Le dialogue national toujours au point mort

27 - Juin - 2019

Rien ne bouge au niveau du dialogue national lancé en grande pompe par le président de la République le 28 mai dernier. C’était devant un parterre de personnalités politiques, économiques, religieuses et de la société civile. Au même moment, le dialogue politique conduit par le Général Mamadou Niang fait son bonhomme de chemin.

Le dialogue national est-il grippé ? La question mérite d’être posée d’autant plus qu’à quasiment un mois jour pour jour depuis son lancement en grande pompe par le président de la République le 28 mai dernier devant un parterre de personnalités politiques, économiques, religieuses et de la société civile, l’enthousiasme suscité par la désignation unanime de l’ancien ministre des Finances d’Abdou Diouf, Famara Ibrahima Sagna, pour piloter ses assises, est vite retombé. En effet, ce dernier avait donné rende zvous aux participants dans 15 jours. Les différentes entités avaient convenu d’un délai de 15 jours pour désigner leurs délégués et le signifier à Famara Ibrahima Sagna qui, à son tour, allait convoquer une première rencontre pour voir comment organiser les ateliers et les modalités du dialogue. Si certains acteurs sociaux déclarent tout haut qu’ils ont déjà envoyé les noms de leurs délégués au président Famara Ibrahima Sagna, ce qui est étonnant et incompréhensible, c’est le silence radio du côté de ce dernier, près d’un mois après.

AFFAIRE PETRO-TIM, LA POMME DE DISCORDE

En fait, depuis le 3 juin dernier, avec la diffusion de l’enquête de la chaine britannique : «Un scandale à 10 milliards de dollars » faisant état de cas de corruption impliquant Aliou Sall, frère du président de la République, le landerneau politique est en ébullition. Pouvoir et opposition ne se font plus de cadeaux entre accusations de corruption et contre accusations. La plateforme « Aar Linu Bokk» multiplie les marches, tandis que le pouvoir active la machine judiciaire. Un évènement imprévu qui a le malheur de diviser les acteurs politiques et de casser la confiance qui était sur le point de revenir.

Manifestement, sans que les acteurs le disent ouvertement, cette affaire Pétro-Tim semble avoir grippé le dialogue national, aujourd’hui. En revanche, on ne peut pas en dire autant pour ce qui est du dialogue politique, conduit par le Général Mamadou Niang. Même s’il a failli achoppé avec l’exigence de l’opposition qui veut écarter le ministère de l’Intérieur du processus, la raison a prévalu. Mamadou Diop Decroix et Cie ont décidé de prendre part à la réunion de ce matin qu’ils voulaient boycotter. L’opposition traditionnelle qui refuse de rejoindre la rue, attend impatiemment la publication des décrets du chef de l’Etat transformant le dialogue sur le processus électoral en un Comité sur le dialogue politique qui posera le débat non seulement sur le processus électoral, mais aussi sur le financement des partis et le statut de l’opposition. Des questions qui sortent du champ de compétence du ministère de l’Intérieur.

L'AS

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

19 - Octobre - 2024

Législatives : Sàmm Sa Kaddu veut une majorité à l’assemblée nationale pour « pour freiner les dérives et assurer la stabilité du pays »

Le Sénégal est à un tournant décisif de sa vie politique et institutionnelle. Une Assemblée nationale, socle de la démocratie représentative,...

18 - Octobre - 2024

Amadou BA contre-attaque: “Un gouvernement ne peut pas passer son temps à pleurnicher”

L’ancien Premier ministre se détache de son attitude républicaine pour porter des cops au tandem au pouvoir depuis le 02 avril 2024. Amadou BA, qui s’exprimait jeudi...

18 - Octobre - 2024

RÉPONDRE À SONKO DEPUIS L’ÉTRANGER N’INTÉRESSE POINT LES SÉNÉGALAIS ( Par Mohamed GASSAMA)

Les combats politiques se gagnent sur le terrain politique et non sur les plateaux de télévision, volontairement utilisés comme des béquilles, pour de vaines tentatives...

18 - Octobre - 2024

LA REDDITION DES COMPTES : DE QUOI PARLE-T-ON ? (PAR MOMAR-SOKHNA DIOP)

La reddition des comptes fait la une de l’actualité politique sénégalaise. Il s’agit d’un principe qui devrait être une norme courante dans toute...

18 - Octobre - 2024

À L’ORÉE DE L'ULTIME BATAILLE !

Tout d'abord, il importe de mettre le curseur sur comment vote le peuple sénégalais loin de vouloir plagier l’économiste Cheikh Ahmed Bamba Diagne « Comment votent...