“Le Sénégal mortellement touché” (Par Thierno Alassane Sall)

06 - Mars - 2021

Plusieurs de nos compatriotes ont trouvé la mort, après les tristes incidents qui se déroulent actuellement dans notre pays. Je m’incline devant ces pertes irréparables en vies humaines, et présente mes condoléances aux familles éplorées. Par ailleurs, d’autres compatriotes ont été jetés dans les geôles lugubres pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression. Ils y subissent des traitements inhumains. La jeunesse sénégalaise ne mérite pas ce sort cruel.

Un duel à mort s’est installé, aujourd’hui, dans notre pays, et la République se trouve dans une impasse. Des médias ont été incendiés, des journalistes menacés de mort, la vindicte s’est aussi emparée des réseaux sociaux. Le régime de Macky Sall qui tente de museler des médias depuis plusieurs années, a mené sa menace à exécution en coupant les signaux de deux médias. Des groupes de presse ont été vandalisés sans raison par des inconnus, dans une sorte d’équilibre de la terreur. Des journalistes font régulièrement l’objet de menaces de mort. La liberté de la presse, acquise aux prix de grands sacrifices, est ainsi précarisée. En même temps, des scènes de pillages généralisés balafrent l’image de notre pays. Face à cette situation regrettable, j’appelle les acteurs, de quelque bord qu’ils soient, à faire preuve de dépassement et de lucidité.

Je déplore la dégradation du climat social et politique. L’ordre démocratique vacille et la sécurité des Sénégalais est mise en péril. Dès lors, il incombe aux acteurs politiques de veiller à la paix civile. Le devoir moral des républicains, en ces moments douloureux, est de prendre en compte l’intérêt général. Nous avons averti plusieurs fois, en rappelant que la politique n’est pas une entreprise prébendière. La conjoncture actuelle dans notre pays porte un nom terrible : faillite. Faillite de la responsabilité, faillite de la politique, faillite de la démocratie, faillite de la justice, faillite de la presse, faillite des institutions.

Macky Sall, tel un forcené, de son plein gré, s’est employé à détruire l’œuvre sacrificielle de plusieurs générations. En menant des manœuvres bassement personnelles et politiciennes, il a unilatéralement rompu le contrat moral qui le liait à la nation. Il a embastillé ses adversaires politiques, avec un zèle méthodique. Il a désorganisé le choix des électeurs en manipulant le suffrage universel. Il a paraphé des contrats léonins contre l’intérêt du Sénégal. Il a déchiré, à plusieurs reprises, le serment qu’il a fait à la nation. Il n’a réussi, finalement, qu’à exacerber les haines entre citoyens. Les Sénégalais n’avaient pas élu un monarque. Nous n’avons cessé de le lui rappeler et de l’avertir face à toutes ses dérives outrancières. Il n’a rien voulu entendre, et aujourd’hui le peuple gronde. Nos concitoyens ne méritent pas de payer le prix fort, à cause de l’incompétence et de l’irresponsabilité d’une petite minorité.

Le chaos ne profitera à personne. C’est notre responsabilité historique de le dire, le plus fermement possible, à ceux qui, prétextant de l’incurie et du caractère dictatorial du régime de Macky Sall, cherchent à attiser les feux de l’enfer sur notre pays. Les scènes de chaos montrent que la situation peut échapper à tout contrôle. J’appelle au respect strict des droits des citoyens, à la garantie de la liberté d’expression et d’opinion, à la cessation immédiate de toutes les manœuvres liberticides et anti-démocratiques, au respect de la loi et des institutions, au bon sens des forces de sécurité et de défense. Je rappelle la fragilité de notre démocratie, ainsi que les crises multiformes qui agitent la sous-région. Il faut aussi éviter que le Sénégal devienne une poudrière. J’insiste : la République doit toujours rester debout ! Parler dans ces circonstances est extrêmement délicat. Je renouvelle mon appel au calme, dans la justice et la transparence.

Thierno Alassane Sall
Président de la République des Valeurs (Reewum ngor)

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