à apporter les grands changements attendus par une population noire qui constate, chaque jour, la précarité de sa situation économique s'aggraver avec un chômage qui touche plus d'un Noir sur deux. Depuis vingt-cinq ans donc, ces Noirs attendent et ne voient rien! Leur avenir semble hermétiquement bouché, hypothéqué...

Le contrôle du pouvoir politique par la majorité noire ne s'est pas traduit par un contrôle du pouvoir économique qui reste toujours jalousement et quelquefois de façon malsaine, sous la botte de la minorité blanche qui tire les ficelles de l'emploi, du chômage, et par conséquent de la pauvreté et de l'opulence en Afrique du Sud. Il faut reconnaître que, très mal formés dans leur écrasante majorité et victimes d'ostracisme de la part des employeurs blancs qui les snobent au profit des étrangers moins exigeants, les jeunes Sud-africains ont été poussés jusque dans leurs derniers retranchements vitaux... Ce qui les a transformés en véritables fauves que nous avons vus sur les écrans de télévisions, machettes et couteaux à la main...

Pour éradiquer le phénomène de la xénophobie meurtrière, le gouvernement sud-africain doit avoir le courage de s'attaquer à la racine du mal: le pouvoir économique doit être équitablement partagé entre tous les enfants du pays, comme l'est le pouvoir politique, et non pas laissé entre les mains d'une minorité blanche qui tire les ficelles comme bon lui semble pour maintenir la majorité noire dans la pauvreté et le déshonneur sur ses propres terres. Sans des décisions courageuses dans ce sens, sans pour autant reprendre la méthode trop radicale de Mugabe qui a plombé l’économie du Zimbabwe, la xénophobie aura de beaux jours devant elle dans le pays de Madiba.

En effet, face à une Police redoutable et redoutée, les jeunes se tourneront toujours vers les étrangers désarmés, boucs émissaires idéaux... Pour trouver leur place au soleil... sous l'Arc-en-ciel.

Professeur Gorgui DIENG

Etudes Africaines et Postcoloniales UCAD

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