«LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE D’UN PAYS EST LIE AU CAPITAL SANTE DE SA POPULATION»
Le Collectif des cadres de la diaspora sénégalaise a organisé hier, vendredi 27 décembre, une conférence stratégique. Prenant part à un panel, le Dr Martin Carvalho, médecin endocrinologue à l’Institut du Diabète et de la Nutrition de Marseille (France) a fait comprendre, dans sa communication, que le développement économique d’un pays est intimement lié au capital santé de sa population.
Par conséquent, il recommande la révision des états généraux de la santé, avec des partenaires locaux, étrangers et surtout de la diaspora. «Le développement économique d’un pays est intimement lié au capital santé de sa population. On ne peut pas demander à un peuple de se développer si ce peuple-là n’est pas en bonne santé d’abord».
C’est la conviction du docteur Martin Carvalho, médecin endocrinologue à l’Institut du Diabète et de la Nutrition de Marseille (France). Il prenait part hier, vendredi 27 décembre, à un panel portant sur le thème : «L’expertise de la diaspora : états des lieux de la mobilisation d’un capital humain d’exception pour le développement économique et social du Sénégal», organisé en marge de la première édition du Forum de la diaspora. Il recommande ainsi la révision des états généraux de la santé, avec des partenaires locaux, étrangers et surtout de la diaspora. Il faudra aussi, dit-il, réduire les coûts économiques, puisque la santé a un coût. «Les hospitalisations sont longues. Il va falloir penser à réduire la durée des jours quand les gens rentrent à l’hôpital. Il va falloir partir vers le virage ambulatoire où les patients rentrent pour une journée, on fait leur check-up et ils s’en vont.
Cependant, le coût économique dans un hôpital tient aussi à la pharmacie. La pharmacie est un véritable coût économique. On a peu d’unités de production pharmaceutiques pour des coûts des médicaments onéreux comme la cancérologie et le diabète», déplore-t-il.
Le Dr Carvalho pense également qu’il faut relever le plateau technique des hôpitaux qu’il trouve défaillant. Car, relève-t-il, on ne peut pas faire du Sénégal un hub médical dans ces conditions. «Le plateau technique commencera, avant même les hospitalisations, à développer des structures hospitalières. Développer aussi le service des urgences avant que les gens ne rentrent dans les hôpitaux. Quand les gens sont bien pris en charge à l’extérieur, ils n’ont pas besoin d’être à l’hôpital. Pour ce faire, il va falloir privilégier l’action de prévention, parce que prévenir c’est guérir», a-t-il préconisé.
Ainsi propose-t-il au ministère de la Santé et de l’Action sociale d’organiser la quinzaine de l’hygiène afin de lutter contre l’obésité et la malbouffe qui font le lit des complications cardio-métaboliques et même cancérologiques. «A tout âge, on devrait pouvoir se mobiliser pour éviter essentiellement l’apparition de certaines complications. Au niveau du ministère de la Santé et de l’Action sociale, il faudrait qu’on ait un département à l’Aide humanitaire. Cela éviterait que certaines associations viennent ici au Sénégal pour nous apporter des médicaments périmés», a-t-il conclu.
Sud Qutotidien