LE « DIALOGUE » DU PRESIDENT MACKY SALL AVEC « MACKYSALLS » (DR IBRAHIMA DIA)

26 - Février - 2024

Oui, à l’image de « EUTOU BAABEL » (série sénégalaise en cours) le président Macky SALL aime dialoguer avec sa famille politique libérale. Il le tonnait avec conviction et fierté lors de son malheureux discours du 3 février 2024. Il indiquait avoir pris soin de rencontrer préalablement les autorités ayant la charge des institutions, notamment le président de l’assemblée nationale, le président du Conseil économique social et environnemental (ci-après, C.E.S.E.) et celui du Haut conseil des collectivités territoriales (ci-après, H.C.C.T.), feignant ainsi d’ignorer que ces derniers sont des makhysalls. Ils lui doivent leur titre de noblesse politique et sociale, leur accès à la station suprême desdites institutions précitées, sans oublier les innombrables attributs corollaires à leurs fonctions.

Donc, dialoguer avec ces derniers revient purement et simplement à dialoguer avec macky sall au sens pluriel du terme.
Bis repetita, le Président Macky SALL est encore parti pour dialoguer avec mackysalls ce lundi 26 février. Cette fois-ci « BAABEL » réunit principalement sa famille libérale élargie, notamment les caïds de B.B.Y. possédés par ce qu’ils possèdent (d’où une peur bleue de quitter le pouvoir), certains candidats recalés récalcitrants dépourvus d’élégance républicaine, sans oublier les « lésionnaires » du PDS qui, pour sauver le « soldat RYAN » (Karim) à tout prix, demeurent tapis à l’ombre de notre Constitution pour encore porter le coup fatal (les propos de Monsieur Mamadou DIOP DECROIX en début de semaine dernière, lors de son passage au JT de TFM portent des germes d’un chaos en perspective).
Après des années au pouvoir (2000 à 2012), M. DECROIX découvre que notre Constitution est de modèle français, bâtie aux antipodes des réalités androgènes et panafricaines. « Mieux vaut en rire, pour ne pas avoir à en pleurer » (Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais).
« Qui veut tuer son chien l’accuse de la rage » (cf. Christine de Pizan). C’est cela qu’ils veulent faire de notre Constitution et de l’instance juridique ayant la charge de sa protection.
Qu’il convient de le constater, en dehors de nos vénérables guides religieux très souvent instrumentalisés malgré eux, ce pandémonium qui ouvre ses banquets ce lundi 26 février est animé par des chefs d’orchestres résidents de JARNAC. Ils sont prêtes à attribuer des « coups de Jarnac » à quiconque qui oserait se dresser tel un écueil à l’effectivité du plan édifié à dessein de choisir le dépositaire du prolongement de l’immatérielle valeur néant masqué par un bilan tangible, en réalité évident parce que dans les cordes de notre strate économique sous régionale, surtout avec notre puissance hydrocarbures (pétrole et gaz) : un cautionnement crédible.
A l’aune de l’analyse précitée, il est évident voire éloquent de constater que le dialogue de demain est mort-né, il est dépouillé de sa substance par la notification de fin de non-recevoir adressée à son géniteur par les partis de l’opposition et la société civile.
Pour dialoguer il faut avoir des interlocuteurs crédibles. Pour l’heure, tel est loin d’être le cas. Le dialogue national est devenu le cheval de Troie de Macky SALL. Ce mécanisme de la palabre échafaudé au sein du triptyque pandémonium est érigé comme étant le nouveau cadre fondamental et substantiel putatif devant offrir les garanties d’une élection « transparente » et « inclusive » : c’est faux, les actes posés disent le contraire.
Les sénégalais n’ont pas une mémoire de poisson rouge, ils ne sont pas amnésiques, ils n’oublient pas ! Après moults palabres infructueuses, celui de demain en est le 5ème dialogue sous Macky SALL, une 5ème analogue à une réunionite inutile, contre-productive et vide. Raison pour laquelle, nos compatriotes en sont allergiques. Ils sont conscients que « EUTOU BAABEL » politique versus Macky SALL n’est que ruse et duperie.
En effet, à la différence du vrai BAABEL artiste chevronné qui nous renvoie l’image de nos Pères, des Hommes justes, dignes, pédagogiquement autoritaires et épris du sens des valeurs, l’initiateur du dialogue dit national de demain a un dessein aux antipodes du sens et de la substance de la décision du Conseil constitutionnel du 15 février 2024. Conformément aux termes de ladite décision, les sénégalais sont en attente d’une date pour l’organisation des élections présidentielles avant la fin de son mandat le 2 avril, et rien d’autres.
Les responsables politiques et les membres de la société civile expéditeurs de la notification de fin de non-recevoir considèrent que le président sortant ne peut pas se prévaloir de la qualité de force invitante pour organiser un dialogue qui en réalité, n’en n’est pas un, il est réduit à son concept ou son vocable. Il porte les intentions et le dessein d’un report contra legem aux fins d’un empêchement à exercer la haute magistrature suprême.
En effet, comme à son habitude, le Président Macky SALL persiste dans le déni nonobstant son isolement national, sous régional au sein de la CEDEAO (devenue une coquille vide), et à l’international (Union européenne et l’ONU).
À la lumière des déclarations du triptyque maléfique, notamment, le « front démocratique », certains caïds de B.B.Y. proches du chef de l’Etat et une partie des candidats recalés, l’hypothèse d’une reprise du processus électoral est plus que plausible. Une telle situation contraire à la décision du Conseil constitutionnel, constitue une injustice et un manquement grave qui risquent de conduire notre pays dans une instabilité sans précédent. Elle mettrait sur un même pied d’égalité des candidats légalement et légitimement consacrés par la haute juridiction garante de la régularité politique, avec d’autres candidats légalement recalés mais qui, aux moyens d’artifices, subterfuges, pirouettes et ruses arrivent à rattraper le peloton en tête en totale violation de la décision du Conseil constitutionnel revêtue du caractère orga omnes, autorité de la chose jugée renforcée, conformément à l’article 92 de la Constitution.
Au vrai, le truchement du « dialogue » national brandi urbi et orbi, en fanfares et trompettes comme recours à la restauration du salut national n’est que fourberie.
Pourquoi, dans un contexte où la vitesse et la distance s’imposent au peuple sénégalais comme étant les unités de calculs du calendrier électoral, attendre une semaine après la décision infirmative du Conseil constitutionnel du 15 février 2024, pour sortir du bois par le prisme d’un point de presse creux.
Cette tentative de substitution d’une décision de justice par une réalité sociologique traditionnelle pose un réel problème d’insécurité juridique susceptible de bouleverser l’équilibre social déjà entamé par moults cicatrices hélas indélébiles.
La théorie de l’élection inclusive portée en bandoulière par les adeptes de la reprise du processus électoral est contraire à la décision du Conseil constitutionnel. Force est de le constater l’état actuel du déroulement légal du processus électoral, les termes du dialogue national sont contraires aux principes du droit. Le vers est dans le fruit, le dispositif porte un péché originel. Comment convaincre les candidats ayant franchis l’étape de la lessiveuse d’accepter une reprise du processus dans son ensemble. Assurément, nous allons vers une instabilité exacerbée par l’arbitraire validé par un dialogue aux fondements d’antivaleurs auquel l’échec programmatique est prévisible, car vide de sa substance.
Pour s’inscrire dans le temps et s’éloigner du néant démocratique, Macky SALL a tout intérêt à assurer une transmission paisible du pouvoir à l’image de ses devanciers devenus des consciences républicaines et figure du peuple.
Il n’a pas le droit de priver à son successeur une investiture respectueuse de notre tradition démocratique. En qualité de chef d’Etat sortant, il lui incombe d’organiser le protocole de dévolution de la transmission paisible et exemplaire du pouvoir.
Quel que soit le génie manipulateur en cours d’échafaudage, l’heure de la sanction souveraine viendra. Les sénégalais la saisiront avec dignité, sens de la responsabilité, conscience de la gravité du moment, de l’enjeu éminemment historique, de l’attente légitime de nos concitoyens pour nettoyer les écuries d’Augias, notre pays en a bien besoin !
Pour « LE FRONT POPULAIRE / UNE GÉNÉRATION DE RUPTURE (F.P. / G.R.).
Dr Ibrahima DIA
Avocat à la Cour (France), idia4@hotmail.fr

 

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