La nomination du Juge Demba KANDJI à la médiature de la République est SUSPENDUE

20 - Juin - 2020

Au Sénégal, personne, y compris Macky Sall, ne peut mettre fin aux fonctions de l’actuel médiateur de la République, Maître Alioune Badara Cissé.

Aucun décret de nomination du juge Demba Kandji ne peut être pris par Macky Sall, tant que Alioune Badara Cissé, ne décidera de sa propre volonté de quitter la médiature (démission). C’est clair, net et précis.

En vérité, les propos décousus du Ministre de la Justice, Malick Sall lors de l'émission Jury du dimanche du 14 juin 2020 sur IRADIO soulignant « qu’à moyen terme, Demba KANDJI sera nommé au poste de Médiateur de la République », traduisent une véritable impuissance (une entreprise de mystification).

· L'expression court terme ou courte période désigne un intervalle de temps court, borné par un horizon plutôt rapproché,

· L'expression moyen terme désigne une durée qui se situe entre le court et le long terme.

La réalité, c’est que la nomination de Demba Kandji à la médiature est complètement bloquée. C’EST UNE NOMINATION SUSPENDUE.

Juridiquement, cette nomination est impossible aujourd’hui. Totalement impossible.

La pseudo confirmation du Ministre de la Justice (propos assimilables à du vent) n’est assortie d’aucune date (il ne donne aucune date et se contente de dire: je confirme qu'au moment opportun... il sera nommé...).

La date d'expiration du mandat d'Alioune Badara Cisssé est connue et est publique : le 04 aout 2021.

Art. 5 – Le Médiateur de la République est nommé par décret pour une période de six ans non renouvelable. Il ne peut être mis fin à ses fonctions avant l’expiration de ce délai, qu’en cas d’empêchement constaté par un collège présidé par le Président du Conseil constitutionnel.

Date de début du mandat : 05 aout 2015 – Fin du mandat : 05 aout 2021. Durée du mandat : 6 ans.
Si Maître Alioune Badara Cissé ne démissionne pas, il ne se passera strictement rien. Aucun décret de nomination ne peut être pris par Macky Sall, Pour une fois, le roi du ciel et de la terre au Sénégal est dans l'incapacité d'agir. Son orgueil en prendra t'il un coup au point qu'il voudra tenter un passage en force ?

En attendant, le juge Demba KANDJI qui s’est singularisé par ses basses œuvres lors du procès de Khalifa SALL, erre au palais, sans but, dans une situation d’attente interminable (c'est Alioune Badara Cissé qui décide).
Les gesticulations ridicules, effets de manche ou confirmations du Ministre de la Justice n’y changeront strictement rien.
A ce jour, vendredi 19 juin 2020, Maître Alioune Badara Cissé reste et demeure le médiateur de la République.

Nous veillons.

Cordialement

Seybani SOUGOU

Précisions concernant la situation de Cheikh Yérim Seck

Après avoir écouté la réaction du journaliste Cheikh Yérim Seck, suite à sa libération, j’ai été profondément choqué par le traitement particulièrement indigne, et attentatoire aux droits humains dont il a fait l’objet, lors de sa garde à vue (ce n'est pas le seul à subir les déviances du régime de Macky Sall) .

On peut être pour ou contre Yérim Seck : la question ne se situe pas à ce niveau (n’importe quel journaliste au Sénégal peut être victime des mêmes traitements).

Dans ces circonstances, nous dénonçons fermement les agissements ignobles du régime de Macky Sall.

Nous suggérons au journaliste Cheikh Yérim Seck de produire un rapport circonstancié sur les conditions de sa garde à vue, et de transmettre ce document à la société civile, ainsi qu'aux organisations de défense des droits de l’homme au Sénégal, au Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l'homme, aux institutions sous régionales (CEDEAO), à l’assemblée nationale française, au Parlement européen, et au Département d’état américain. Du fait de sa qualité de journaliste, une copie du document pourrait également être envoyée à Reporters sans frontières, et au journal « The Economist » qui, dans un violent réquisitoire en 2018 avait pointé les dérives extrêmement graves du régime de Macky Sall.
Le monde entier doit savoir si ce qui se passe au Sénégal en 2020, en termes de violations des droits de l’homme, et d'atteinte aux libertés individuelles et collectives. Les conditions inhumaines et dégradantes dans lesquelles évoluent les prisonniers au Sénégal (considérés comme du bétail humain) doivent être connues à l'échelle internationale.
Concernant l'atteinte à sa liberté de déplacement, nous comprenons sa démarche, puisque l’’ancien Ministre Ousmane NGOM, qui était officiellement interdit de sortie du territoire national, a pu quitter le territoire national en 2015, avec Macky Sall, lors d’un voyage en Guinée, sans aucune difficulté. Ce qui veut dire que les décisions de justice n’ont aucune valeur au Sénégal et que c'est le potentat Macky Sall, qui viole les droits des citoyens en instrumentalisant systématiquement la justice, qui n'est qu'une simple couverture. Le Procureur Bassirou Gueye et le Doyen des Juges Samba sont des exécutants qui appliquent sans sourciller les instructions du Chef.
Il y a une volonté de maintenir Cheikh Yérim Seck dans une prison à ciel ouvert (liberté totalement confisquée, avec perte de la liberté d’expression et de la liberté de déplacement), qui est pire qu'un emprisonnement.

Un être humain normalement constitué, doué de raison ne saurait l’accepter (la liberté ce n’est simplement le fait de manger et de boire, mais c'est surtout ne pas la possibilité de pouvoir s’exprimer librement sans aucune contrainte et la capacité de se déplacer quand on n’a pas commis de crime et qu’on bénéficie de sérieuses garanties de représentation).
La question dépasse le cas personnel de Cheikh Yérim Seck et ne concerne pas uniquement l'affaire BATIPLUS (elle touche aussi la liberté de la presse et le statut du journaliste même si ce statut ne met pas ce dernier à l'abri de poursuites judiciaires). C'est un combat de principe. Qu'il utilse tous les réseaux dont il dispose pour défendre ses droits (Macky Sall ne connaît que le rapport de force).
Il y a quelques jours, le peuple malien s'est levé (plus d'un million de manifestants) pour exiger la démission du président Ibrahima Boubacar KEITA, et ce, avant le terme de son mandat.
Si comparaison n'est pas raison, les mêmes causes produisent inéluctablement les mêmes effets. UN AVERTISSEMENT SANS FRAIS.
Macky Sall n'est ni Dieu, encore moins son prophète (c'est un individu arrivé par accident à la tête de la magistrature suprême au Sénégal). Il ne faut point en douter: la somme des colères finira par le perdre.

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