LE PETROLE AU SENEGAL, MIRAGE OU REALITE ?(PAR IBRAHIMA THIAM)

10 - Juillet - 2019

Les découvertes ces dernières années de champs pétrolifères et gaziers au Sénégal laissent augurer pour notre pays un avenir plutôt rassurant en matière énergétique, notamment en terme d’indépendance stratégique. Pour autant la situation du Venezuela, premier pays producteur de pétrole au monde doit nous inciter à la prudence et à la vigilance. L’Eldorado promis grâce à l’or noir apparaît en effet aujourd’hui pour ce pays comme une chimère et représente un beau gâchis. Il ne faudrait pas que ce pays sud-américain soit un modèle pour le Sénégal.
Et de ce point de vue l’étude des douze contrats pétroliers et gaziers établis depuis 1998 ne sont pas très satisfaisants. Loin de là ! Ils apparaissent en effet comme plus favorables aux entreprises extractives qu’à l’Etat Sénégalais. Le jeu est donc quelque peu biaisé en raison de cartes biseautées, notamment s’agissant des contrats les plus récents, ceux signés avec la compagnie Total en avril 2017.
A la lecture de ceux-ci une renégociation s’impose en particulier concernant les clauses de local : formation, recrutement du personnel, achats de biens et services locaux, etc. A nos yeux celle-ci est tout à fait possible.
La législation Sénégalaise apparaît également quelque peu lacunaire notamment en matière d’indemnisation des victimes en cas d’inobservation des obligations environnementales. Les populations locales doivent désormais être davantage associées et la responsabilité des compagnies pétrolières doit être précisée. Il s’agit de faire en sorte que les contrats pétroliers et gaziers respectent au plus près les bonnes pratiques de gouvernance extractive, et je pense singulièrement aux obligations sociales qui pourraient inclure, au-delà de la formation, des mesures d’accompagnement et des initiatives de micro-crédit.
En réalité, c’est l’ensemble du régime pétrolier Sénégalais qui doit être réformé à travers le code pétrolier du 8 janvier 1998. L’ITIE recommande d’ailleurs la mise en place d’un véritable cadastre pétrolier à l’image de celui réalisé par le secteur minier.
Ainsi qu’on peut le constater nous avons devant nous un énorme chantier car l’enjeu est important pour le développement économique du Sénégal au cours des prochaines années. Et il nous faut être attentif à ne pas tuer la poule aux œufs d’or.

Ibrahima THIAM
Président du mouvement Un Autre Avenir

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

14 - Mars - 2022

APR FRANCE : CE QUE RECLAME ADJA MARIEME FALL

Le poste de présidente des femmes de l’APR France, qui suscite beaucoup de convoitises, n’intéresse pas Adja Marième Fall, coordinatrice de la section du...

14 - Mars - 2022

APR FRANCE : LE COMITE DE PILOTAGE ET LE CAMP DE SOKHNA AWA DIOP MBACKE FUMENT LE CALUMET DE LA PAIX

Il ne faut jamais dire jamais, surtout en politique. Les partisans de cette adage trouveront là une illustration de cette « vérité » avec les retrouvailles entre...

13 - Mars - 2022

Remobilisation pour les législatives : mission très compliquée pour les émissaires de Macky Sall à Mbacké

Dans le cadre de la remobilisation des troupes de Benno Bokk Yaakar et en perspective des élections législatives, le président Macky Sall, patron de la coalition, a...

13 - Mars - 2022

JOKKO AK MACKY KEUR MASSAR : AVEUX ET DÉCEPTIONS DE MACKY SALL

Etre assertif, c’est être capable d’exprimer son avis sans stress et sans détour dans le respect de l’autre. Dans le « Jokko ak Macky » de Keur Massar...

13 - Mars - 2022

APR FRANCE : AMADOU TALLA DAFF DROIT DANS SES BOTTES

On lui reproche de vouloir ostraciser certains militants de la première heure depuis qu’il préside aux destinées de la des APR. Malgré les initiatives prises...