LE JUGE CONSTITUTIONNEL, ULTIME ARBITRE !

29 - Juin - 2021

Le tollé suscité par l’adoption au niveau de la représentation parlementaire de la très controversée loi sur le terrorisme n’est pas sur le point de s’estomper. Pour cause, l’opposition parlementaire et les députés non-inscrits envisagent de solliciter instamment l’arbitrage du Conseil constitutionnel, afin d’invalider cette loi jugée «liberticide».

L’opposition parlementaire n’a pas encore dit son dernier mot sur le projet de loi n°10/2021 modifiant la loi n°65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal. Nonobstant l’adoption par l’Assemblée nationale de cette controversée loi lors de sa séance plénière tenue le vendredi 26 juin dernier, le groupe des députés de l’opposition et leurs pairs non-inscrits ont annoncé la poursuite, devant le Conseil constitutionnel, de leur combat contre ce texte de loi qu’ils jugent « scélérat » et qui « viole » les principes de l’Etat de droit. Interpellé hier, lundi 28 juin, par nos confrères d’Iradio (privée), le leader du Front pour le socialisme et la démocratie/ Benno Jubël (FSD/BJ), Cheikh Bamba Dièye non moins député non-inscrit a révélé à ce sujet que «nous avons eu les signatures nécessaires pour attaquer devant le Conseil constitutionnel». Question à mille balles toutefois : cette nouvelle bataille de l’opposition contre le pouvoir en place devant cette haute juridiction a-t-elle des chances de prospérer ? D’autant que la plupart des recours introduits par l’opposition contre les actes pris par le pouvoir en place sont rejetés au final pour les membres de cette juridiction constitutionnelle.

L’invalidation des recours contre la loi sur le parrainage et la levée de l’immunité parlementaire d’Ousmane Sonko, dans le cadre de l’affaire Sweet Beauty massage en sont les cas les plus récents. Aujourd’hui, pour beaucoup d’observateurs de la scène politique, malgré le caractère fourre-tout de la loi portant modification du Code pénal et du Code de procédure pénale, adoptée en procédure d’urgence à l’Assemblée nationale vendredi dernier, comme ses incohérences et l’épée de Damoclès volontairement suspendue sur la tête de tout citoyen en cas d’actes susvisés par le nouveau dispositif législatif (trouble à l’ordre public, marche, association de malfaiteurs, transmission de données…), le passage en force a de fortes chances de ne pas être invalidé parle Conseil constitutionnel.

Au regard de l’histoire politique et juridictionnelle du Sénégal. Pour rappel, la loi n°10/2021 modifiant la loi n°65-60 du 21 juillet 1965 portant modification du Code pénal et du Code de procédure pénale sur le terrorisme a été validée par la majorité en fin de semaine dernière. Malgré les cris d’orfraie de l’opposition parlementaire et les incompréhensions relevées par moult organisations de la société civile et mouvements citoyens, en rapport avec les risques qui pesaient sur les droits et libertés des citoyens, en particulier des hommes politiques, le pouvoir en place et ses alliés ont donné corps et consistance à la loi. Histoire de se conformer aux instruments juridiques internationaux dans la lutte contre le terrorisme et de faire évoluer la loi, en fonction des nouveaux enjeux politiques et géostratégiques liés aux menaces sécuritaires qui pèsent sur le monde, et en particulier sur la sous-région ouest-africaine.

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

23 - Novembre - 2021

OPINION : UN PRESIDENT NE DEVRAIT JAMAIS DIRE ÇA… ! (PAR ALY BATHILY)

Déprécier la sacralité de la fonction présidentielle n’a jamais autant atteint dans notre pays, le niveau connu actuellement. Dans la précédente...

23 - Novembre - 2021

MAIRIE DE DAKAR, LE BILAN DE L’EX-MAIRE PAPE DIOP PARLE DE LUI-MEME (PAR IBRAHIMA WADE)

Une campagne électorale met aux prises des hommes politiques se confrontant pour gagner le suffrage des électeurs. Elle se fait normalement sur la base de promesses et...

22 - Novembre - 2021

SIGNATURE D’UNE CHARTE DE NON-VIOLENCE : LE NIET D’OUSMANE SONKO

Ses détracteurs y verront sans doute la preuve de son attitude belliqueuse, ses partisans eux, salueront certainement sa sincérité. En tout cas Ousmane Sonko s’est voulu...

22 - Novembre - 2021

KEUR MASSAR : « PASTEF AUTHENTIQUE » QUITTE YEWI ASKAN WI ET APPORTE SON SOUTIEN A AMADOU LY ET A MOUNIROU KANE

C’est une nouvelle qui fera certainement sauter de joie le candidat de la coalition Yessal Keur Massar Sud, Amadou Ly, DG de l’entreprise Akilee SA, et celui du mouvement Wallu dont la...

22 - Novembre - 2021

KHALIFA SALL : « POURQUOI NOUS AVONS CHOISI BARTHÉLÉMY DIAS COMME CANDIDAT À DAKAR »

La coalition Yewwi Askan Wi a officiellement investi Barthélémy Dias en grande pompe comme candidat à la ville de Dakar pour les prochaines élections locales....