LA REDDITION DES COMPTES : DE QUOI PARLE-T-ON ? (PAR MOMAR-SOKHNA DIOP)

18 - Octobre - 2024

La reddition des comptes fait la une de l’actualité politique sénégalaise.
Il s’agit d’un principe qui devrait être une norme courante dans toute démocratie moderne. Au Sénégal, elle est perçue comme une nouveauté, voire une menace. Pourtant elle s’avère nécessaire dans ce pays, marqué par des décennies de mauvaise gestion et de manque de transparence dans la gestion des deniers et des affaires publics.
La reddition des comptes ne devrait pas être un sujet de controverse, mais plutôt un acte naturel et nécessaire pour assurer une gouvernance saine. Elle permet de rétablir la confiance entre les Sénégalais et leurs dirigeants, surtout dans un contexte où beaucoup se sentent trahis par des promesses politiques non tenues. Cette défiance des Sénégalais envers le système, découle justement d’une longue histoire d'impunité et de corruption. Le gouvernement actuel compte y mettre un terme.
Ceux qui se sentent visés par ces initiatives de contrôle lancées par l’actuel régime essaient souvent de détourner l’attention en se présentant comme des victimes. Cela crée une confusion dans l’opinion publique et contribue à la polarisation du débat politique. Il est donc crucial que cette politique de reddition des comptes soit menée de manière radicale, ferme, rigoureuse, impartiale et surtout transparente, afin de couper court à toute tentative de manipulation.
Le renforcement des institutions judiciaires et de contrôle est effectivement fondamental. Sans des institutions indépendantes et efficaces, la reddition des comptes devient une simple illusion, car les mécanismes de surveillance peuvent être contournés ou instrumentalisés.
La lutte contre la corruption doit donc s'accompagner d’une réforme en profondeur des institutions pour qu’elles soient en mesure de remplir leur mission sans interférence politique.
Enfin, je rappelle que la reddition des comptes va bien au-delà d'une simple question de justice. Elle est un levier essentiel pour construire un avenir prospère et équitable pour tous les Sénégalais.
Mon ouvrage, "Sénégal, diagnostic d’un pays candidat à l’émergence", apporte certainement des éléments clés à ce débat, en proposant des solutions et en insistant sur la nécessité de réformes structurelles profondes pour faire émerger un Sénégal nouveau, basé sur l’intégrité, la responsabilité et la transparence.

Momar-Sokhna DIOP
Professeur d’économie-gestion et écrivain auteur de : « Gestion « Sénégal, diagnostic d’un pays candidat à l’émergence, Éditons l’Harmattan 2019 »

 

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

07 - Novembre - 2022

Moussa Diakhaté remplaçant de Pape Diop à l'Assemblée: ''Je suis l’ombre de Pape Diop... Tous les engagements qu’il a pris me lient''

Pape Diop a démissionné de l’Assemblée nationale pour «convenance personnelle». Il est suppléé par Moussa Diakhaté, le porte-parole du...

07 - Novembre - 2022

COP27 : "SOIT NOUS SAUVONS LA PLANETE, SOIT ELLE DISPARAIT AVEC NOUS", PREVIENT LE PRESIDENT DU SENEGAL MACKY SALL

"Nous avons constaté que les rendez-vous n'ont pas été respectés malgré quelques efforts", pointe le président de la République du...

06 - Novembre - 2022

DSE APR FRANCE: THIAPATEL SALL MET LES PIEDS DANS LE PLAT

Thiapatel Sall, candidate au poste de présidente du mouvement des femmes de l'APR France était l'invitée du "débat de la diaspora", dimanche 6 novembre.

05 - Novembre - 2022

ASSEMBLEE NATIONALE: PAPE DIOP DEMISSIONNE

Certains Sénégalais avaient vainement réclamé sa démission de l’Assemblée nationale, lors de la 13ème législature, pour...

05 - Novembre - 2022

SONKO, CORRUPTION : CES AFFAIRES QUI POURRISSENT LA VIE POLITIQUE SENEGALAISE (PAR IBRAHIMA THIAM)

Il y a comme cela au hasard du calendrier des similitudes qui peuvent surprendre. Au moment même en effet ou Ousmane Sonko, le chef du PASTEF, était entendu par le doyen des juges...