LA LETTRE DE L’AMBASSADEUR QUI RAVIVE LA POLEMIQUE

11 - Novembre - 2019

La polémique autour de l’acquisition d’immeubles devant abriter l’ambassade et le Consulat du Sénégal en Italie est loin de connaitre son épilogue. «L’As» remet une couche et brandit une lettre adressée par l’ambassadeur Saliou Diouf aux autorités étatiques, dans laquelle, il demande l’autorisation. Visiblement, il n’était pas au courant de la procédure déjà enclenchée par le Consul général de Milan.

Le quotidien «Source A» avait révélé le scandale autour de l’acquisition d’un immeuble par le Consul de Milan dans des conditions assez particulières où Mme Touré a engagé le Sénégal dans une location-vente, avec remise des payements des arriérés portant sur plusieurs millions d’euro. Les négociations, le contrat et les procédures d’achat menés par Rokhaya Ba Touré ont abouti à la signature de l’accord de financement immobilier d’un montant d’un million trois cent mille (1 300 000) euros.

Ainsi acquis, l’immeuble deviendrait de facto une propriété de l’Etat à l’étranger. Pour justifier cette forfaiture, la dame avait brandi une lettre de Birima Mangara datant de septembre 2018 qu’elle a interprétée à sa guise. Or, cette lettre de M. Mangara est une réponse à celle que lui avait adressée Me Sidiki Kaba, alors chef de la diplomatie sénégalaise.

Dans sa missive, le ministre du Budget d’alors rappelle à son collègue des Affaires Etrangères les principes et conditions devant conduire à une telle opération. «Comme suite à votre lettre par laquelle vous formulez une demande d’autorisation d’acquérir deux (2) immeubles destinés à abriter respectivement le siège de la chancellerie à Rome et un consulat général, j’autorise vos services compétents, chacun en ce qui le concerne, à engager les procédures subséquentes, en rapport avec ceux centraux, ceux du ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur», écrit-il. Mieux, Birima Mangara insiste auprès de Me Sidiki Kaba, lui demandant «de bien vouloir veiller sur les conditions substantielles de l’acquisition autour de deux grands accords. Le financement bancaire et le payement de la facilité sous la modalité que chaque échéance corresponde au loyer mensuel tiré des crédits budgétaires alloués par la loi des finances».

C’est donc tout logiquement que l’Agent comptable a refusé de payer l’immeuble acheté par le Consul général qui n’a pas respecté les directives de l’ancien ministre du Budget. Que s’est-il passé ? Y a t-il deal ou le Consul a-t-il agi sans l’aval de l’ambassadeur Saliou Diouf et des services centraux du ministères des Affaires étrangères ? Si «L’As» pose la question, c’est qu’il a parcouru une lettre datant du mois de Mai dernier dans laquelle l’ambassadeur Mamadou Saliou Diouf faisait part d’un projet d’achat d’un immeuble pour abriter le consulat à Milan et l’ambassade à Rome. Et cela, peu avant son départ à la retraite et son remplacement par l’ancien ministre Papa Abdoulaye Seck.

Dans cette correspondance, le chef de la mission diplomatique parlait d’un accord obtenu avec la banque Itsa pour la chancellerie à Sao Paolo pour un coût de 6 millions d’euros. Pour le cas du Consulat, il avait misé sur un immeuble d’un coût de trois millions d’euros. Le propriétaire identifié est un certain Monsieur Tronca qui a donné son accord de principe pour le céder au Sénégal. Seulement, Diouf ne savait, sans doute, pas que le patrimoine foncier à l’étranger n’était pas géré par l’Agence du patrimoine bâti de l’Etat, mais plutôt par une commission de contrôle et de suivi du Patrimoine immobilier de l’Etat à l’étranger dirigée par un Inspecteur général d’Etat, nommé par décret présidentiel. Elle est placée sous la tutelle du Secrétaire général de la Présidence de la République et composée d’un Ige, du Directeur de l’administration générale et de l’équipement (Dage) du ministère des Affaires étrangères, de l’architecte du Palais, du Directeur des Domaines, du Directeur du Cadastre et du conseiller du ministre de l’Economie et des finances chargé des questions domaniales.

A peine Saliou Diouf est-il parti à la retraite et remplacé par Abdoulaye Seck, le Consul général de Milan a passé l’accord dans des conditions encore non élucidées. L’audit demandé par le chef de l’Etat devrait clarifier cette affaire qui exhale un parfum de scandale.

L'As

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