LE MINISTRE DES SENGALAIS DE L’EXTERIEUR EST-IL FRAPPE DU CORONAVIRUS DE LA SURDITE ?

09 - Avril - 2020

Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais sénégalais de l’extérieur vient de terminer sa conférence de presse relative aux réponses qu’il a souhaitées apporter aux revendications des diasporas sénégalaises, en essayant de calmer leurs frustrations et leurs colères qui se sont exprimées sous diverses formes récemment.
Il vient de confirmer dans ses propos et les décisions énoncées qu’au niveau de son département, rien n’avait été mis en place en directions des diasporas pensant que les 12 milliards à eux seuls, suffiraient pour contenir des colères légitimement exprimés.
Cette posture officielle du jour, n’est rien d’autre que du colmatage par l’argent comme si il n’y avait que et pour le reste il n’y avait qu’à circuler il n’y a rien à voir.
Nous entendions souvent l’insensibilité du ministre AMADOU BA face aux souffrances humaines, mais nous étions très loin de nous imaginer qu’il en est arrivé à ce point.
C’est lamentable de la part d’une autorité de l’Etat de son gabarit de méconnaitre et de tourner ostensiblement le dos aux substrats représentationnels des diasporas vis-à-vis de leurs morts.
Manifestement ce ne sont pas ses morts et je persiste et signe de dire que le sort auquel le gouvernement réserve les morts des diasporas, ne sera pas celui d’un dignitaire du régime ou d’un guide religieux si l’un ou l’autre venait à décéder à l’extérieur du pays. Ce traitement inéquitable des citoyens devant la mort est discriminant et inacceptable. Les tentatives de ramener boubou Ba en catimini à travers des complicités à haut niveau au détriment des autres défunts sénégalais en France est tout hypocrite, discriminant et lamentable. Car on y a vu tout dedans avec des virages à 360degrés d’une certaine autorité consulaire.
Ce que le ministre AMADOU BA et son secrétaire d’Etat aux sénégalais de l’extérieur malgré le long séjour de ce dernier en France ignorent, c’est que les diasporas n’ont pas attendu l’Etat du Sénégal et ce depuis belle lurette pour régler ce problème pour et par eux même.
Aucun régime depuis Senghor à Macky SALL n’a jamais réfléchi et mis en œuvre une politique quelconque corroborant ce sujet en faveur des diasporas sénégalaises, contrairement à d’autres pays d’Afrique centrale (Gabon, Cameroun ,Congo et Centrafrique à l’époque) , de l’ouest ( cote d’ivoire, Ghana, le mali ( dans le cadre d’une démarche mixte de gestion du décès avec le haut conseil des maliens de l’extérieur) ? Le Nigéria et Afrique australe (Tanzanie, Rwanda ANGOLA).
LES gouvernements du Sénégal ne rapatrient que leurs fonctionnaires, leurs diplomates, leurs dignitaires religieux et leurs ayants droits, ceux qui ont des bras longs. Les autres c’est BASTA ils se débrouillent par eux -mêmes.
Récemment , le gouvernement mauritanien ne s’est pas opposé au rapatriement d’un ressortissant mauritanien réfugié politique et opposant notoire du régime en place pour des raisons humanitaires , d’autant que le retour du corps de celui-ci en Mauritanie aurait beaucoup contribué à la décrispation politique recherchée dans ce pays . Des dispositions sont prises pour qu’après le délai de décence qu’autorise la loi en France concernant les personnes déjà enterrées en France le corps de ce mauritanien sera exhumé pour être rapatrier dans son village.
Je le dis en connaissance de cause car il s’agit de mon meilleur ami et que je coordonne ce dossier avec sa famille et les réseaux de son village ici en France
Le gouvernement Sénégalais serait – il moins humain que ceux de ces homologues africains jusqu’à être aussi insensible et aussi autiste à l’égard des préoccupations de ces diasporas ? Ou bien les diasporas sénégalaises ne sont – elles bonnes qu’à envoyer de l’argent et à voter, à faciliter les carrières politiques d’autres qui sont peu soucieux de leurs devenirs devant la vie et la mort ?
Les diasporas sénégalaises à travers leurs caisses villageoises, leurs DAHIRAS (MUSULMANES ET CATHOLIQUES), leurs propres modes de socialisations solidaires autonomes des villages d’origines, leurs assurances au niveau de leurs banques, de leurs assurances de maisons, de leurs mutuelles de santé et de leurs entreprises, autour du deuil, n’ont jamais eu besoin de l’Etat hier comme aujourd’hui pour que celui-ci se substitue à elles pour rapatrier ou enterrer en France.
Ce que les diasporas veulent c’est un accompagnement, des partenariats devant la vie e la mort, mais l’Etat central ne sait pas écouter, ni entendre. C’est encore pire au niveau des autorités diplomatiques et consulaires. Cette incompétence diplomatique est doublée de ce silence troublant, hypocrite et méprisant des députés des sénégalais de l’extérieur qui n’existent plus, se terrent et se cachent face à ce drame. Ils ne Se comportent pas comme des députés des Sénégalais de l’extérieur mais comme des députés de leur parti et du Président de la république.
En France les concessions mortuaires sont multiples. De celle de l’indigence qui est gratuite à la discrétion du maire, celle temporaire (6 mois minimum, à 15 ans), à celle perpétuelle, laquelle d’entre celles-ci le gouvernement va acheter pour ensevelir les morts des diasporas sénégalaises ? Etant entendu que ces contrats à durées déterminées ou indéterminées, ont des clauses particulières pour lesquelles il y a des risques manifestes d’incinérations au bout du contrat terminé sans renouvellement.
Jusqu’à preuve du contraire, les diasporas n’ont pas demandé les prises en charge financières des rapatriements , ni l’achat de tombes , mais une facilitation dans une organisation logistique aérienne entre la France et le Sénégal qui ne s’est jamais arrêtée, malgré les fermetures des frontières ariennes, nous le savons, pour que les pompes funèbres avec lesquelles elles ont déjà des contrats de rapatriements dont les budgets sont déjà disponibles, puissent accomplir leurs missions auprès de leurs défunts dans de bommes conditions.
C’est dommage et frustrant d’avoir en face de soi des gens suffisants, qui ne savent pas, n’ acceptent pas de reconnaitre qu’ils ne savent pas et ont le complexe de demander , de se renseigner ou de consulter les responsables des réseaux des diasporas sénégalaises pour avoir les bonnes informations.
Nous vivons TOUS AU NIVEAU DES DIASPORAS cette posture du gouvernement comme un abandon de ses citoyens au moment où ceux-ci ont fondamentalement besoin de lui. Nous osons espérer que cet autisme ministériel, n’est pas decelui vers lequel l’on doit se tourner pour des recours que nous sommes en droit d’exercer pour l’équité et la justice. Si tel est le cas ………………………….

DEME MAMADOU
Sociologue des migrations et du développement local
Président du parti KISAL SENEGAAL (membre fondateur de la coalition Macky 2012 et membre de la majorité présidentielle)
Haut conseiller des collectivités territoriales du Sénégal

 

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